mardi 22 octobre 2013

Irving Penn: "dancer": un recueil de photos de danseurs incongrus!!!

 L’intérêt de Penn pour la danse aurait pu se limiter à son seul aspect classique, de loin le plus spectaculaire. Il n’en fut rien. Nous le savons désormais, il suivit les tentatives, très choquantes pour l’époque, des jeunes compagnies américaines. Aucun voyeurisme chez le voleur d’images. Il se borne à capter le travail des corps en mouvement, il observe la grâce mélancolique de couples juvéniles et nus, leurs gestes tendres, leurs regards timides tandis qu’il s’adonnent ensemble au plaisir du bain. Isadora n’est pas loin qui prônait le retour des pieds nus. Comme elle, mais avec d’autres moyens et avec sa furieuse vitalité, sa joie de vivre en moins, des jeunes chorégraphes en 1967, choquaient les tenants du classicisme en rêvant de rendre aux corps leur liberté, de débarrasser la danse du carcan de l’apparat, de l’entrave des justaucorps et de l’étroite prison des chaussons.
Est-ce par goût des contrastes que Penn a voulu que ses photos du Workshop de San Francisco soient placées non point sous le signe de Matisse et de sa Ronde mais sous le signe de Cézanne et de ses robustes Baigneuses qui, dans la glorieuse lumière de la campagne d’Aix, se livrent avec bonheur aux joies du soleil et de l’eau ? Soudain les audaces de Penn et celles de Cézanne se rejoignent. 

Sont ce des monstres qui dansent, des corps glorieux, grotesques, difformes, callipiges?
Dansent-ils?
En tout cas pas des corps canoniques, mais irrévérencieux à souhait, nus comme la danse l'a rarement osé!!!

lundi 21 octobre 2013

Kougelhopf : pour une "ligne éditoriale" danse!

Au "régime" kougelhopf, les danseuses devraient s'adonner pour avoir un beau "corps de balai"!
En vitrine à Strasbourg, 7, 5 kg, salé ou sucré pour vos cocktails d'après spectacle de danse.
Tomy Ungerer avait bien dessiné deux danseuses en tutu en forme de kougelhopf pour une publicité sur les boulangers et EDS!!!!

"Gabrielle", Omar", Miele" "Vandal" et les autres.....: prises de corps au cinéma

Qu'ont-ils en commun ces films sinon d'être des portraits singuliers de personnages épris de liberté dans des contextes forts différents!
Gabrielle est "différente" et se bat avec son entourage pour imposer son amour et son désir d'indépendance.Film canadien de Louise Archambault, c'est bien sûr d'amour dont il est question: un petit lexique "amoureux" accompagne d'ailleurs l'approche du film.
On y apprend que "pogner" signifie avoir du succès:"sur la piste de danse, je pogne"!
et "focusser": concentrer ses efforts sur quelqu'un qu'on désire, comme zoomer au cinéma, ou la "focale" d'un cadrage!
"Omar", c'est le corps meurtri torturé en Cisjordanie, celui d'un homme et de ses compères filmés au plus près: un film palestinien de Hany Abud-Assad sur l'engagement politique, à son corps défendant!
"Miele"de Valeria Golino, Italie,c'est l'histoire d'une donneuse de mort qui s'éprend d'un de ses clients.Gros plans, cadrages virtuose sur un corps qui oscille entre détermination et hésitation. Elle danse sa vie et fini par renoncer au commerce de la mort.
"Vandal" de Helier Cisterne, un film français tourné à Strasbourg, c'est du graphisme tagé en bandes rivales où le héros, un adolescent en difficulté découvre l'expression libre, la rue, les murs, l'espace de liberté et de contrainte des graffeurs de la nuit.
International, universel, le thème de l'amour qui traverse les corps pour vivre ou survivre, en mouvement, en danse de la vie en expression de l'être qui bouge, évolue, grandit.
Du beau cinéma, ce septième art si proche de la danse: espace, rythme, mouvement: "kiné", j'écris ton nom!
Sans parler de "Pink" le film coréen de Jéon Soo Il où le silence est d'or dans un univers maritime qui enferme les corps dans un huit-clos magnétique où chacun glisse, dérape, hypnotisé par l'enfermement, l'autisme ou parfois le bonheur de la rencontre. Les cadres y sont sublimes, comme autant de tableaux, de tâches picturales pour dessiner un univers unique, parsemé d'embûches.
Hypnotique, original....