jeudi 31 mai 2012

"Baron Samedi" de Alain Buffard à Nouvelles Festival -danse-performance Strasbourg

"Baron Samedi": titre singulier comme tous les spectacles signés Alain Buffard: inclassable, impertinent, indisciplinaire et plein de talent!
De ce perturbateur de cérémonies vaudoues, Buffard conserve le côté iconoclaste et charivariesque du carnaval.
Fait pour déranger, pas toujours pour arranger les choses!!!
Pour preuve, 6 danseurs, deux musiciens en live: guitare électrique et contrebasse.
Les trois danseuses-chanteuses sont black et pleines d'allant, pas conformes aux normes "esthétiques" de la "danseuse" et c'est très bien ainsi.Le danseur black est sublime, monsieur Loyal en diable, maître de cérémonie, bateleur et discipateur en herbe.Voilà les mélodies de Kurt Weill, bougées, scandées comme jamais, vivantes et réactualisées pour donner le meilleur de leur suspens et rythmique. Brecht en tremblerait de jubilation!Nadia Lauro signe le dispositif scénique, plateau blanc, oscillant et en déséquilibre, pourtant stable dans son allure de radeau pour naufragés.
Fany de Chaillé assiste à la conception et mise en scène, un Buffard très inspiré et décalé que l'on apprécie par son engagement politiquement incorrect et ciblant les questions du monde en pirate dévastateur jamais racoleur ni arrogant.
Face à l'événement, aux corps qui agissent et réagissent, parlent, s'expriment et revendiquent leur altérité!
Toujours dans le juste, le fantasque, pas la fantaisie désuette mais l'humour grinçant d'un engagé physiquement dans le langage chanté et dansé.

mardi 15 mai 2012

Lucinda Childs à l'Opéra du Rhin: un "Farnace" à "choeur", en "corps",audacieux!

On la connait pour être complice du Ballet du Rhin, à l'invitation de Bertrand d'At depuis la recréation de son emblématique '"Dance" , ballet minimaliste, pour les créations "maison" , du "Mandarin Merveilleux" de Bartok en 2004, de "Rossignol et Oedipus Rex" de Stravinsky en 2007, de "Songs from before" en 2009 sur des musiques de Max Richert.
Elle signe aujourd'hui la mise en scène et chorégraphie de "Farnace", comme à son habitude... Souvenez-vous de sa création commune avec Bob Wilson et Douglas Dunn de  "Einstein on the beach" en 1984, reprise cette année à Montpellier!!!
C'est sur la musique de Vivaldi et son opéra baroque "Farnace" qu'elle exerce ses talents de metteur en scène et chorégraphe en compagnie de la troupe du ballet du Rhin avec laquelle elle a tissé de multiples complicités artistiques. Un savoir faire et un savoir être de qualité qui implique pour elle un travail de mise en espace en adéquation avec la musique de Vivaldi."Faire bouger un chanteur ou des chœurs, c'est une autre forme de communication et d'écriture dans l'espace. Je respecte ces lois, mais ce qui m'importe, c'est le visuel, le mouvement; c'est mon espace de liberté fondamental" confie la chorégraphe.
Du 18 au 20 MAI à Strasbourg
www.operanationaldurhin.eu

lundi 14 mai 2012

Joelle Smadja directrice de Pôle Sud, programmatrice de Nouvelles danse performance à Strasbourg



A l'occasion de la très prochaine tenue du festival "Nouvelles" à Strasbourg à Pôle Sud, voici recueillies quelques réflexions pertinentes de Joelle Smadja, directrice et programmatrice danse de la structure.
"Pour moi le problème n'est pas de savoir si l'on sait ou non danser, si on veut le faire ou pas, mais d'apporter une réponse à l'évolution de sa propre pratique et du contexte historique. Si des chorégraphes, à la fin des années 90 en France ont porté cet étendard de la non-danse, ils se situaient dans une continuité historique et politique de mouvements plus anciens ( années 50/60) qui désiraient interroger la place de l'artiste et donc du corps dans une société contemporaine. Ce mouvement de pensée prend sa source dans tous les domaines de l'art, les arts plastiques en particuliers mais aussi dans toutes les réflexions d'après guerre.

En ce qui concerne le festival Nouvelles, le problème n'est pas du tout de se poser la question de la danse ou de la performance, en terme de danse ou de non danse, la question est de faire se croiser deux approches distinctes, utilisant un même mode de représentation ( le corps) dans un espace donné. La danse et la performance, issue des arts visuels ou plastiques sont proposés en parallèle et non en opposition.
La danse qui va être programmée durant le festival peut être de la danse "qui danse", il n'y a pas de volonté de faire se rejoindre des propositions mais bien d'établir des liens ou des passerelles entre deux domaines de l'art."
Joelle Smadja le 14 MAI 2012

Festivaldu 22 MAI au 1 JUIN 2012
www.pole-sud.fr
03 88 39 23 40