Haro sur le tutu, feu la tarlatane avec Philippe Lafeuille pour les Chicos Mambo!
Un spectacle désopilant et fort intelligent sur les déboires du "tutu", ce costume emblématique de la danse romantique, classique par excellence!
"Le costume le plus pornographique" selon Maurice Béjart!
Eh bien ici pas de vulgarité, pas de travestissement outrageux pour évoquer avec six danseurs très performants, des univers fort variés, qui se rapprocheraient de l'utilisation de ce prestigieux costume.
Des références et citations multiples, du quatuor du "Lac des cygnes" à l'univers de Pina Bausch, tout y passe au crible et au peigne fin dans un langage chorégraphique jubilatoire, précis et très cohérent.
De l'humour, de l'audace, du toupet aussi pour faire vibrer tout un chacun, du premier au troisième degré de lecture.
Tutu couche culotte, tutu classique pour un pas de deux où par magie la danseuse soliste ou le porteur sont manipulés par des marionnettistes en noir, dissimulés pour le simulacre de figures improbables et irréalisables, décalées!Défi à la pesanteur!
Tutus robes à la Pina, tutu canards: quelle régalade, quel déferlement d'imagination!
On se régale en croyant y croiser "les bourgeois de calais" en posture, la danse de l'opéra garnier de Carpeaux et bien d'autres images qui surgissent!
Les costumes sont fringants, drôles et très avantageux: dans la séquence de la danse des canards, quatuor déboussolant, dans l'évocation des robes de Pina, avec nos danseurs emperruqués de longues chevelures aux allures flottantes...Bravo pour ce divertissement qui enchante petits et grands, intellos ou néophites avec justesse, délicatesse et doigtée!
Chic on y retournerait bien à Bobino!
à partir du 10 Octobre à Paris, rue de la "gaiété"!!!!
samedi 1 novembre 2014
"L'incroyable histoire du cancan": cancan en canon!
Nadège Maruta n’est pas oublieuse et exprime dans son livre, L’incroyable histoire du cancan , sa reconnaissance à Jérôme Savary de lui avoir permis « de rendre au cancan sa gaîté et son insolence », en lui confiant les chorégraphies de trois opérettes de Jacques Offenbach, La vie parisienne, La veuve joyeuse et La Périchole.
Avant de devenir chorégraphe, Nadège Maruta a été danseuse, notamment soliste de French cancan au Moulin Rouge où elle resta sept ans à raison de deux spectacles par soir ; aussi parle-t-elle de ce genre en connaisseuse, en restant toutefois accessible à un lecteur non professionnel. Ce qui fait doublement le prix de son Histoire du cancan qu’elle a sous-titrée : Rebelles et insolentes, les Parisiennes mènent la danse .
Si le personnage de la « cancaneuse » est associé dans le monde au Moulin Rouge et à Paris, au « galop infernal » d’ Orphée aux enfers d’Offenbach, à Toulouse-Lautrec, à La Goulue, à Valentin le Désossé, la fascination que ce personnage exerce, il reste un mélange d’admiration et de mépris, estime l’historienne-danseuse. Et cependant, s’efforce-t-elle d’expliquer dans le livre, avec documents d’archives juridiques, journalistiques et de nombreuses illustrations à l’appui (toiles, gravures, affiches, photos), le cancan, né à Montparnasse sous la Restauration en 1825 dans les bals publics qui rejettent les formes convenues, demeure par sa vigueur, sa sensualité, son humour, à l’origine « une langue d’opposition à toutes les formes de l’autorité ». Son invention saltatoire qui est alors synonyme de « chahut », ne s’imposa que progressivement au cours du XIXe siècle et se transforma en spectacle de 1858 à 1865 avec les femmes éclipsant les hommes.
Nadège Maruta déplore pourtant qu’ « avec le passage du temps et des frontières, son vocabulaire chorégraphique initial a été dénaturé, atrophié, amputé de son contenu libertaire ». Le cancan en prenant place sur une scène devient « French cancan », avec des parties collectives l’emportant sur les solos, ce qui entraîne, selon elle, la disparition progressive des individualités du XXème siècle à nos jours.
Il est vrai qu’à cette Histoire du cancan, l’évocation de personnalités aux surnoms cocasses, provocateurs, comme La Goulue, mais aussi Grille d‘Egout, Nini Patte en l’Air, Demi-Siphon, La Vorace, etc., donne du piquant, de même que la description du répertoire des pas du cancan et des costumes qui sont autant de « pieds de nez à la pudibonderie » et autant de « transgression des tabous ». L’armée y est tournée en dérision et l’anti-cléricanisme est une autre source d’inspiration.
L'Incroyable Histoire du Cancan, écrit par Nadège Maruta, paraît aux éditions Parigramme.
"Le
cancan surgit au carnaval de Paris de 1825 comme une improvisation
réservée aux hommes. Simple image de la gaîté parisienne ? Pas
seulement... Qu’une femme s’avise d’entrer dans la danse et voici la
subversive arrêtée, puis traînée devant les tribunaux. Au bal Chicard, à
la Closerie des Lilas, au bal Mabille, à l’Élysée-Montmartre ou au
Moulin Rouge, les pas du cancan se moquent de l’armée, de l’Église et de
la morale bourgeoise. Le cancan, ce n’est pas une danse, c’est un délit
! Battant la cadence de leurs gambettes gainées de noir, Rigolboche, la
Goulue, Grille d’Égout, Nini Patte en l’Air et tant d’autres agitent
leurs jupons comme le drapeau de leur émancipation.
