dimanche 17 mars 2019

"Cabaret songs Paris1919 / Berlin 1933" : duo Absinthes : les fées vertes !


De la musique dans une galerie d'Art, par un beau dimanche pluvieux à l'heure du thé! Pourquoi pas!
Succès garanti pour cette initiative de la Galerie Gillig à l'occasion du "Week-end de l''Art contemporain" à Strasbourg et en Région Grand Est.

Frivolités, mignardises et friandises au menu
Devant les nouvelles toiles du peintre Bastardoz, les deux complices, chanteuse et pianiste du binôme Absinthes abordent leur répertoire en "amuse -bouche" apéritif, plein de charme et de tonus.
Place à la mélancolie avec ce "Je ne t'aime pas" de Kurt Weill: c'est, mains dans les poches, en frac noir, que Clarissa Worsdale, arbore son personnage, haut en noirceur. Folie onirique, et persuasion au poing, elle est cinglante, convaincante et la justesse de la sobriété de ses mouvements fait mouche.
En entremets, quelques bribes de mots épars pour nous introduire dans l'univers de l'entre-deux guerres.
Un "C'est mon gigolo" de Casussi, charmant, dans une belle élégance retenue, moqueuse et souriante, et le tour est joué, métamorphose androgyne, pour des "heures exquises" qui vous grisent, en velours, glamour. Trop joli pour être honnête, elle chavire, chaloupe et "il faut danser" ces baisers, cette fortune de rapin!
Des femmes irrésistibles succèdent avec "Ich bin ein Vamp" de Spoliansky: en vamp très expressive, la chanteuse dans une fine gestuelle de mante religieuse, animale, séduit ; tonique, emplie de verve et de passion, la voilà au cabaret berlinois, plus que convaincante!


Pour "La santé publique" un p'tit cocktail de "Gin fizz" de Louiguy, avec en préambule une petite histoire sur cet alcool bizarre, remède contre le scorbut ! Le barman crée son Gin fizz, glamour, bras ouverts, entraînant comme une danseuse dans un parler-chanter désopilant.
Le " droit de vote" des femmes au menu de la prochaine mélodie: militante, elle harangue, convainc et éructe les mots, raconte, interprète attitudes et postures de soulèvement, à l'adresse du public, très proche.Le jeu de Clarissa Worsdale, très fouillé, précis et bien dosé emporte et fait voyager son monde avec élégance et doigté.
Quant à " l'idéal masculin", évoqué dans la dernière oeuvre, voilà du vif, du musclé qui se raconte, grotesque et ridiculisé de façon bienveillante, avec des touches d'humour et de distanciation savoureuses!


Des femmes sans gêne
Du tact, du talent à revendre pour ce duo avec son répertoire choisi avec subtilité, basculant entre révolte et glamour, mi homme, mi femme, dans un trouble de trublion de la chanson à vous enivrer aux sources de l'alambic distillant le bonheur du chant
Un répertoire qui leur va comme un gant, la pianiste Motoko Harunari, en osmose avec l'ambiance et l'univers d'une époque troublée mais non moins joyeuse et perspicace!
Surtout ne pas s'abstenir d'absinthes!Sans modération, elles savent emmener leur public vers des rives incertaines mais ô  combien divertissantes.
C'est ça, l'effet "Absinthes" !

A la Galerie Gillig, le dimanche 17 Mars



0 commentaires:

Enregistrer un commentaire