Sa voix ne nous est pas inconnue: elle raisonne à nos oreilles curieuses et voyeuses,du temps d'émissions télévisuelles sur ARTE: celle d'un regard sur l'art, hors pair sans démagogie, ni vulgarisation: l'art d'aiguiser la curiosité, l'art de rendre évidents des détails passés inaperçus sur une toile.....Alors, c'est parti pour un voyage, embarquement pour Cythère, plus d'une heure durant: un solo virtuose où le conférencier, auteur, comédien, critique d'art, commissaire d'exposition,conteur s'en donne à cœur joie pour nous dire "on n'y voit rien"comme Arasse....Seul sur scène le voilà investit de l'espace truffé d'une toile regroupant une infinité de reproductions de peintures de maitres. Une œuvre d'art en soi, comme un damier surchargé, rythmé de touches, de tâches multicolores.Il va brièvement nous conter le pourquoi de sa présence, la légitimité de ses propos, son axe d'attaque, son ambition de nous immerger, nous néophytes dans les antres de l'analyse picturale. Avec passion, détermination, humour et un soupçon d'ironie, de recul aussi, de fausse modestie assumée. De la distance pour mieux nous rapprocher de ce qu'on voit sur et dans une toile. C'est une formule ambitieuse, honnête et quasi pédagogique; voir en sa compagnie un Chardin, c'est découvrir la beauté, la fragilité d'une touche virtuose qui ne nous serait jamais apparue si il n'y avait pas mis le cap, le zoom sur un détail, une atmosphère...En sa compagnie on s'aperçoit peut-être que Van Gogh fait de l'illustration d'affichiste et que Cézanne fait des fourrés magnétiques, flous, secrets, énigmatiques Le maniérisme se comprend mieux, et le regard s'affute, incisif, critique. Performance doublée de l'intervention chantée d'une cantatrice qui fait ses armes.Hector Obalk fait mouche, ni critique, ni clown dévastateur, le voici guide déjanté d'un musée redécouvert où chaque artiste retrouverait sa raison de nous intriguer, de nous interroger sur son époque.Un spectacle réjouissant, édifiant qui vous donne envie de retourner dans les salles "obscures" du musée....Dans le brillant doré sans perspective de plus d'un peintre inconnu !
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