jeudi 17 mai 2018

"Dites : 9-9" ! Vos papiers! Marc Nammour, grand corps inspiré !


Dans le cadre de L'Autre Saison - Un spectacle de Marc Nammour et Lorenzo Bianchi-Hoesch. Avec Marc Nammour et les musiciens Rishab Prasanna, Lorenzo Bianchi-Hoesch, Jérôme Boivin, Amir ElSaffar. 
Utopie au sens strict, le 99 est un département français qui n'existe pas. Dernier de la liste de numéros que propose l'administration française pour déterminer le lieu d'origine des individus, il concerne toute personne, française ou non, née à l'étranger. Les natifs du 99 seraient donc des êtres sans territoire, regroupés par un terme qui ne leur laisse aucun point commun à revendiquer, sinon l'ailleurs et l'altérité. Ces deux notions n'étant pas pour lui déplaire, le rappeur Marc Nammour interroge les sens politique et poétique du numéro 99. Sans passeport à présenter et sans peur devant l'altérité, les instruments et les voix puisent dans des temps, des langues et des régions du monde dont les frontières, même barbelées, ne pourront empêcher les croisements, les influences et l'enrichissement mutuel. Un projet où rap, musique electronique et jazz se mêlent les accords.

Cru "99"
Excellent élixir que ce lait de la vigne, cru "99" à qui il ne manque ni fragrance, ni bouquet, ni robe ou touche minérale !
Bref, pour faire court, et laconique, efficace et bref, "99" c'est une bombe, un pavé dans la marre, un caillou qui ricoche et fait mouche, une onde de choc dans la vie agitée des eaux dormantes....Quatre musiciens dans le vent, s'agitent et s'échinent à créer une ambiance hors norme pour brosser l'atmosphère de ce "non lieu" extra-ordinaire, le 9-9 qui ressemblerait à une île si les archipels du pourtour n'étaient pas de garde fou pour la cerner
9-9 c'est la preuve par neuf qu'il n'y a rien de neuf sur cette planète de banlieue bleue, où le bien "naître" n'est pas de mise où, le bien hêtre sans ses racines, c'est le pays qui fait hurler de douleur, dans l'exil et la perte, la distance qui sépare le fils du père, l'homme de sa terre natale.
C'est beau à en hurler, à crier que "on ne naît pas 99, on le devient", ce fantôme, dans le trouble, le flou des contours sans frontières de ce territoire de survie."Tête à rire et à risque", le slameur, poète y devient le centre d'une utopie improbable et hautaine
Quoi de neuf docteur sur ce caniard où un grand corps pas malade, baisse les bras, courbe le dos sans aucun enthousiasme ou euphorie pour le transporter hors champs.L'échine basse, seul le verbe va le faire se relever, en érection salutaire pour mieux évacuer rage, tristesse, nostalgie et bâtir une mélancolie partagée sur son sort.
En 99 des notes de folklore libanais, la voix de muezzin de Amir ElSaffar pour mieux faire son devoir de mémoire sur les champs de bataille d'un pays dévasté: l'âge des héros est terminé et l'ère du soupçon point sa silhouette, son profil
De belles lumières en moucharabieh au sol ...Alors la musique se déchaîne, la flûte de Rishab Prasanna se fait déesse et poétesse, la contrebasse fait profil bas, la trompette est radieuse et la chambre d'écho se fait belle, boudoir à rebondissements musicaux inouïs, inédits!
Courez voir et entendre la bonne parole et ce qui se trame en 99. Ca risque de recommencer ce soir, de plus belle !
Marc Nammour et ses acolytes feront peut être le mur, ou se feront la belle par delà les frontières de l'exil ...Paroles, paroles, paroles ...



Au TNS Salle Koltes les 16 et 17 Mai à 20H

mardi 15 mai 2018

Les envolées de Fred !




jeudi 10 mai 2018

"Cornélius, le leunier hurlant": Marin, Ouramdane, Augustijnen dans le coup !


Cornélius, le meunier hurlant
De Yann Le Quelec
France — 2018 – 1h32 — vostf
Avec Bonaventure Gacon, Anaïs Demoustier, Gustave Kervern...

De la danse folk et des hommes sauvages chorégraphiés par trois grands !
Quand la danse s'immisce discrètement dans la mise en scène d'un film, quasi muet, c'est une réussite !

Un beau jour, un village du bout du monde voit s'installer un mystérieux visiteur, Cornelius Bloom, qui aussitôt se lance dans la construction d'un moulin. D’abord bien accueilli, le nouveau meunier a malheureusement un défaut: toutes les nuits, il hurle à la lune, empêchant les villageois de dormir. Ces derniers n’ont alors plus qu’une idée en tête: le chasser. Mais Cornelius, soutenu par la belle Carmen, est prêt à tout pour défendre sa liberté et leur amour naissant.

«Lutter contre le désespoir (ou dans le cas de Cornélius le hurler) me semble une bonne raison de continuer à faire de la farine ou des films. Et puis, sous ses dehors de conte hors-sol, le récit est imprégné d’une mélancolie sourde et d’un regard sans concession sur la réalité contemporaine. Le conte ne fuit pas le réel. Il permet de l’aborder sous un angle fantastique, merveilleux, pop. Cornélius est un étranger qui cherche à s’implanter dans une communauté mais est tiraillé entre l’expression de sa singularité individuelle et la prise en compte de la norme sociale» 
Yann Le Quellec


Sur les séquences musicales, avec quels chorégraphes avez-vous collaboré, comment avez-vous travaillé ensemble ?
 Il y a plusieurs collaborations qui correspondent à plusieurs temps du film. Pour la scène de la danse au moulin, c’est la célèbre chorégraphe Maguy Marin qui a imaginé cette étrange ronde et a fait danser l’ensemble des acteurs et des figurants du village, avec l’appui de ses danseurs comme chefs de file. Nous avons travaillé sur une musique de Philip Glass et Ravi Shankar, qui réunit deux aspects qui m’intéressent dans le film, à la fois le côté « il faut que ça tourne, il faut que ça roule », implacable, qu’induit la musique de Glass, et le côté plus animal, plus solaire, plus improvisé de Shankar. A l’asile, c’est Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero, l’actrice principale de mon premier moyen-métrage, qui ont réglé les exercices des internés. Enfin, pour la scène des Wildermen, j’ai collaboré avec Rachid Ouramdane et sa troupe.