dimanche 2 février 2014

"Pulvérisés": au TNS:un marathon de 24 heures....


Un marathon de 24 heures, époustouflant!
Pulvérisés nous plonge dans la vie de deux femmes et deux hommes durant une journée et une nuit. Qu’ils viennent de Lyon, Dakar, Shanghaï ou Bucarest, qu’ils soient employés ou ingénieurs, ils ont en commun d’être un grain de sable dans la grande économie mondiale. De la musique, du son, accompagnent ce poème narratif qui révèle les gestes quotidiens ou inattendus, l’absurde, la drôlerie, l’épuisement, les cauchemars, l’amour… tout ce qui peut surgir dans leur vie durant vingt-quatre heures. Aurélia Guillet et Jacques Nichet signent ensemble la mise en scène.
Alexandra Badea est auteur, metteure en scène et scénographe.
Elle est née en Roumanie en 1980 et travaille à Paris.
Avec "Pulvérisés", elle décrit le système généré par la mondialisation et ses rouages, les dommages que ses règles de production peuvent causer aux individus.
Dans une société multi-connectée et obsédée par la rentabilité, les entreprises font faillite, la dette des pays augmente, le marché se rue sur la main-d’œuvre la moins chère …
Avec "Pulvérisés", on entre de plein pied dans la vie de deux femmes et deux hommes pris dans la grande machine financière, le temps d’une journée et d’une nuit.
Ils viennent de Lyon, de Dakar, de Shangaï, de Bucarest, ils sont employés ou ingénieurs mais sont liés par les mêmes obsessions dûes à un travail qui les détruit.
"De la musique, du son, accompagnent ce poème narratif qui révèle les gestes quotidiens ou inattendus, l’absurde, la drôlerie, l’épuisement, les cauchemars, l’amour… "
En quoi sommes-nous responsables de la lourdeur de ce mécanisme ; que peut-on faire pour en sortir et se faire la vie plus légère ?.
Telles sont les questionnements que tentent de mettre en avant les deux metteurs en scène Aurélia Guillet et Jacques Nichet.
Au TNS du 4 au 21 Février
www.tns.fr

"Tragédie" de Olivier Dubois dont on fait la nudité, la crudité!

"Un face à face, une confrontation. “Tragédie” met en scène une humanité en marche. Dix-huit interprètes à nu le temps d'une incroyable performance physique. Le grondement sourd des pas martelés a la puissance d'une déferlante. Et l'océan des consciences en est aussi tout chahuté."


Après “Révolution” accueillie au Maillon la saison dernière, une performance de plus de deux heures, mettant en jeu les voltes d'une vingtaine de danseuses, chacune accrochée à une barre de “pole dance”, Olivier Dubois, récidive avec une nouvelle pièce qui retient de la durée et de la marche, leur puissante force d'évocation à travers la répétition, l'endurance et le temps jusqu'à sa finitude, son épuisement. Dans “Tragédie”, sur la scansion de douze pas et demi-tours, avec ses tressautements, ses sauts et l'amplitude de l'énergie saturée d'un groupe d'interprètes pris dans une marche hypnotique s'enclenche un processus de résistance. Une masse, une vague humaine qui telle une lame de fond s'insurge et vient à s'abattre en scène.
“Tragédie” est le troisième volet qui vient clore la trilogie d'olivier Dubois consacrée à “donner à voir l'acte révolutionnaire”. Aborder le corps comme acte et parole politique a guidé cette chorégraphie. Le sens du mouvement dont se saisit le chorégraphe est celui d'un séisme annoncé. Et la beauté plastique, telle une série de tableaux en noir et blanc, labeur de chair sculptée par la pâleur des lumières est bientôt secouée de fureur. Ce sont autant de danses sauvages, presque archaïques qui viennent saturer le plateau. Selon le chorégraphe, la danse est un acte plein de désir et c'est celui-ci que l'on met en scène"
Olivier Dubois s'inspire des textes de Nietzsche "Tragédie" qui nous parle de chant , de danse, à la façon aussi des "chants de la danse" dans "Ainsi parlait Zarathoustra" .Des textes trop méconnus ou controversés où la plume de Nietzsche virevolte comme ses pas de marcheur invétéré sur les sentiers de l'âne, ceux où il fait bon brouter autre chose que ce que fréquente le commun des mortels.
Question de nudité aussi, de fragilité, de dénuement, de virginité des corps exposés, à nu, à vif dans le plus simple appareil
Couleurs de peau, de corps, la danse s'anime, se frotte aux éléments, comme un sujet à vif, sans fard, sans artifice, abrupte.Le traitement de cette matière charnelle et corporelle se fait esthétisante (à la façon de Sasha Waltz dans "Corpus"?). Nus, beaux et fascinants, les danseurs tricotent et tissent un espace voluptueux, enivrant. Touche à tout de la danse d'aujourd'hui, Olivier Dubois excelle dans l'inédit et ose livrer de nouvelles paroles, de nouveaux gestes.Et une façon de regarder innocente et primitive!
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Au Maillon Wacken les 6/7/8 février
En collaboration avec Pôle Sud
Masterclass avec un danseur de la compagnie
Samedi 18 et dimanche 19 janvier
Renseignement: CIRA 03 88 36 70 73 / www.cira.asso.fr
Rencontre avec la compagnie à l'issue de la représentation du vendredi 7 février

et pour rappel sur Nietzsche et la danse

http://genevieve-charras.blogspot.fr/2014/01/la-dansele-gai-savoir-de-nietzsche.html 

C'est "Ici" et nulle par ailleurs! Le combat de Fatou Ba.

Ici ©Cie Et pourtant elle tourne
C’est à la lumière d’anciennes histoires que l’artiste strasbourgeoise Fatou Ba questionne notre monde d’aujourd’hui, la question de l’identité et du déplacement des populations.
Elle s’est associée à la metteure en scène Babette Masson pour créer « Ici », une fiction nourrie par ses travaux menés dans des ateliers théâtre en milieu scolaire avec Sabine Lemler et Mélanie Goerke.
Elle part de portraits filmés par Gilles Porte, des hommes et des femmes venus d’ailleurs mais qui vivent bien « ici » et qui s’impliquent dans la vie de leur cité, pourtant bien lointaine de leur terre natale.

Fatou Ba est conteuse, chanteuse, danseuse, elle bouge comme elle respire, avec concentration, malice; elle étincelle dans son jeu, de regards complices dans une gestuelle déployée, sobre mais efficace.
Interprète, elle se met au service d'une cause très "humaine" qui la touche au plus profond de son identité, de ses racines, de son histoire et de celle des autres.
La "communauté" l'interroge dans une grande générosité et une sensibilité à fleur de peau. Elle vibre et nous communique son envie de voir tourner la terre un eu autrement, pas toujours de façon fataliste.
Candide, ou l'optimisme en serait un bon condensé, de joie, d'énergie, d'espoir dans un combat, une lutte corps à corps avec pugnacité.
Boxeuse, catcheuse des mots, des corps sur le ring de la loyauté, de l'intégrité et de l'altérité.Elle opère avec efficacité et tendresse.
Les "différences" la passionne, là où elle s'implique comme pédagogue, pratiquant une sorte de maïeutique auprès de personnes déficientes mentales dans une structure adaptée telle l'AAPEI SAAD SAHJ à Schiltigheim."L'autre" la tarabuste, et elle sait faire accoucher le meilleur de nos identités, là où ça fait mal, là où c'est juste "bon" et bien!
"Bas" les masques donc avec Fatou Ba et sa compagnie "et pourtant elle tourne". La terre ou notre monde qui va de travers???

Fatou Ba est une artiste strasbourgeoise ; elle travaille dans l’univers du conte et du théâtre depuis de longues années. Dans ses spectacles, elle aime interroger le monde actuel en cherchant des réponses ou des éclairages dans les histoires anciennes qui ont traversé les siècles. Associée à la metteure en scène Babette Masson, elle a initié ce projet de création qui pourrait apparaître comme un condensé de son propre parcours.
Ici prend sa source dans les ateliers qu’elle conduit en milieu scolaire avec Sabine Lemler et Mélanie Goerke, autant d’échanges qui nourrissent la construction de la fiction. A partir de portraits d’hommes et de femmes venus d’ailleurs mais vivant aujourd’hui ici, filmés par le vidéaste Gilles Porte, elle raconte l’itinéraire de ces héros du quotidien qui ont choisi de s’impliquer dans la vie de la cité. Elle questionne la rencontre entre leur identité et la place qu’ils ont trouvée ici, dans cette ville si éloignée de leur terre natale. Comédiens et musiciens cheminent sur la scène entre les images projetées pour écrire la partition d’un spectacle qui veut s’affranchir des frontières pour donner naissance à un dialogue fraternel des cultures.

Après-coup le vendredi 7 février à 20h30

Du jeudi 6 au samedi 8 février 2014 à 20h30 au Taps Gare de Strasbourg 
www.taps.strasbourg.eu