vendredi 5 décembre 2014
jeudi 4 décembre 2014
"L'incomprise" de Asia Argento: les enfants s'émancipent en dansant!"
Aria, neuf ans, fait face à la séparation très violente de ses
parents. Au milieu de leurs disputes, mise à l’écart par ses
demi-sœurs, elle ne se sent pas aimée. Ballotée de l’un à l’autre,
elle erre à travers la ville avec son sac à dos et son chat noir.
Frôlant le désespoir, elle essaie de préserver son innocence.
Les enfants y regardent et imitent le monde des adultes avec férocité et tendresse à la fois.
Des scènes de vie sociale en disent long: imitation de comportements adultes où les corps se réjouissent et jouissent: surprises party où ça danse en caricature grotesque et c'est très réussi.
On pardonne aux enfants pas aux parents en déliquescence!
Une réalisatrice filme une famille italienne dysfonctionnelle mais attachante, vue à hauteur de fillette, où les parents passent leur temps à s’engueuler et se séparer, mais où la fraternité familiale crée un écrin d’optimisme et une poésie quotidienne pour des gamines forcées de grandir un peu trop vite. De quel film du 67e festival de Cannes s’agit-il ? Ironie cruelle de la programmation, L'Incomprise d’Asia Argento ressemblerait presque trait pour trait à Le Meraviglie d’Alice Rohrwacher, présenté quelques jours plus tôt. Mais passés ces points communs flagrants, Asia suit son chemin propre. A la bizarrerie de Rohrwacher, la fille de Dario répond avec un mauvais esprit amusé, comme une version apaisée de la fureur punk qu’on lui connait. Hélas, en terme de rythme et de montage, L'Incomprise conserve le côté bancal des précédentes réalisations d’Argento (le montage consiste ici à une simple succession de fondus au noir). Cette fois encore, l'ensemble ressemble à un collage de scènes qui manque un peu trop de liant.
Mais du Livre de Jérémie, Asia conserve ici le bienveillant focus donné aux enfants acteurs. De fait, la jeune Giulia Salerno imprègne la pellicule de son naturel, son curieux visage aux yeux perpétuellement grands ouverts dans un émerveillement triste et ironique. Elle se fond parfaitement dans la direction artistique brinquebalante d’Argento, qui lui fait coller des autocollants de George Michael et des Entrechats dans son cahier de texte avant de la faire fumer des pétards et vomir avec des clochards pour ensuite mieux organiser des viols de Barbie par Ken. La reconstitution des années 80 prend souvent le dessus sur le reste, et on finirait par ne plus distinguer que la perruque de Charlotte Gainsbourg au lieu de sa performance. Il faut d’ailleurs voir cette dernière dans son premier rôle de vraie garce, monstre d’égoïsme bon à être jeté par la fenêtre. Malgré cela, malgré la ressemblance des prénoms (l’héroïne s’appelle… Aria !), malgré les parents-stars de cinéma, Asia Argento jure que le film n’a rien d’autobiographique. Dommage dès lors qu’il ressemble à un catalogue de souvenirs. Ce n’est pas un défaut, mais c’est ici une limite que le film, qui ne propose pas grand chose d'autre, peine à dépasser.
Les enfants y regardent et imitent le monde des adultes avec férocité et tendresse à la fois.
Des scènes de vie sociale en disent long: imitation de comportements adultes où les corps se réjouissent et jouissent: surprises party où ça danse en caricature grotesque et c'est très réussi.
On pardonne aux enfants pas aux parents en déliquescence!
Une réalisatrice filme une famille italienne dysfonctionnelle mais attachante, vue à hauteur de fillette, où les parents passent leur temps à s’engueuler et se séparer, mais où la fraternité familiale crée un écrin d’optimisme et une poésie quotidienne pour des gamines forcées de grandir un peu trop vite. De quel film du 67e festival de Cannes s’agit-il ? Ironie cruelle de la programmation, L'Incomprise d’Asia Argento ressemblerait presque trait pour trait à Le Meraviglie d’Alice Rohrwacher, présenté quelques jours plus tôt. Mais passés ces points communs flagrants, Asia suit son chemin propre. A la bizarrerie de Rohrwacher, la fille de Dario répond avec un mauvais esprit amusé, comme une version apaisée de la fureur punk qu’on lui connait. Hélas, en terme de rythme et de montage, L'Incomprise conserve le côté bancal des précédentes réalisations d’Argento (le montage consiste ici à une simple succession de fondus au noir). Cette fois encore, l'ensemble ressemble à un collage de scènes qui manque un peu trop de liant.
