vendredi 16 septembre 2011

Christian Lacroix à "La source" du costume de danse!!!! "Caresser le velours"!

On le connait pour moultes réalisations de "costume à danser", costumes sur mesure, à "fleur de peau" pour des ballets de Blanca Li, du grand répertoire classique "Joyaux" de Balanchine, "Zoopsie Comédie" des Beau Geste et Lolita   et aussi de Karole Armitage....Pour des expos sur "Le Rouge" à l'Opéra de Paris....et des éditoriaux, entre autre celui du catalogue pour la dernière exposition du  Centre National du Costume de Moulins sur la Comédie Française....
Il récidive pour le prochain spectacle "La Source" bientôt créé au Palais Garnier sur une chorégraphie de Jean Guillaume Bart. 
La Perse légendaire et fantastique sert de décor aux amours contrariés du chasseur Djemil, de la belle Nouredda et de l’esprit de la source, Naïla. Pour sa première création pour le Ballet de l’Opéra, Jean-Guillaume Bart, Danseur Etoile, s’empare de cet argument et ravive une œuvre oubliée du répertoire, créée à l’Opéra de Paris en 1866. La partition légère et imagée associe Ludwig Minkus et Léo Delibes, qui compose alors son premier ballet. Le livret d’Arthur Saint-Léon et Charles Nuitter, futur auteur de Coppélia, puise dans le romantisme wagnérien, l’orientalisme et les influences shakespeariennes et oppose au monde réel, celui des elfes, des nymphes et des êtres immatériels. En étroite collaboration avec le dramaturge Clément Hervieu-Léger, Jean-Guillaume Bart redonne à La Source sa fraîcheur originelle. Il signe une grande histoire dansée, poétique et virtuose, magnifiée par les costumes flamboyants de Christian Lacroix et l’espace évocateur et mouvant d’Eric Ruf.
Christian Lacroix qui habille aussi le tram de Montpellier, se plait à avouer son amour pour le velours, celui que l'on caresse et qui dans le vocabulaire argotique parisien signifie "caresser le velours": s'offrir une place à l'Opéra!!!!!
"J'habille de corselets les nymphes et les naïades qui appartiennent au monde de la lumière, de l'eau, de la brillance et du végétal, tandis que les odalisques sont en pantalon et en sari anciens dans les tons bruns et bleus".Que du bonheur pour les danseurs, ainsi magnifiés par de réelles créations qui cernent l'ambiance, l'esprit du ballet et concourent à son efficacité en terme d'impact esthétique.
Gageons que ce dernier pari de Christian Lacroix, qui habille aussi les cannettes de bière et les verres Cronenbourg soit à la hauteur de sa modestie!!!!

mardi 13 septembre 2011

"Et maintenant, on va où?": chorégraphie de corps révoltés

Sur le chemin qui mène au cimetière du village, une procession de femmes en noir affronte la chaleur du soleil, serrant contre elles les photos de leurs époux, leurs pères ou leurs fils. Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le même deuil, conséquence d’une guerre funeste et inutile. Arrivé à l’entrée du cimetière, le cortège se sépare en deux : l’un musulman, l’autre chrétien. Avec pour toile de fond un pays déchiré par la guerre, « ET MAINTENANT ON VA OU ? » raconte la détermination sans faille d’un groupe de femmes de toutes religions, à protéger leur famille et leur village des menaces extérieures.Et maintenant on va où ? est tout à tour émouvant, poilant, et surtout surprenant, moins classique qu’il n’y parait, à l’image de son étrange scène inaugurale, cortège de femmes en deuil laissant peu à peu place à une invraisemblable chorégraphie. Cela ressemble à de la danse chorale, du Rodolph von Laban, à sa "vague" légendaire où un groupe d'individus se meut au gré du courant qui les anime en "choeur".
De la quasi danse d'expression, très bien filmée, comme d'ailleurs la scène de tango amoureux entre l'héroine, joué par la cinéaste, Nadine Labaki, très noire et inspirée de férocité et détermination!
Si le film a été (justement) très applaudi lors de sa présentation à Cannes, il offre bien plus qu'une image simpliste de crowd-pleaser pour femmes, et déborde allégrement du cadre trop restreint du world-movie à thèse.

dimanche 11 septembre 2011

"The Artist" de Michel Hazanavicius: Jean Dujardin, danseur!

Voici un film muet, aux allures de "Chantons sous la pluie" avec en rôle titre le décidément très vintage, Jean Dujardin. Pas de paroles, pas de son, que du geste, de la danse et de la chorégraphie de l'image!
Une réussite absolue où les héros nous entrainent dans un suspens silencieux qui fait tant de bien dans ce monde si tapageur Le noir et blanc y est scintillant, brillant comme dans les Fred Astaire (Top Hat) et les sourires de la comédie musicale en font une "mélodie du bonheur" sans musique, dans le respect total des mouvements des corps. Leur présence à l'écran se dévoile dans ce repos, ce silence prégnant où notre héros se bat contre le cinéma parlant qui va briser sa carrière de talentueux comique, burlesque à souhait lors de toutes ses exécutions gestuelles. Sa fiancée par contre va vendre son âme au diable et se corrompre dans le "parlant"!!!.