samedi 18 janvier 2014

"Etre la danseuse de": c'est pas toujours du gâteau, ni très confortable!

Par définition:s'offrir,entretenir, avoir une maîtresse coûteuse!
Consacrer par plaisir beaucoup d'argent à quelque chose ou quelqu'un



Au XVIIIe siècle, les alentours des salles de spectacles étaient des endroits très fréquentés par les prostituées. On disait d'ailleurs de l'Opéra qu'il était le "marché aux putains".
Mais si la prostitution avait cours à l'extérieur, au XIXe siècle, elle s'exerçait aussi à l'intérieur, les danseuses faisant commerce de leurs charmes (plus ou moins volontairement).
Il n'était d'ailleurs pas rare, au foyer des artistes de l'Opéra, derrière la scène, de trouver des mères venant 'vendre' leurs filles, danseuses plus ou moins ratées, aux messieurs les plus offrants.
Mais alors que beaucoup de danseuses se contentaient d'effectuer des passes, certaines des plus cotées devenaient des maîtresses attitrées de messieurs de la haute société qui, laissant leurs épouses à leur domicile, s'affichaient volontiers avec leur proie à laquelle ils offraient un logement et train de vie généralement plus que décent.
Et c'est de ces dépenses d'entretien de leur maîtresse danseuse que vient notre expression dont le sens, par extension, a évolué vers toutes les dépenses très, voire trop importantes consacrées à une passion.
Cela dit, l'Opéra n'avait pas du tout l'exclusivité des danseuses prostituées ou, dit plus élégamment au vu du beau monde qu'elles fréquentaient parfois et de la manière moins systématique avec laquelle elles faisaient commerce de leur corps, les courtisanes, la danse classique n'étant pas la seule touchée par ce phénomène 'artistique' qui concernait aussi bien les théâtres que les cabarets, les actrices que les chanteuses et danseuses. Il suffit de se rappeler de quelques noms célèbres comme Lola Montès, la belle Otero ou Liane de Pougy, pour ne citer qu'elles.

« Je viens enfin de recevoir ta boîte merveilleuse de compas ! Tu es archi-fou, je t'assure que tu as besoin d'un conseil judiciaire. Je suis ta danseuse, ton écurie, ta collection, je te reviens à des prix fous. »
André Gide - Correspondance 1890-1942

Danseuses: elles pédalent aussi!

  • Danseuse : Position du coureur lorsqu'il n'est pas assis sur la selle. Le coureur utilise ainsi une force de levier différente d'une position assise, faisant travailler les muscles des jambes d'une autre façon. Utilisé principalement dans les ascensions. Un exemple d'un coureur professionnel utilisant cette technique fréquemment est Alberto Contador2.


  • Croquis, humour, notation chorégraphique et chausson de danse pour mieux gravir les échelons de la hiérarchie du corps de ballet de l'Opéra de Paris!
  • La voiture" ballet" du Tour de France n'est-elle pas faite pour le recrutement des futures étoiles?

vendredi 17 janvier 2014

Rhim, Campana: l'Accroche Note a de la voix! Et fait danser l'étranger!


Un superbe programme de musique d'aujourd'hui, pour ceux qui s'en nourissent et déplorent parfois de ne pas en entendre plus souvent!
Heureusement l'ensemble l'Accroche Note palie à cette déficience en programmant régulièrement-hors Musica- de beaux programmes mixtes ou contemporains!
Nous voici donc dans l'auditorium de MAMCS, réunis-public chaleureux et suffisamment nombreux-pour ce programme Rihm, débutant par un solo de piano "Klavierstuck Nr 7 1980", très dense où Michèle Renoud excelle en doigté, concentration et force d'interprétation:ambiance sereine, posée, calme d'une musique contenue, gracieuse.
"Chiffre IV " 1983 " et "Heine zu Seraphine" 2006, deux œuvres de Rihm s'enchainent, la dernière pour piano et soprano, démontrant que Heine, le poète se prête à être mis en musique et interprété par voix de maitre par Françoise Kubler: Voix profonde, contrastée, mature, déployant des sons denses qui confèrent à l’œuvre une dimension poétique rare et précieuse.
Surprise après une longue préparation tecnique du plateau: "Babel (....ou le jardin d'autrui), une création pour soprano,clarinette, violoncelle, piano et percussion de José Luis Campana!
Oeuvre dédiée à l"ensemble, coproduite par le MAMCS, s'il vous plait!
Ce n'est pas peu de dire "surprise" tant l'oeuvre est subtile, tonique, déroutante et sans pareille!
Du sur mesure, cousu main, pour Françoise Kubler qui démarre sur les chapeaux de roue:petits cris, intonations quasi japonaises, changement de personnages dans un dialogue à nu, drôle, friand de cocasserie, d'humour!Partition pour voix féminine et quatre instruments, composée de neuf brèves pièces, ce morceau s'inspire dans la lignée du théâtre musical, de la voix d'une jeune fille MadU, de l'enfant TitU, d'un gardien de la forêt et du vieux VizcaCHa...Inspirée tant par des sonorités orientales, que japonaises, Françoise Kubler se métamorphose en Sumo, Geisha, et tant d'autres elfes, sylphes ou petits nains de jardin: une population rieuse, dense, se bouscule à ses lèvres, son jeu est simple, sobre et très illustré, parlant autant de langues "étrangères", étranges et insaissisables!
Quel charme et quelle dynamique dans ce paysage vocal musical foisonnant, illuminé dans une obscurité scénographique hélas contestable..
A quoi bon un fond lumineux style palmiers de pacotille qui de surcroit doit gêner les interprètes, dans un noir injustifié qui ne sert en rien à rehausser une oeuvre qui mériterait plutôt gaieté, lumière et scintillance!
La voix chantée, parlée, chuchotée avec des sons gutturaux, imitant d'autres timbres, sur des textes inspirés de langue de tradition orale est source de jubilation, de plaisir d'écoute et toujours surprenante!
Et la dernière pièce se fait DANSE, celle de MadU et TitU: la voix s'y fait instrument et se fond avec les autres, à part égale avec piano, clarinette, violoncelle et percussions.
Que du bonheur, vif, humoristique et très savant à la fois: Campana a bien ajusté au plus proche des corps, voix et instrument sa "griffe" de couturier du son pour vêtir et habiller de façon inouie, l'ensemble que chérit la musique d'aujourd'hui.
Haute couture pour défilé du son très poly sons!