Mais du Livre de Jérémie, Asia conserve ici le bienveillant focus donné aux enfants acteurs. De fait, la jeune Giulia Salerno imprègne la pellicule de son naturel, son curieux visage aux yeux perpétuellement grands ouverts dans un émerveillement triste et ironique. Elle se fond parfaitement dans la direction artistique brinquebalante d’Argento, qui lui fait coller des autocollants de George Michael et des Entrechats dans son cahier de texte avant de la faire fumer des pétards et vomir avec des clochards pour ensuite mieux organiser des viols de Barbie par Ken. La reconstitution des années 80 prend souvent le dessus sur le reste, et on finirait par ne plus distinguer que la perruque de Charlotte Gainsbourg au lieu de sa performance. Il faut d’ailleurs voir cette dernière dans son premier rôle de vraie garce, monstre d’égoïsme bon à être jeté par la fenêtre. Malgré cela, malgré la ressemblance des prénoms (l’héroïne s’appelle… Aria !), malgré les parents-stars de cinéma, Asia Argento jure que le film n’a rien d’autobiographique. Dommage dès lors qu’il ressemble à un catalogue de souvenirs. Ce n’est pas un défaut, mais c’est ici une limite que le film, qui ne propose pas grand chose d'autre, peine à dépasser.
"Search": la danse comme identité culturelle, salvatrice!
- Un film où la cruauté d'une guerre fratricide fait quand même se rencontrer les êtres!
- Le garçonnet, orphelin retrouvera son identité, sa raison de vivre et le langage, en dansant sur les musiques retrouvées de sa culture: moment très intense ou le garçon se révèle excellent danseur, filmé à vif dans des instants de grâce!
Pour
son retour en compétition au featival de Cannes, après “The Artist”, Michel Hazanavicius
change de registre et s'attaque à la guerre de Tchétchénie. Mais si
l'intention est louable, “The Search” (avec Bérénie Bejo) manque
singulièrement d'audace.
Attention, virage ! Le réalisateur des OSS 117 et de The Artist
abandonne d'un coup ses univers en forme de brillants fac-similés, sa
légèreté comique et Jean Dujardin. Direction la réalité, la tragédie de
la vie : The Search croise quatre destins pris dans la seconde
guerre de Tchétchénie, en 1999. Une représentante de l'Union européenne
en charge des droits de l'Homme, un gamin qui a fui après avoir vu ses
parents exécutés devant lui, sa sœur, qui le cherche parmi des milliers
de déplacés, et un soldat russe à qui l'armée apprend à devenir un dur,
voire une ordure. Autant d'éléments qui, avant même le début du
festival, excitaient la curiosité : The Search a tout d'un
projet inattendu et l'effet était redoublé par sa présentation en
compétition. Qu'on ne peut plus comprendre après avoir vu film.Hazanavicius semble être parti dans cette aventure avec une candeur qui lui coûte cher. Lui qui avait, dans ses comédies, toujours une longueur d'avance, jouant avec le spectateur comme avec les codes du cinéma, se retrouve ici à la traîne de tous les films de guerre qu'on a pu voir depuis vingt ans et plus. Le regard qu'il pose sur l'inhumanité du conflit n'apporte rien de nouveau. Sa manière de filmer non plus. Ses histoires éclatées mettent le récit en morceaux au lieu de lui donner de l'envergure. The Search manque curieusement d'audace dans ses images mêmes, peu spectaculaires, jamais vraiment saisissantes. On pourrait faire crédit à Hazanivicius d'un sens de la retenue, de la sobriété, et c'est vrai que son film ne tombe pas dans le mauvais goût d'une guerre reconstituée pour le show. Mais il manque tant de personnalité que sa mesure finit par devenir neutralité fade. A l'image de ces scènes où l'enfant marche seul dans les ruines, comme dans Allemagne année zéro (1948) de Roberto Rossellini. Hazanavicius semble marcher dans les pas de ce chef-d'œuvre sacré sans s'en rendre compte, ou sans imaginer que sa version à lui de la désolation de l'enfance dans la guerre puisse, quand même, sembler un plus fade, un peu moins immense... Candide vraiment. Ce que confirme donc sa venue à Cannes, où son film vient de se prendre une volée de bois vert et ne sera pas apprécié. Car c'est sans doute la seule chose qui donne un peu de caractère à The Search : ne pas être du tout un film pour Cannes.
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