mercredi 13 décembre 2017

"Drôles de petites bête": lumineux !


Drôles de petites bêtes est un film d'animation franco-luxembourgeois réalisé par Arnaud Bouron et Antoon Krings et sorti en 2017. Il est basé sur la série littéraire éponyme d'Antoon Krings. 

Lorsqu’Apollon, un grillon baladin au grand cœur, arrive au village des petites bêtes, il ne tarde pas à perturber la vie du Royaume tout entier… Piégé par la cousine de la Reine Marguerite, la jalouse et diabolique Huguette, Apollon est accusé d’avoir enlevé la souveraine, semant la panique dans la ruche… Marguerite est en réalité captive des Nuisibles, complices d’Huguette qui en profite pour s’emparer du trône ! Apollon le Grillon, aidé de Mireille l’Abeille, Loulou le Pou et ses nouveaux amis, se lance alors dans une périlleuse mission de sauvetage.…

"Quintette" de Jann Gallois à Pôle Sud :on craque pour "BurnOut" !

Elle est l’une des chorégraphes les plus prisées du moment !
Jann Gallois, jeune chorégraphe formée à la musique, a une une écriture nouvelle de la danse hip-hop sur les plateaux. Interprète brillante de sa propre compagnie Burnout, elle confirme sa signature artistique, en devenant par ailleurs artiste associée au CDC Atelier de Paris, entre autres coproducteurs multiples soutenant son travail.



Cinq danseurs en quête d'auteur
"Quintette", nouvelle création, fruit d’une recherche chorégraphique encore plus ambitieuse : la notion d’union et de séparation des individus soumis à la contrainte du vivre ensemble.
Quelle énergie déployée lorsque l’espace est limité, les émotions multipliées, le collectif imposé, pour, envers et contre tout, continuer à se côtoyer ! Le jeu électrique des cinq interprètes transpose la musicalité d’un mouvement en constant déphasage. La danse devient traversée groupée, voulue ou subie. Comme il est difficile pour l’Homme de vivre en communauté !En habits noir sur fond blanc, un groupe se cherche, se place, se positionne dans l'espace, se heurte avec les mots et les mimiques d'incompréhension. Mais bientôt grâce au geste et au silence, va trouver le consensus dans le phrasé gestuel, la langue de la danse chorale. Feu les mots, place à l'acte dansé. Danse en noir, de flux et de reflux marin, vagues déferlantes en portés majestueux et fulgurants, sac s et ressac des marées, respirations salvatrices, senties, habitées.
Corpus et noyau qui éclate peu à peu et diffracte la lumière dans l'espace, s'organise, se construit une vie autonome, La richesse et la multiplicité des propositions déferlent sans toujours trouver leur place pour s'y déployer."Qui trop embrasse mal étreint"Et pourtant un charme vif, tonique opère et séduit au plus près des corps conducteurs d'énergie, d'empathie avec le public dans une profonde écoute respective des danseurs A en perdre haleine et repères: on sent germer ici un talent fougueux, ravageur, puissant, une autorité de l'écriture qui , plus resserrée dans les propos, gagnerait en magie, impact et intensité.Qualités contenues qui ne sauraient attendre  pour émerger et se façonner dans le temps. L'urgence de dire et de signifier pardonne bien des "déséquilibres" de composition et de "jeunesse"!
 Les séquences tétaniques, stroboscopiques, sans aucun effet de lumière ajoutée en artefact,sont superbes, la tectonique fragile et subtile référence au hip-hop, opèrent .Le rythme syncopé, les ébats de ses coléoptères, scarabées retournés sur le dos, exosquelettes, carapaces de chitine ont un côté archaïque étonnant.
Ils tentent l'érection, pattes en l'air, basculant, pour mieux reprendre pied à terre.Repoussant les limites du corps, convoqué à performer devant nous.Sur une musique tendue, galvanisante.
Un bestiaire fantastique, un univers onirique d'où les cinq danseurs protagonistes retombent pour mieux se quereller de plus belle,se crêper le chignon et se chamailler; au final, c'est le chorus dansé qui l'emporte sur l'autorité du verbe pour mieux s'envoler en portés et ascensions lyriques. Des silhouettes se dessinent à l'envie dans de subtils éclairages contrastés. Beaux tableaux vivants de formes et de transformations plastiques
Une création dense, touffue, qui présage d'un présent à venir radieux!
Et si on tentait, à l’occasion de cette escale à Strasbourg, d’envoyer nos états de crises valser et de se mettre à hip hoper ?


A Pôle Sud ces 14 et 15 Décembre

mardi 12 décembre 2017

"Rain": il pleut des corps!



