mercredi 2 octobre 2013

"Est-ce ainsi que les hommes vivent": une exposition de photos sur le corps chez No Smoking: les hommes ont du corps!

Marcel Burg expose et livre une petite partie de sa collection de photographies contemporaines, axées sur la thématique du corps.A la galerie No Smoking, l'espace se prête à un accrochage aéré, spacieux où la découverte des oeuvres est comme un parcours mental et visuel dans les choix de monstration du collectionneur. On y retrouvera entre autre les photos de Denis Darzacq, le photographes des danseurs et performeurs à l'horizontale, les photos de Benjamin Kiffel sur le flouté urbain....Un bel accrochage d’œuvres "privées" inédites!

"A l'instar du poème d'Aragon, cette
phrase vide de ponctuation nous place automatiquement
dans le doute entre questionnement et constatation.
Ce sont les propositions des plasticiens photographes suivants :
Pilar ALBAJAR et Antonio ALTARRIBA – Lionel BAYOL-THEMINES - Jean-Baptiste CARHAIX – Collectif CORPS ETRANGER
Denis DARZACQ – Stephane DIREMSZIAN – Benjamin KIFFEL – Luciana LAMOTHE - Julien LESCOEUR - Edouard LEVE
Joyce PENELLE – Georges Tony STOLL – Pablo ZULETA-ZAHR,que nous vous invitons à suivre ou à découvrir.
Ces hommes et ces femmes sont des artistes qui recourent au faux
pour dire le vrai, ou qui - au contraire – renversent les codes culturels et sociaux pour nous faire
croire que nous sommes face à un simulacre alors qu'il s'agit seulement de notre quotidien halluciné.
Les photographies présentées nous parlent de la naissance, de la mort, du quotidien de la mémoire. A travers paraboles, métaphores, symboles et tropes ces images nous interpellent ou nous troublent, soit avec humour ou avec ironie, soit par la provocation ou l’étonnement."

mardi 1 octobre 2013

"Memento Mori" à Musica: Pascal Rambert, "en temps réel"! Souviens toi que tu mourras!

Laurent Goumarre publiait en 2005 aux "Solitaires Intempestifs",un ouvrage consacré à Pascal Rambert, chorégraphe, metteur en scène, alors inconnu: "Rambert en temps réel".
Voici un ouvrage édifiant sur la démarche de ce dernier, la genèse de sa passion pour l'écriture et le théâtre, sa découverte de Pina Bausch, sa passion pour le costume, sa révélation du texte à partir du "Gouffre de Pascal", de Baudelaire,sa première prise de parole au théâtre."un gouffre, le mien, celui de Pascal dans lequel je tombais déjà avec la joie de savoir que je pouvais y disparaitre"...."Parce que quand on tombe on crie, quelqu'un finirait bien par entendre cela".
Aujourd'hui, il nous livre "Memento Mori" sur la génèse du geste, le "petit bougé" avant le mouvement, ce qui nous fait nous mouvoir et ceci dans le noir, l'obscurité!
"Pourquoi se limiter à parler? Pourquoi ne pas appliquer le même processus à nos déplacements et mouvements? Sont apparus les "bougés", si ralentis qu'ils eurent pour conséquence de défonctionnaliser, je ne vois toujours pas d'autre mot, de défonctionnaliser le corps."
"Mémento Mori" n'a pas de sujet, sinon le mouvement lui-même. Ou encore si possible avant le mouvement lui-même. Au tout début, avant que ça bouge, avant que ça apparaisse.
De quoi frémir de curiosité de d'envie de sensation inouïe...
Et "vanité de vanité, souviens toi que tu mourras"!
Est-ce le geste qui meurt à peine généré, fugace, imperceptible dans l'obscurité?

le jaune, couleur "musica": qu'en pense Goethe dans sa théorie des couleurs?

Musica a démarré en 1983, en jaune et bleu....

Sans le savoir, comme monsieur Jourdain?

Voici ce qu'en dit Goethe dans son traité des couleurs....

Goethe et la théorie
des couleurs opposées

La théorie des couleurs opposées, contrairement à la théorie trichromatique, prétend qu'il existe quatres couleurs fondamentales qui s'opposent deux par deux. Certains aspects de la perception des couleurs ne peuvent être expliqués que par la théorie des couleurs opposées.
Toute la théorie repose sur l'équilibre entre les deux pôles de couleur : le bleu s'oppose au jaune et le rouge s'oppose au vert, et dans ce contexte, le blanc s'oppose au noir. Elle s'appuie sur une réalité physiologique puisque notre perception cérébrale - et non l'oeil - fonctionnent sur ce principe.

L’œuvre de Johann Wolfgang von Goethe

De 1790 à 1823, Johann Gœthe écrit quelque deux mille pages sur les couleurs sous le titre de "Traité des couleurs". Il fonde sa théorie sur la polarité des couleurs et développe son système à partir du contraste naturel entre le clair et le foncé (qui ne joue aucun rôle chez Newton). Dans un écrit sur la division des couleurs et leur rapport mutuel, Gœthe établit que seuls le jaune et le bleu sont perçus par nous comme des couleurs entièrement pures, Le jaune est la porte d’entrée vers la lumière (« tout proche de la lumière ») et le bleu très apparenté à l’obscurité (« tout proche de l’ombre ») sont les deux pôles opposés entre lesquels toutes les autres couleurs se laissent ordonner.
Le cercle chromatique Bien que les mélanges soient obtenus dans un système trichromatique (cyan, magenta et jaune), Gœthe partage son cercle en quatre parties fondamentales :

A gauche, le côté positif (pur) formé de 2 familles de couleurs les jaunes et les rouges.
A droite, le côté négatif (obscur) formé de 2 familles les bleus et les pourpres.

Aquarelle de la propre main de Goethe. 1808. Goethemuseum, Hochstift.
Il termine son livre avec des considérations allégoriques et mystiques de la couleur, et y ajoute les connotations suivantes : le jaune est mis en relation avec « Savoir, clarté, force, chaleur, proximité, élan », le bleu avec « dépouillement, ombre, obscurité, faiblesse, éloignement, attirance ». la démarche de Gœthe repose sur l’aspect moral et intuitif des couleurs isolées. Les couleurs du côté positif « évoquent une atmosphère d’activité, de vie, d’effort », le jaune est « prestigieux et noble » et procure une « impression chaude et agréable » ; les couleurs du côté négatif « déterminent un sentiment d’inquiétude, de faiblesse et de nostalgie », le bleu lui-même « nous donne une sensation de froid ». Cette démarche peut faire sourire aujourd’hui, il n’en reste pas moins vrai que Gœthe a apporté sa pierre à l’édifice de la compréhention de la couleur. Beaucoup de peintres ont été influencés par son "Traité des couleurs" et en ont tiré partie comme William Turner qui est passé maître dans les effets de transparence des ciels nuageux. C’est grâce à Gœthe qu’on a remarqué qu’une même lumière (par exemple visible grâce à une fumée) avait une dominante jaune devant un fond blanc, puis une dominante bleutée devant un fond noir.
Goethe centralise la notion de couleur sur l'expérience sensorielle spontanée, notion que l'on retrouve aujourd'hui dans les secteurs les plus avancés de la science, par exemple dans les phénomènes cérébraux de dynamique non linéaire. Si pour la plupart des scientifiques opposés à Goethe, la couleur est révélatrice du monde extérieur, pour Goethe, elle est révélatrice d'une démarche intérieure.