« On est moins portés sur le Covid. Bien sûr, quand on préparait l’édition de 2020, on était en plein dedans. Cela s’était forcément ressenti dans l’écriture du spectacle. Là, pour la revue de cette année, on a repris les choses en main. Il y a bien un tiers du contenu qui est nouveau… », observe Roger Siffer.
On n'oublie pas de passer au sanitaire pour un petit pissou et c'est parti pour deux heures de franche verve virale bien contagieuse dans ce petit théâtre de légende!Un petit jingle rituel en prologue, préambule ou générique, et c'est parti pour suivre les bons mots de Roger Siffer sur les "vacances forcées" dans le beau Val de Villé durant la crise sanitaire. En gilet-plastron de jungle, le voici Tarzan appelant sa "Jeanne", et gagnant la mer-maire- pour séjour balnéaire en Alsace: un peu "démontée" à la Devos! Le ton est donné: ce sera sarcastique, jamais méchant, satirique et jamais caricatural.Du "cabaret" en français dans la petite salle de la Choucrouterie. Allégresse verte il s'en faut car c'est de nouveau ou-vert! Dans un mouchoir de poche, le vert-tige des mots, des corps en mouvements, des blagues, aparté et autres formes linguistiques alléchantes comme de la langue de chat, pas de bois! Arracher aussi "la mauvaise herbe politique" sur les plates bandes de l'humour et de la distanciation.Démasqués d'emblée, les voici affublés de "masques" sur fond de boléro "Que sas, que sas" et on saute sur les saynètes suivantes: une croustillante évocation du genre dégenré avec les "épicènes" et points médians qui agacent et trompent énormément: c'est Magalie Ehlinger qui s'y colle et fait ici sa première apparition à vue dans la troupe de la Chouc: pour un coup d'essai, un coup de maitre- maitresse!Sur fond de "Je ne suis pas parisienne, ça me gêne"(Marie Paule Belle), la voici habitée par le verbe fou, paroles et prosodies au top sur un rythme soutenu, danse et gestuelle précise, petits silences ou apnée au poil pour plus d'impact!L'écriture "inclusive" ça braille énormément!Un french cancan de circonstance avec tous les tissus et oripeaux qu'elle enfile comme parure et frou-frou.Belle présence et efficacité d'un jeu taillé sur mesure.Pour la cause des animaux, suit une diatribe à califourchon sur un cheval à trois: chez le boucher-bouché de la feuille, c'est l'éloge du végétarisme tari par un désir de viande de cheval que l'on va monter à "cru" pour mieux assouvir son désir de chair saignante: en vert et contre tout les "grüns" du coin....Des flics au parloir pour titiller la peau lisse des agents de sécurité acculés à masquer les soupçonnés pour mieux les reconnaitre devant une mamie confondue -excellente Suzanne Mayer-. Et les comédiens de courir d'une salle à l'autre dans des performances scéniques sidérantes et bien rythmées....Des flics hors la loi, (Sébastien Bizzotto et Arthur Gander très attachants et drôles: le vert est dans le fruit et le piano fait son William Sheller avec brio (Jean René Mourot) au clavier.Trois marionnettes pour les guignols de l'info et des élections, judicieusement manipulables proies de la bêtise et de l'opportunisme, pour relever le tout en pantins désarticulés...Polis petits chiens, polichinelles et hommes de paille à souhait."J'ai vu l'amer -la maire-avec ou sans citron redira" Roger....Échafaudage social pour clou du spectacle: les deux compères, apprenti et chef de chantier sur l'échelle sociale - ou échelle du ciel- pour les hydro-alcooliques en herbe.Il faut oser -Joséphine-et voici Delphine avec sa mélodie "Sucettes à l'anis" pour une cuisine sexy-végan et flamme-couche,
Textes : Équipe de la Chouc’ Mise en scène : Céline D’Aboukir
Chorégraphie : Charlotte Dambach Focus sur une nouvelle arrivante!
A presque 35 ans Charlotte embrasse une jolie carrière de danseuse interprète.De la danse classique au Conservatoire de Strasbourg, à la danse "voltige",danseuse aérienne avec Brigitte Morel (Motus Modules), avec la compagnie Lilou, artiste dans l'espace hippique de Richard Caquelin (Euridess), et surtout fidèle à son compagnonnage de "figuration intelligente" dans les œuvres lyriques d'Olivier Py -"Manon", "Salomé","Pénélope". Lucindas Childs comme passage contemporain à l'Opéra du Rhin...Et la voici chorégraphe de la nouvelle revue. Une expérience unique que de faire bouger et respirer la bande de la Chouc.....Il faut dire que,experte en "Ashtanga Yoga Mysore", elle sait faire passer les bonnes ondes et les énergies aux bons endroits!Le sens du détail et du rythme adapté a chacun et pour les unissons tournoyantes de la tribu.
Distribution Piano : Jean-René Mourot ouThomas Valentin ou Sébastien Vallé
Avec : Sébastien Bizzotto, Magalie Ehlinger, Arthur Gander, Bénédicte
Keck, Susanne Mayer, Nathalie Muller, Guy Riss, Jean-Pierre Schlagg,
Roger Siffer et Lauranne Sz
Lumières : Cyrille Siffer
Scénographie/costumes/accessoires : Carole Deltenre, Marie Storup et leur équipe
Production : APCA-Théâtre de la Choucrouterie
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire