La grande Sophie à hue et à "Dadaaa" !
Amélie Poirier, Les nouveaux ballets du Nord-Pas-de-Calais.
"Pied
de nez à la rigueur des conventions et aux batailles idéologiques du
début du XXe siècle, le Dadaïsme marqua, par sa liberté créatrice et son
irrévérence, l’imaginaire de nombreux artistes. Pour les plus jeunes
spectateurs, Amélie Poirier se plait ici à reproduire à échelle variée
des marionnettes cubistes et minimalistes de Sophie Taeuber-Arp et des
photomontages d’Hannah Höch.Le
tout dans une performance électroacoustique inspirée par les poèmes
d’Hugo Ball et Tristan Tzara où la parole devient davantage matière que
sens. Trois danseurs-marionnettistes et un contre-ténor performeur nous
plongent dans un monde imaginaire, un univers plastique qui fait se
rejoindre espace sensoriel et questionnements politiques portés par
l’esprit Dada. Car Dada n’a ni queue ni tête. Dada colle, agrège,
mélange, travestit… Dada se moque. Qui mieux que les enfants sont Dada
?"
Et l'on en sort "gaga", enchanté par ce bel hommage à la grande Sophie
et à son écurie fantaisiste de marionnette, à doigt, à fil..."Le Roi
Cerf" se taille la part belle et sur scène, des reproductions de ces
figurines dadaistes occupent l'espace Les quatre comédiens ouvrent le
ciné-bal à l'aube -Aubette- de ce parcours fantastique dans l'univers de
cette femme artiste hors du commun: danseuse et créatrice de tissus,
mini-textiles merveilleux!
De la poésie sonore sourd des lèvres d'un violoniste-chanteur ténor alors que la figure de la peintre s'occupe à grimer ces créatures rêvées. Tous s'amusent, rigolent, joyeux quatuor qui se questionne dans une langue inconnue.
Deux danseurs épousent la forme d'une grande marionnette anguleuse, tout
de doré vêtue.Comme elle, ils se désarticulent, mimétisent en même
temps: corps perchoir pour une autre petite figurine qui s'envole...La
musique vocale bat son plein, de beaux portés soulèvent les autres
pantins, sculptures à deux dos: transport de corps: les "écrabouillé,
araignée et autre accident" de parcours labial pour un peu d'absurde, de
surréaliste dans cette histoire abracadabrantesque.Des coiffes dorées,
des costumes chamarrés pour ces marionnettes à main, comme des gants de
couleur qui chatouillent les comédiens-danseurs.Un petit cerf se fait
manipuler, à petit pas, grimpe sur les corps alors que son alter égo,
avatar, le Roi Cerf, magique et tribal s'émeut et partage le plateau.
Dans un langage codé, mystérieux oracle. Trophée de cornes brandi pour
la chasse. Les trois comédiens, en noir et blanc, la danseuse toute
jaune font un tableau vivant, mouvant faisant évoluer masses graphiques
et couleurs.Le vibrato de la voix, ses fréquences, son timbre,
intriguent, bizarre. Une marionnette rouge et blanche à entonnoir de
fou, joue du violon puis s'envole, cigogne de pacotille.Puis se cogne
aux vitraux de couleurs. Un chapeau dada, de Carême, toque de chef dada
foutrac fait mouche.Une autre marionnette bleu scintillant, robot
manipulé par pile comme un play-mobil télécommandé, des chapeaux à
colonne comme dans un défilé de mode....L'univers évoqué est riche et
varié, la langue étrangère inventée, musicale en onomatopées, et ce
joyeux brouhaha, enchantent petits et grands. Danse de bâtons au final,
en tourniquet, portrait de groupe avec la peintre et ses modèles: tout
rentre dans l'ordre, la vie s'arrête: "réveilles toi" le conte est fini!
De la poésie sonore sourd des lèvres d'un violoniste-chanteur ténor alors que la figure de la peintre s'occupe à grimer ces créatures rêvées. Tous s'amusent, rigolent, joyeux quatuor qui se questionne dans une langue inconnue.
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