En 1967,
Yves Saint Laurent publie chez l’éditeur Claude Tchou
La Vilaine Lulu, un album de bandes dessinées ou « Contes pour enfants sadiques ou avancés ».
Lulu, son héroïne, est une petite fille capricieuse, bornée,
narcissique, mauvaise. Elle n’en fait qu’à sa tête, prête aux pires
horreurs pour satisfaire ses désirs en toute circonstance : Lulu à
l’école, Lulu à Deauville, Lulu masseuse, Lulu en boîte de nuit, Lulu
idole des jeunes, Lulu à la télévision, Lulu en colonie de vacances,
Lulu amoureuse d’un pompier… L'ouvrage porte en introduction la mention
"En
outre, toute ressemblance avec des personnes qui existent ou qui ont
existé est parfaitement voulue. Toutes ces aventures ont été tirées de
faits réels."
Lulu est née quelque dix ans auparavant, lorsqu’Yves Saint Laurent travaillait chez
Christian Dior :
« Nous
étions jeunes, et nous nous amusions beaucoup, raconte le couturier.
Souvent, après six heures, un collaborateur de Dior se déguisait. Un
soir, il avait remonté ses pantalons jusqu’aux genoux. Je me souviens,
il portait de longues chaussettes noires. Dans la cabine des mannequins,
il avait trouvé un jupon de tulle rouge et un chapeau de gondolier.
Tout petit, presque inquiétant avec son air têtu et rusé, il m’avait
impressionné et je lui avais dit : Tu es la vilaine Lulu1. »
L'album de La Vilaine Lulu a été réédité en 2010 par les
Éditions de La Martinière.