"The hidden garden"de Jill Crovisier: une pelouse irascible !
C'est la chorégraphe elle même qui interprète ce solo très probant, engagé et virulent: elle est masquée par un bouquet de fleurs en plastique sur sol de pelouse artificielle d'un vert cru frappant: carré d'as pour une soliste au corps puissant qui conte les affres d'une femme en lutte aux prises avec un environnement hostile et insécurisant. La danse est rude, le corps ferme et définitif, les visions s'enchainent alors que le bouquet vole en friche: musiques au diapason de cet éclatement qui se dénoue dans un cocooning, sous le tapis, image d'un effet mouvant et saisissant de science fiction!
"Duos" de Aurélien Kairo: le couple leur va si bien !
Il paraitra obsolète de présenter deux duos bien et conformément "genrés", mais la tentation, le désir, l'attirance de ces deux là fait mouche et autant dans "C'est la vie" que dans "Quelque chose de Mélody" s'exprime le vivant, l'audace et l'humour des relations amoureuses, débridée, fantasmées ou ludiques Un couple réuni autour du "parapluie-paradis" de Brassens enchante par ses mimiques, son agilité et les prouesses humoristiques des interprètes, alors que le spectre de Gainsbourg hante encore après 50 ans les âmes troublées de deux danseurs piqués au vif par un "hommage" décalé au couple légendaire!Beaucoup de charme déclaré pour ces duos des lendemains qui danseront encore longtemps dans les pores de nos peaux!
"Allegro molto barbaro" de Dusan Hégli: un désa-corps politique "incorrect" !
Quand la danse sait incarner l'enfermement, la dictature perverse sur des corps soumis à l'ordre et à la tradition, le geste devient politique et vecteur d'information sur un "régime" contesté, fuit et désapprouvé. Ça sonne juste malgré des grincements stridents sur les cordes des violons de Bartok et ce corps de ballet folklorique jeune et servile véhicule un message profond et révélateur sur des contrées hélas multiples de résignation ou d’exil !Une pièce unique taillée dans le vif du sujet, hurlée par la voix d'un meneur diabolique dictant la démesure de l’obéissance, de la soumission....A vous hérisser la sensibilité !
"Masonn (Murs)" de Max Diakok: briser les parois de l'indicible
Quatre danseurs à la forte identité se rejoignent dans une verve et tonicité remarquable: les murs évoqués ne réussissent pas à les séparer: la lumière qui jaillit de leurs doigts, leurs ombres portées ou leur alter égo se jouent des différences et cherchent à briser la distanciation....Du bel ouvrage , du hip-hop au Gwoka, un hymne à l'humanité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire