jeudi 13 février 2014

"La belle et la bête":"gans sey-doux"!




Un riche marchand vit paisiblement auprès des siens, jouissant de sa fortune. Mais ses navires sombrent au cours d'une tempête, entraînant ses biens au fond de l'océan. Ruiné, il se réfugie à la campagne avec ses six enfants, parmi lesquels Belle, sa fille préférée. Au cours d'un éprouvant voyage, il se retrouve dans un royaume magique, sur lequel règne une mystérieuse Bête. Cueillant une rose pour Belle, il s'attire les foudres du maître des lieux : afin de lever la malédiction et d'épargner sa famille, Belle est forcée d'aller vivre auprès de la Bête. Tous les soirs, Belle et la Bête se retrouvent à l'heure du dîner. Peu à peu, ils apprennent à se connaître et s'apprivoisent mutuellement..
.Une fois de plus,c'est la danse, le nœud de l'intrigue:pour sauver sa famille,la belle négocie une danse auprès du monstre!Jolie scène de bal, bien filmée où les visages défilent, alors que le décor reste statique et l'inverse un peu après!
Jolie danse baroque également dans cet univers de palais richisime!
Dusollier et Seydoux s'en sortent très bien sous la houlette de Christophe Gans!

"Abus de faiblesse" de Breillat: Isabelle Huppert démentelée!




Le dernier Breillat est sidérant::deux heures avec un sujet extra light servi par une comédienne métamorphosée: Huppert en hemiplégique, le corps soudé par la paralysie,les membres tétanisés:quelle simulation extrêmement juste, jamais forcée!
A coup sur, elle ne peut pas "danser"!
Un travail sur le corps remarquable, qui fait contrepoint au corps canonique de son partenaire, Kool Shen!
Victime d’une hémorragie cérébrale, Maud, cinéaste, se réveille un matin dans un corps à moitié mort qui la laisse hémiplégique, face à une solitude inéluctable.
Alitée mais déterminée à poursuivre son projet de film, elle découvre Vilko, arnaqueur de célébrités, en regardant un talk-show télévisé.
Son arrogance crève l’écran avec superbe : Maud le veut pour son prochain film.
Ils se rencontrent. Il ne la quitte plus. Elle aussi, il l’escroque et lui emprunte des sommes astronomiques. Il lui prend tout mais lui donne une gaieté et une sorte de chaleur familiale.
Ce film raconte l’abus de faiblesse dont Maud est victime.

mercredi 12 février 2014

Ida : la renonciation au corps diabolique!




Pologne, les années 1960. Quatre jours avant de prononcer ses voeux, Anna, jeune orpheline élevée au couvent, rend visite à sa tante Wanda. Cette dernière lui révèle l'histoire de sa famille, dont les membres ont tous été tués dans les camps de la mort. Car Ida est en fait juive. D' ;ailleurs Wanda ne comprend pas la volonté de sa nièce de devenir nonne. Ensemble, elles prennent la route pour revoir la maison où est née la jeune femme. En chemin, elles prennent Lis en stop. Ida ne tarde pas à tomber sous le charme du séduisant jeune homme. Finalement arrivée à bon port, elles se confrontent avec l'actuel propriétaire des lieux, rongé par la culpabilité...Très belles séquences de mise en scène lors des repas dans le monastère:les nones dans le silence mangent à l'unisson, comme une chorégraphie chorale!
En noir et blanc, la rigueur des gestes, leur calcul, leur précision et efficacité dans cette tâche banale est digne d'une Rainer!Un bal, une scène mystique, la purification:des gestes et des séquences magistrales, sobres, sans un mot!Un film de Pavel Pawikowski, de Pologne!