Créée en 2001 sur Music for 18 Musicians de Steve Reich, Rain, reprise en 2016, est l’une des chorégraphies les plus électrisantes d’Anne Teresa De Keersmaeker. L’artiste belge poursuit et accentue ici les lignes de force qui marquent son approche du mouvement : l’occupation géométrique de l’espace, les formes mathématisées, la répétition inlassable, l’art de la variation permanente — tout ce qui peut être considéré comme la signature de Keersmaeker est ici poussé à ses limites. Pendant que la musique de Reich se déploie dans d’irrépressibles variations rythmiques, les dix danseurs et danseuses font naître des vagues de mouvements qui se superposent, se croisent ou se prolongent, une irrépressible énergie collective passe de corps en corps. Ce qu’on voit et entend sur la scène semble ainsi être animé par un seul souffle. Il contribue à « transformer », dit Anne Teresa De Keersmaeker, « quelque chose de très technique en une véritable émotion et une narration ». Cette transformation s’exprime ici dans une pluie incessante d’images et de forces pour donner naissance à une communauté bouillonnante et singulière.



Vaste plateau nu, cerné d'un dispositif étrange spirale de fils suspendus, silencieux
La musique déferle, les corps s'élancent, s'attrapent, se distendent, se repoussent, se distancient.
Jupes pour les filles, tenue sobre pour les garçons, toujours discrets comme pour un nuancier.
Ils en changent dans le secret des coulisses, réapparaissent, couleurs pastel à la Olivier Debré...
Tout le charme de la chorégraphie se décline à l'infini, corps penchés, comme aspirer par des forces aimantées Bras et chevilles à l’équerre, en déséquilibre permanent. Tout le charme de la chorégraphie opère, des groupes se font et se défont, s'esquivent, se frôlent. Le jeu malicieux des danseuses réunies en gynécée séduit et le charisme des sourires, des entrelacs de corps,offre une atmosphère joyeuse, entraînante; Des sauts légers à perdre haleine, de beaux déhanchements furtifs et chutes vives , rapides: la verticalité en prend un sacré coup devant ces ondoiements, ces balancés hallucinants: hypnotique danse enivrante, Catharsis et autres phénomènes d'empathie s'emparent de celui qui écoute  a danse, regarde la musique. Un mouvement choral, les danseurs alignés en élice, chavire dans son axe et comme une éolienne distribue, redistribue les corps dans l'espace.
On est hypnotisé par la virtuosité légère des interprètes, pétris de musicalité
Steve Reich magnifie le complexité des phrasés, la danse s'envole, fluide, penche, se roule au sol, ou s'élève en portés hallucinants de grâce Un danseur s'isole, esquisse un solo, bordé par la multiplicité déferlante des mouvements des autres.Les inclinaisons sur les côtés aspirent les envolées, les échappées belle de cette danse sensible, noble et parfois lasive et nonchalante.
Électrons libres, lâchés dans le vent, dans les plis et drapés légers, transparents des costumes, changeant comme les couleurs d'un arc en ciel, d'un nuancier.
Ils traversent le rideau de pluie, ensemble, courent à perdre haleine pour mieux se rejoindre et éclatent de nouveau en moultes directions..Les axes forment une architecture savante, les chutes au sol ne sont que rebonds et les reculades spiralées détournent l'attention à foison.
Que la danse est belle et lorsqu'au final l'une frôle les longs cils du rideau, la fête est fine
Silence et retenue.Rideau. Fin du voyage!
On est médusé, ravi, pétrifié devant tant de vigueur, d'énergie. 
Trame et chaîne se dessinent à l'envie  pour tisser les entrelacs de l'espace chorégraphique.
Une écriture majeure de la danse d'aujourd'hui! En majesté, en majuscule !





Au Maillon Wacken les 12 et 13 Décembre

Chorégraphie : Anne Teresa de Keersmaeker - Rosas // Présenté avec le Kulturbüro Offenburg. 
C’est une des oeuvres magistrales de l’histoire récente de la danse : Créée en 2001 sur une musique de Steve Reich, Rain, reprise en 2016, est l’une des chorégraphies les plus électrisantes d’Anne Teresa De Keersmaeker. L’artiste belge poursuit et accentue ici les lignes de force qui marquent son approche du mouvement : l’occupation géométrique de l’espace, les formes mathématisées, la répétition inlassable, l’art de la variation permanente — tout ce qui peut être considéré comme la signature de Keersmaeker est ici poussé à ses limites. Pendant que la musique de Reich se déploie dans d’irrépressibles variations rythmiques, les dix danseurs et danseuses font naître des vagues de mouvements qui se superposent, se croisent ou se prolongent, une irrépressible énergie collective passe de corps en corps. Ce qu’on voit et entend sur la scène semble ainsi être animé par un seul souffle.