lundi 17 février 2014
Reflets dans un oeil d'or: Christian Rizzo ouvre nos paupières.
Il est de retour à Pôle Sud pour y présenter un très beau solo de son danseur fétiche!
Né en 1965 à Cannes, Christian Rizzo fait ses débuts artistiques à Toulouse où il monte un groupe de rock et crée une marque de vêtements, avant de se former aux arts plastiques à la villa Arson à Nice et de bifurquer vers la danse de façon inattendue.
Avec Christian Rizzo et son "Sakinan Göze Cop Batar" (c'est l'œil que tu protèges qui sera perforé), c'est aux fondamentaux du chorégraphe-scénographe et plasticien que l'on revient avec bonheur.
Le dispositif est sobre et sur un plot de bois qui va se transformer sempiternellement, est juché un personnage, arpenteur de vie, sac au dos, marcheur apaisé au repos, figé qui nous attend pour démarrer sa route. Tout au long de cette pièce, délicate et fragile, il nous embarque avec lui sur les sentiers de l'espace, des objets qui animent sa pensée. Kerem Gelebek danse, tout simplement, gracieux dans une fluidité et une suspension aérienne.De l'audace, du risque dans cette balade, comme un auto portrait du chorégraphe qui se retrouve avec cet interprète des fétiches de Rizzo.
Poétique et calme, baigné de sérénité, cette pièce est sobre et très évocatrice des multiples chemins que l'on peut emprunter dans la vie Joyeux voyage que cette ode à l'errance et la divagation, aux chemins de Compostelle qui mèneraient où l'on veut, sans foi ni loi mais avec détermination et ravissement.
"Here" y devient "there":ici et ailleurs, sac à dos pour ce danseur nomade, juché sur sa maison de carton!
Quand le danseur change, oblique, se meut, va de compagnie en compagnie dans une salutaire errance....
Ouvrons l’œil et le bon pour suivre cet accomplissement solitaire et collectif à la foi dont nous sommes ici les témoins!
Et pour mémoire, son très beau travail de styliste-plasticien, scénographe avec Daniel Firman et Christian Lacroix: jolis rhizomes!
A Pôle Sud les 19 et 20Février.
www.pole-sud.fr
Pierre Rigal ne s'en "foote" pas de la danse!
«Si vous traitez un footballeur de danseuse, il va mal le prendre»
DANSE - Le chorégraphe Pierre Rigal, ancien athlète, utilise le match de foot entre la France et l'Allemagne de la Coupe du monde 1982 comme trame pour un spectacle de danse... "Arrêts de jeu" sera joué les 14 et 15 février à l'Opéra Bastille...
Créé en 2007, le spectacle "Arrêts de jeu" ne rejoue pas le match mais s'inspire de certaines actions et de certains gestes entrés dans l'imaginaire collectif. Pierre Rigal présentait à nouveau son spectacle ce week-end à l'auditorium de l'Opéra Bastille.Le foot, c'est déjà de la danse?
Il y a une grosse différence culturelle entre la danse et le foot. Si vous traitez un footballeur de danseuse, il va mal le prendre. Mais tout ça, c'est dans la tête. D'un point de vue biologique, foot et danse sont très proches.Un match de foot peut-il être considéré comme une pièce de théâtre?
Oui et non. Un match de foot a quelque chose qu'une pièce de théâtre n'aura jamais: l'imprévu. Spectateurs et joueurs sont au même niveau et ne savent pas ce qu'il va se passer. Alors que dans un spectacle, les acteurs font semblant de ne pas savoir et les spectateurs se laissent prendre au jeu.Quelle différence y a t il entre un footballeur et un danseur?
Même si on parlait de lui comme d'un artiste, Zidane se fout de la beauté du geste. Il vise l'efficacité uniquement. La passe, le but... Mais un danseur aussi cherche l'efficacité aussi si on y pense. La frontière me semble très floue entre beauté et efficacité du geste.Mais votre spectacle n'est pas la reproduction, geste pour geste, d'un match de foot.
Le sujet n'est pas le foot mais les souvenirs des émotions d'enfance. Ce match est mon décor. Il est perçu au travers de plusieurs filtres. La télévision, qui est tout sauf la réalité, est un premier filtre. Le temps est un autre filtre.Ce match à déjà inspiré plusieurs créations dans les champs du théâtre ou de l'art contemporain. Pourquoi?
J'ai, comme beaucoup de gens, un souvenir très fort de ce moment.Si ce match inspire les artistes c'est parce que, par sa dramaturgie, ses excès, il est rentré dans la mythologie moderne. Le moment où Patrick Battiston est agressé par le gardien allemand Schumacher est le climax. On voit ce mec étendu, il est peut être mort, ou handicapé à vie. Mais le match reprend, Platini et les autres ne se posent pas la question. Giresse dira plus tard: "Ce jour là, on est devenu des monstres."Vous êtes un ancien athlète de haut niveau, que pourrait amener la pratique de la danse aux footballeurs de l'équipe de France?
Un peu de souplesse déjà, ça ne leur ferait pas de mal. Et beaucoup d'autres choses en matière de coordination notamment. Je suis prêt a donner quelques leçons à l'équipe de France. Je lance un appel à Didier Deschamps...
Inscription à :
Commentaires (Atom)






