samedi 12 mai 2012

Max Klinger: "pointes" sèches


Max Klinger, peintre et surtout graveur allemand du XIX ème siècle s'affiche au MAMCS à Strasbourg et délivre un travail d'orfèvre en la matière: voici ses "danseuses",corps en mouvement, symboles de son imagination hallucinante, son univers onirique qui a su influencer en particulier Chirico et Max Ernst, au meilleur de leur art."Für Alle" c'est cette gravure qui aurait pu influencer Degas, déjà de part son point de vue et sa signification sociale: la prostituée qui s'achète après le spectacle au "foyer" des abonnés de la danse avec les protecteurs de ces demoiselles qui finissent dans le caniveau, ne tenant plus le "haut du pavé".
Voir "Le gant" cité en référence, "femme chancelante" par excellence.Fantasmes visionnaires servis par une virtuosité dans la technique, voici une exposition inédite qui rassemble une collection extraordinaire d'œuvres de ce graveur issues du cabinet des Estampes du Musée strasbourgeois: bravo à Marie-Jeanne Geyer pour ce coup de maître!Ce "théâtre" de l'étrange est fascinant.

"Dark Shadows": le balloche du vampire

Tim Burton, le magicien d'Oz, illustrateur, peintre, décorateur de génie et talentueux metteur en scène de cinéma transfigure Johnny Depp en vampire magnétique, raide comme un balai, acteur extraordinaire et méconnaissable.Tous sont dirigés de main de maître et corporellement, les personnages sont idéalement parfaitement campés. La sorcière est démoniaque et l'on assiste à une fulgurante prise érotique entre elle et son vampire qu'elle convoite désespérement. Un combat hallucinant, en plein vol, plein d'effets et de trucages qui confèrent à l'événement un caractèrte chorégraphique digne de Edouard Lock ou Wim Vandekeybus: fulgurant moment de cinéma et d'artifice, d'apesanteur et de légèreté.
Quand au "balloche", bal mondain organisé par la famille de Barnabas Collins, voici un bref aperçu du faste du décor dans lequel se joue toute l'intrigue.Une merveille d'humour aussi et de détachement dans l'irréel et la fantaisie la plus totale.
Courrez voir ce Barnabas au pays des merveilles....

vendredi 11 mai 2012

"Wallis & Edouard": le film chorégraphique de Madonna

Londres, décembre 1936. Pour pouvoir épouser l’Américaine Wallis Simpson, déjà deux fois divorcée, le Roi Edouard VIII est contraint d’abdiquer, quelques mois seulement après le début de son règne. New-York, février 1998. Malheureuse dans son mariage, Wally Winthrop passe ses journées à l’exposition qui précède la vente aux enchères, chez Sotheby’s, des objets ayant apartenus au Duc et à la Duchesse de Windsor. Wally découvre alors peu à peu ce qu’a été la vie de Wallis.
L'écriture du film est très chorégraphique, les va et vient du passé au présent balayent l'écran sans cesse dans une obsédante détermination. Les scènes de bal et de rencontre sont des "prises" de vue et de corps très charnelles et la séquence où la jeune héroïne se fait violenter, comme une chute stylisée digne des chorégraphes réalisateurs Obadia-Bouvier. Belle réussite très romantique...