Paris dans les années 1930. C’est l’histoire d’un amour contrarié entre Vincent et Rose.
Lui est chorégraphe, apprécié dans les grands music-halls de la capitale. Elle est danseuse dans un petit cabaret louche.
Vincent veut engager Rose dans son prochain spectacle, mais elle est la fiancée de Gus, « l’Elégant », le chef d’une bande de malfrats. Quand Gus, jaloux et possessif, découvre leur amour naissant, il s’arrange pour faire accuser Vincent d’un crime qu’il n’a pas commis. Ce dernier est alors obligé de fuir la France et se réfugie à La Havane. Il se laisse aller au désespoir et devient bientôt une loque traînant de bars en bars. Il y fait la rencontre de Howard Smith, un riche homme d’affaires français ayant fait fortune aux Etats Unis, et grand amateur de music-hall. De leur rencontre va naître un nouveau projet à Broadway, mais aussi un nouvel espoir pour Vincent.
Ce nouveau départ va-t-il lui permettre de revenir à Paris pour prouver son innocence, laver sa réputation et retrouver son amour perdu ?
« Rififi, c’est offrir au public un moment hors du temps pendant lequel il va se sentir envahi d’un sentiment de joie et de plaisir. C’est rire, s’émerveiller, tomber amoureux des personnages, voyager et avoir envie de fredonner les chansons entendues en sortant du spectacle… Et pourquoi pas avoir envie d’esquisser quelques pas de danse ? » Jean-Luc Falbriard
Tout démarre en trombe dans un rythme éffréné qui ne cessera deux heures durant. On y brosse un tableau croustillant, préambule ou prologue aux chapitres suivants: c'est Paris, son coiffeur, son bistrot, son marchand de fleurs et le cabaret "Plum'art. C'est tout Pigalle réuni, son "aquarium" à maquereaux comme place principale. Beau tableau vivant où les personnages, protagonistes de l'histoire, se présentent à toute vitesse. Entrée en matière qui annonce la couleur et le rythme tambour battant mené par l'orchestre "de chambre" derrière son petit rideau noir.Le ton est coquin, malin, endiablé, de mise pour le sujet abordé/ Les "malfrats" de Panam ou Pantruche pour les intimes, trois voyous, braqueurs de charme qui jouent les méchants. Les imbattables habitants de cette plaque tournante désopilante. Trio de choc que celui formé par Francesco Gill, un Gus malin et fourbe, arriviste et jaloux, Seppi l'Alsacien , un Raphael Scheer en grande pompe et Alexandre Sigrist en Teigne au diapason.Des bandits de grand chemin au turbin pour effectuer leurs larcins. Serait-on dans la pègre, le pays des condés, ou le royaume des malins du système D des embrouilles? Un bel homme charmeur se profile dans les coulisses du cabaret-lupanar de luxe.Dans un solo magnifique inspiré de "Chantons sous la pluie"Jean François Martin se la joue Jene Kelly. Le réverbère faisant le reste.
Solo d'un chorégraphe tombé subitement amoureux de Rose, danseuse et chanteuse, propriété artistique et affectueuse du taulier, Gus. Enjôleur, timide, réservé, le voici embarqué dans une folle aventure où la femme désirée, Rose, une Léa Guérin savoureuse et enchanteresse s'affole à l'idée de trahir son souteneur. Sa frangine de coeur et de scène, "La Toupie", Mathilde Melero comme confidente, conseillère et soutient indéfectible. On serait presque aux Folies Bergères ou au Moulin Rouge. Un rêve que caresse Vincent en compagnie de Rose. Mais les affaires se compliquent et au coeur du dressing multicolore, les secrets, aveux et intriques se délivrent à l'envi. C'est excitant, emballant et haletant. Les saynètes s'enchainent bordée par la musique toujours aux aguets de l'action et de la narration. Signée Romain Schmitt et menée par quatre musiciens aguerris, les mélodies, chants et texte sont bien roulés et étonnent. La verve, le tonus des interprètes faisant le reste! Les profils de chacun se précisent, leurs intentions, bonnes ou mauvaises aussi. Gus aux consoles de ce navire déboussolé, Francisco Gil parfait petit homme de paille qui se croit grand seigneur, voix et diction au top pour incarner ce pantin de pacotille...Du talent à revendre chez chacun sans omette René, un Jean Luc Falbriard qui endosse le r^le de l'arrangeur complice ainsi que le futur Fratelloni du second acte. Habile, agile et souple personnage qui hante le plateau qu'il met en scène avec le brio qu'on lui connait. L'art de faire se déplacer les foules, de focaliser l'intrigue sur les personnages qu'il façonne à l'envi de sa patte de directeur d'acteur sans faille, à l'écoute de chaque personnalité créative: les interprètes alors au mieux de leur forme.Sabrina Rauch, irrésistible femme de compagnie de ce grand bordel, bazar des intrigues et du charme pas discret de cette joyeuse assemblée. Un petit solo à la Liza Minnelli pour enrober les coeurs, faire chavirer ses hommes, gardienne de cette baraque, boutique fantasque des désirs et de la cupidité. Et le Clou, Dominique Grylla d'en remette une bonne couche d'humour, de malice débonnaire, de bonhommie décapante. Le "palpitant" -le coeur en argot titi parisien-vedette de ce show à l'étuvée, de ce panorama burlesque d'une micro-société sympathique malgré ses travers. Le ton monte, le meurtre arrive pour dénoncer et faire leurre pour chasser l'amour des deux pigeons, Vincent et Rose: c'est la vie!Chacun fait de l'autre son affaire et cela se complique énormément en fanfare et tambour battant.