Riche
de son expérience de soliste de French cancan au Moulin Rouge et de
chorégraphe auprès de Jérôme Savary, Nadège Maruta a parcouru deux
siècles de documents juridiques, d’articles de journaux et de gravures
d’époque pour nous raconter L’Incroyable Histoire du Cancan. Elle est
également l’auteur de Follement Cancan, paru en 2002 aux éditions du
Rocher."
"BIT" Maguy Marin s'incline mais ne décline pas!Le bon plan incliné!
Six plans inclinés, plaques tectoniques sur le plateau: musique tonitruante; apparaissent six personnages en tenue de ville, hommes, femmes, banals.
Ils vont esquisser une demie heure durant des pas de danse collectifs, style folk ou danses trad.
Répétitive, la danse, cadencés, les pas qui s'enchainent et forment ainsi une chenille qui se déroule, se fait et se défait, rythmée, scandée dans ce vacarme étouffant, entêtant, ébouriffant.Lancinant, agaçant....Dérangeant!
La chaine de ces six personnages qui dansent et (ou) marchent, se brise parfois pour laisser la liberté s'échapper, s'exprimer: glissages, montées et descentes, ascensions sur ces plaques tendues comme des tremplins, aires de jeu, de passage, de dérobades quand l'un ou l'autre passe entre les mailles, les failles du dispositif scénique très judicieux.Ils nous racontent leur chemin, leurs envies, leurs hésitations, leurs routines aussi dans cette redoute, cette escapade en forme de déambulation enivrante, défilé sans fin, farandole ou mascarade, débandade aussi quand la musique cesse de harceler les tympans.
Maguy Marin n'a de cesse ici d'interroger la répétition, celle qui engendre le vertige, la réflexion, l'ivresse du mouvement des corps, d'un seul corps qui fait écho et corps.Corps multiple qui se déroule comme une guirlande, une chaine souple et ténue mais qui tient la rampe.
Comme un dessin dans l'espace, la danse s'incline, se décline à l'infini sur cet espace singulier: ces plaques qui offrent leur superficie aux pas feutrés ou furtifs des danseurs, toujours enchainés ou déchainés selon leur humeur.C'est beau à l'infini, conjugué comme une ritournelle, une contine joyeuse, cavalcade ou échappée belle dans ce monde uniforme qui tenterait de nous conformer à un quelconque moule ou modèle de comportement quotidien routinier.
Pour y échapper, les rythmes sempiternels d'une musique répétitive de Charlie Aubry feraient obstacle ou handicaps....
Les leitmotivs, chers à la chorégraphe, reviennent comme une fable, une légende, une histoire que l'on a plaisir à retrouver.C'est ludique, jouissif, très prenant et la tension monte aussi vite qu'elle s'éteint dans le noir après quelques effets stroboscopiques hallucinants. On en sort secoués, maltraités avec grâce et on apprécie ici d'être ébranlés, décalés pour mieux se recentrer sur son propre sort.Être avec ou ne pas être, être collectif, choral ou individuel ou partageux???
Au Théâtre des Abbesses à Paris dans le cadre du festival d'automne à paris jusqu'au 18 Novembre.
Coréalisé par le théâtre de la ville paris
www.festival-automne.com
www.theatredelaville-paris.com
www.leforumbm.fr
Ils vont esquisser une demie heure durant des pas de danse collectifs, style folk ou danses trad.
Répétitive, la danse, cadencés, les pas qui s'enchainent et forment ainsi une chenille qui se déroule, se fait et se défait, rythmée, scandée dans ce vacarme étouffant, entêtant, ébouriffant.Lancinant, agaçant....Dérangeant!
La chaine de ces six personnages qui dansent et (ou) marchent, se brise parfois pour laisser la liberté s'échapper, s'exprimer: glissages, montées et descentes, ascensions sur ces plaques tendues comme des tremplins, aires de jeu, de passage, de dérobades quand l'un ou l'autre passe entre les mailles, les failles du dispositif scénique très judicieux.Ils nous racontent leur chemin, leurs envies, leurs hésitations, leurs routines aussi dans cette redoute, cette escapade en forme de déambulation enivrante, défilé sans fin, farandole ou mascarade, débandade aussi quand la musique cesse de harceler les tympans.
Maguy Marin n'a de cesse ici d'interroger la répétition, celle qui engendre le vertige, la réflexion, l'ivresse du mouvement des corps, d'un seul corps qui fait écho et corps.Corps multiple qui se déroule comme une guirlande, une chaine souple et ténue mais qui tient la rampe.
Plans inclinés, pente savonneuse..
Comme un dessin dans l'espace, la danse s'incline, se décline à l'infini sur cet espace singulier: ces plaques qui offrent leur superficie aux pas feutrés ou furtifs des danseurs, toujours enchainés ou déchainés selon leur humeur.C'est beau à l'infini, conjugué comme une ritournelle, une contine joyeuse, cavalcade ou échappée belle dans ce monde uniforme qui tenterait de nous conformer à un quelconque moule ou modèle de comportement quotidien routinier.
Pour y échapper, les rythmes sempiternels d'une musique répétitive de Charlie Aubry feraient obstacle ou handicaps....
Les leitmotivs, chers à la chorégraphe, reviennent comme une fable, une légende, une histoire que l'on a plaisir à retrouver.C'est ludique, jouissif, très prenant et la tension monte aussi vite qu'elle s'éteint dans le noir après quelques effets stroboscopiques hallucinants. On en sort secoués, maltraités avec grâce et on apprécie ici d'être ébranlés, décalés pour mieux se recentrer sur son propre sort.Être avec ou ne pas être, être collectif, choral ou individuel ou partageux???
Au Théâtre des Abbesses à Paris dans le cadre du festival d'automne à paris jusqu'au 18 Novembre.
Coréalisé par le théâtre de la ville paris
www.festival-automne.com
www.theatredelaville-paris.com
www.leforumbm.fr
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