La danse:le gai savoir de Nietzsche!

maximilien leroy pour nietzsche

Pas un jour sans danse pour Nietzsche!

 "La danse de Nietzsche" par Béatrice Commengé : Notes de lecture

– "C'est par le corps que l'esprit se découvre: voilà la grande leçon de la vie. Voilà surtout la leçon de la maladie, des souffrances continuelles, de la solitude. Fallait-il en passer par elles pour découvrir la santé?"
 
– "Dans la danse, il ne voit pas le geste, il ignore la beauté d'une arabesque, il se moque de l'arrondi d'un bras, de la cambrure d'un pied, non, la danse est vie, elle est "oui" à la vie et, s'il y a beauté, celle-ci naît seulement de l'harmonie entre le corps et l'esprit."
 
– "Le poète rêve d'un monde où les hommes sauraient "rester fidèles à la terre" en dansant, redécouvrant la vie à travers leur corps."
 
– "qui sait écouter son corps, qui sait marcher, qui sait être "de la nature"? Le danseur. Qui sait être à la fois de la terre et du ciel, être libre et léger? le danseur. Qui sait épouser la musique? le danseur. Qui connaît l'ivresse et l'extase, qui sait se rendre "intempestif"? le danseur. Qui exprime la joie et "la grande santé"? Qui rit? et surtout qui célèbre mieux la vie que le danseur?"
 
–" Un voyageur à la recherche de l'idéal, un malade à la recherche de la santé. Seul son corps le guide dans ses errances, l'attirant, l'été, au coeur des montagnes et l'hiver au bord de la mer, vers le sud, le soleil et la lumière."
 
– "Deviens celui que tu es" Pindare.
 
- "Chaque crise sera donc vécue comme une conquête de soi-même, il n'est pas question d'atteindre la santé avant de l'avoir méritée, il faut savoir être à l'écoute de ce corps qui vous parle, car il "parle du sens de la terre"; l'esprit n'est qu'un "outil de ton corps, et un petit jouet de ta grande raison". "Gai savoir" Nietzsche
 
– "Le premier mal de l'homme vient de ce qu'il s'est éloigné de la nature, il l'a divinisée. Il a voulu l'interpréter au lie de se fondre avec elle, de "faire corps avec elle".
 
– "Ne jamais séparer le corps de l'esprit. Apprendre par son corps la joie d'être vivant. Apprendre par les mouvements de son corps à libérer son esprit. N'est-ce pas la première loi du danseur?"
 
– "Ne jamais mouvoir l'âme sans le corps, ni le corps sans l'âme. Afin que, se défendant l'une contre l'autre, ces deux parties gardent leur équilibre et leur santé. Il faut donc que le mathématicien et quiconque exerce énergiquement quelque activité intellectuelle donne aussi du mouvement à son corps et qu'il pratique la gymnastique".
 
 
 
Références:
 Le Gai Savoir est un ouvrage de Nietzsche, publié en 1882, sous le titre original Die fröhliche Wissenschaft
 Ainsi parlait Zarathoustra est un poème philosophique de Nietzsche, publié entre 1883 et 1885.
La danse de Nietzsche est un ouvrage de Béatrice Commengé publié en 1988.

Danse masquée ou masque dansé? Démasquer le corps!

"Le masque et la danse sont à l'origine des langages des arts du vivant parce

qu'unis par le mouvement. L'acteur masqué danse son personnage et la danse masque ses mouvements. Aussi il n'est pas surprenant de voyager avec le masque et la danse à travers la création de personnages qui font partie de l'écriture scénique et de la dramaturgie humaine en quête d'identité. Le jeu masqué répond au jeu dansé et réciproquement. L'un et l'autre se nourrissent d'eux-mêmes. Pourtant, peu à peu la culture a choisi de séparer ces deux arts alors qu'ils ne demandent qu'à se rapprocher. C'est l'objet de notre voyage entre danse et masque. Ces deux langages du mouvement ouvrent à une pensée artistique consciente et au libre arbitre. On ne choisit pas entre masque et danse on choisit de dire avec son propre langage qui est pétri de mille rencontres imprévues et extravagantes... la danse et le masque font partie des extravagances humaines qui nous habitent"

Mary Wigman dans sa "Danse de la Sorcière" et d'autres pièces issues du courant de la "danse d'expression " en Allemagne, la Comédia d'el Arte ont largement utilisé le masque pour dissimuler le visage et amplifier l'expression du corps. Danse hip-hop, danse dadaiste ou danse africaine s'en emparent pour le rituel, pour masquer démasquer ou traquer le faux du vrai!
Et le voile est-il aussi un masque?

"Etre la danseuse de": c'est pas toujours du gâteau, ni très confortable!

Par définition:s'offrir,entretenir, avoir une maîtresse coûteuse!
Consacrer par plaisir beaucoup d'argent à quelque chose ou quelqu'un

Au XVIIIe siècle, les alentours des salles de spectacles étaient des endroits très fréquentés par les prostituées. On disait d'ailleurs de l'Opéra qu'il était le "marché aux putains".
Mais si la prostitution avait cours à l'extérieur, au XIXe siècle, elle s'exerçait aussi à l'intérieur, les danseuses faisant commerce de leurs charmes (plus ou moins volontairement).
Il n'était d'ailleurs pas rare, au foyer des artistes de l'Opéra, derrière la scène, de trouver des mères venant 'vendre' leurs filles, danseuses plus ou moins ratées, aux messieurs les plus offrants.
Mais alors que beaucoup de danseuses se contentaient d'effectuer des passes, certaines des plus cotées devenaient des maîtresses attitrées de messieurs de la haute société qui, laissant leurs épouses à leur domicile, s'affichaient volontiers avec leur proie à laquelle ils offraient un logement et train de vie généralement plus que décent.
Et c'est de ces dépenses d'entretien de leur maîtresse danseuse que vient notre expression dont le sens, par extension, a évolué vers toutes les dépenses très, voire trop importantes consacrées à une passion.
Cela dit, l'Opéra n'avait pas du tout l'exclusivité des danseuses prostituées ou, dit plus élégamment au vu du beau monde qu'elles fréquentaient parfois et de la manière moins systématique avec laquelle elles faisaient commerce de leur corps, les courtisanes, la danse classique n'étant pas la seule touchée par ce phénomène 'artistique' qui concernait aussi bien les théâtres que les cabarets, les actrices que les chanteuses et danseuses. Il suffit de se rappeler de quelques noms célèbres comme Lola Montès, la belle Otero ou Liane de Pougy, pour ne citer qu'elles.

« Je viens enfin de recevoir ta boîte merveilleuse de compas ! Tu es archi-fou, je t'assure que tu as besoin d'un conseil judiciaire. Je suis ta danseuse, ton écurie, ta collection, je te reviens à des prix fous. »
André Gide - Correspondance 1890-1942