Un graveur et la danse décapante des corps non canoniques!
Il se régale à croquer les silhouettes de ceux qui dansent dans des situations invraisemblables, incongrues et pourtant si humaines!Les danses sociales, les gestes du quotidien y rayonnent de joie et de spontanéité, de dynamique aussi.
… Né en 1973 à Namur, romaniste et professeur de français jusqu’en
Sibérie, Thierry Mortiaux, à 36 ans, développe un art gravé qui sent le
souffre et dégage une puissance d’expression de noble race. Comme si
Rabelais avait traversé les siècles pour lui tendre une main amie,
Mortiaux grave, à l’eau-forte et à l’aquatinte, cet humour
pantagruélique et gargantuesque qui émerveille dès lors qu’il vise haut
en couleur…même dans le noir et blanc. Cette grivoiserie pleine de
santé, que n’aurait pas renié notre cher Brassens, fait mouche entre
gros seins, culs en l’aire et beuveries pour cochons de nuit. Entre
gesticulations, nudités sans vergogne, grossesses bourgeoises et canapés
salaces, Mortiaux flirte en esprit avec Toulouse-Lautrec, Grosz,
Daumier ou Poupeville, rigolards et lucides, l’oeil affûté sur les
dérives sociales. Cela tient sans doute de la farce, mais cela tient
aussi, davantage, de la sieste plaisante dans un monde qui ne rit plus
de rien, sinon du mauvais coup tendu au cousin. Il y a même un
« Peintre » qui « voyeute » et peint à cul que veux-tu, et c’est
croquignolet. Il y a la sûreté du trait, l’embrouillamini astucieux des
rencontres, une faculté innée de jouer entre l’image et ses
sous-entendus. On y rencontre Staline, Trotsky et Frida, un violoniste
champion du grand écart, des coiffeurs et du bordel. Un art qui grince,
trompe, défenestre et rigole énormément.
Dans "Carnibal" et les autres gravures "revue de l'officier" et "violon", ça danse énormément!