Jusqu'à nous mener à l'exil du héros, à la Havane, on s'offre une nouvelle vie,histoire de disparaitre de ces intrigues.Changement de décor, au "Blue-rose"de lieu et d'action pour pénétrer un univers de fête et de nonchalance. Les personnages sont "masqués" derrière d'autres rôles et une jolie confusion s'installe. On y retrouve Vincent exilé, toujours amoureux, esseulé aux prises avec un bandit richissime Howard Smith. Les rêves semblent se réaliser: celui d'un cabaret "Le Paradis(latin)? Belle occasion pour la chorégraphe Pippa Simmons de s'atteler à des morceaux de bravoures, danses de cabaret bien relevées, unisson de gambettes proches du Cancan d'une "Goulue" ou "Grille d’Égout". Les quatre danseuses et deux danseurs au top dans des costumes tout rose, seyants signés de Florence Bohnert: un panel de brillant, de couleurs, et d'inspiration music-hall de toute beauté et inventivité. Les escaliers, rampes et autres supports pour mieux magnifier les corps chatoyants en mouvement. Les plumes au final, les ronds de lumière très Crazy Horse pour fignoler les aspect musi-hall de plumes et de paons.. Menottes au poing pour quatre taulards resplendissants, micmac et aventures en ressort!C'est drôle et réjouissant: mener la revue et corrigée de toutes pièces pour ce gala tonitruant, mis en scène sans faille. La trahison, l’amitié au chapitre des émotions et du récit qui passe comme une lettre à la poste. Rififi, c'est aussi une mélodie du bonheur, une comédie musicale qui fera du bruit et des remous dans l'univers de ce registre pas si simple à mettre debout. Une réussite pour Jean Luc Falbriard toujours au poste, livret en main, clef de voute, fédérateur d'énergie et de complicité. Un bain de jouvence à recommander sans modération
Avec : Jean-Luc Falbriard, Francisco Gil, Dominique Grylla, Léa Guérin, Jean-François Martin, Mathilde Melero, Sarah Puydoyeux, Sabrina Rauch, Raphaël Scheer, Alexandre Sigrist (ou Sébastien Dubourg)
L’ensemble chorégraphique : Joris Conquet, Mickey De Marco, Lilou Larre, Hilla Levy Aslan, Manon Lorre, Daphné Schlosser (ou Charlotte Duez)
Les musiciens : Raymond Halbeisen, clarinette, saxophone ténor / Laurent Wolf, flûte, saxophones / Serge Haessler, trompette, cor d’harmonie / Sylvain Troesch, guitare, banjo / Jérôme Wolf, contrebasse / Michel Ott, piano, claviers / Romain Schmitt, batterie, percussions et direction d’orchestre
Assistante au metteur en scène : Christine Denis
Scénographie : Mathilde Melero
Costumes : Florence Bohnert, Magali Rauch et Julie Desmidt
Habilleuse : Emmanuelle Maribas
Maquilleuse : Hélène Durli
Régisseur lumières : Xavier Martayan
Régisseur son : Mathieu Pelletier (ou Mailys Trucat)
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