vendredi 21 septembre 2018

"Diane Danse" de Luciano Lozano

Laissez-vous envelopper d’espoir et de douceur dans Diane danse. Dans cet album jeunesse drôle et fantasque, Luciano Lozano donne naissance à une fillette qui combat sa phobie scolaire grâce à la danse. Une merveille !
La mère de Diane est inquiète. L’école l’a alarmée sur les résultats déplorables de sa fille en maths. Il faut dire que la fillette n’aime ni les calculs, ni aller en classe ! Dans un élan de désespoir, Diane enchaîne les rendez-vous chez les médecins et atterrit chez le psychologue. Lors de la consultation, une radio laisse échapper une douce mélodie. Il suffit de peu de temps pour que l’enfant se laisse entraîner par la musique, et révèle son talent pour la danse !
Naît alors chez elle une véritable passion, qui va tout droit l’affranchir de sa phobie scolaire, et du doute de ne pas être comme ses camarades. À travers l’histoire de Diane danseLuciano Lozano rend justice à tous ces élèves qui vivent avec l’étiquette « troubles de l’attention » sur le front. Dans cet album tendre et plein de fantaisie, l’éducation de l’enfant ne se fait pas forcément dans les manuels de maths, mais aussi dans l’épanouissement personnel.
Un beau message auquel l’univers de la danse se prête bien. Dans une symphonie de couleurs, les petits pas de l’héroïne et sa liberté forment une belle chorégraphie de page en page. Le trait de l’auteur, rond et doux, souligne adorablement la petite silhouette rondouillarde de Diane, qui ne semble en aucun cas l’empêcher de gagner la scène !
Diane danse est une belle leçon d’espoir et de tolérance, aussi bien pour les bouts de chou qui ne savent pas calculer ou qui ont peur de ne pas pouvoir rentrer dans un tutu !

"Emma et Capucine" tome 3 Quand les paillettes disparaissent



De Jèrome Hamon et Lena Sayaphom chez Dargaud

Emma a intégré le groupe de hip hop de Jake, Misha et Héloïse qui s'entraine en vue d'une audition importante qui approche. Jake voit en Emma un énorme potentiel et il pousse la jeune fille à travailler de plus en plus afin d'améliorer son style. À moins que, comme le pense Héloïse, il ne s'agisse que d'un prétexte pour passer plus de temps avec elle ? De son côté, Capucine se rend à Londres pour une représentation de Casse-Noisette. Son rôle cette année est assez simple pour une danseuse de son niveau mais connaître une chorégraphie et la danser sur scène sont deux choses totalement différentes...

Music'Arte: Giacinto Scelsi : "ici , de passage" !


Première partie, film documentaire - Scelsi, le premier mouvement de l’immobile (2018) - Réalisation, Sebastiano d’Ayala Valva. — Deuxième partie, concert filmé - Uaxuctum. Musique, Giacinto Scelsi (1966) Chœur de Radio France 
Giacinto Scelsi affirmait volontiers que le son est sphérique, et donc doté d’un centre, qui constitue son cœur. En donnant la parole à ses proches ainsi qu’à ses fidèles interprètes, le documentaire Scelsi, le premier mouvement de l'immobile, deuxième long métrage de Sebastiano d'Ayala Valva, semble procéder de cette même sphéricité : par une approche tangentielle mais multidimensionnelle, il réussit à se focaliser sur un centre vibratoire où se condense l’essence créatrice du compositeur.

Un documentaire, nourri d'images inédites, de propos des uns et des autres sur la personnalité de Scelsi qui ne voulait pas se faire capturer en photo: quelles traces de ce génie, quelles marques, empreintes laisse-t-il chez chanteurs, chefs d'orchestres et musiciens?
Le réalisateur, friand de ses rencontres, mémoires vivantes du compositeur, dont on apprendra pas de petits détails fondamentaux sur son exigence, sa discipline et sa radicalité mais aussi sa franchise de compositeur de l'inoui.
Une occasion de découvrir ses espaces sonores, ses interprètes, Joelle Léandre, Michiko Hirayama, Carol Robinson,  Mariane Schroeder, Aldo Brizzi,son entourage-son frère- compagnon de route du réalisateur sur les chemins totueux du musicien du souffle, de l'expiration-inspiration, moteur de la vie mystique et sensorielle
Ce "petit" bougé", cet "immobilisme" fébrile de sa musique, vibrante évocation et transfiguration du monde.
Alwin Nikolais pour mémoire cultivait aussi ce frémissement infime du corps, vecteur de sons et résonances, passeurs d'ondes et de vérités physiques tangibles.
Infime "extime-intime" du corps et de la texture de la peau du monde sonore: celle qui se hérisse, frémit, trmble et aspire dans un soupir au repos éternel.
La mystique maya de Scelsi, offrant un terrain de jeu et d'interprétation incontournable sincérité des émotions, celles qui font bouger, ces é-motions dignes d'une danse vivante et féconde.

L'oeuvre "Uaxuctum" fait ici l'objet d'une réalisation filmique sobre et dépouillée où le son travaillé à l'extrême ne restitue pas cependant les émotions vibratiles de l'univers de Scelsi.
Le son, spatio-temporel, capté de façon très sophistiqué ne parvient pas ici à immerger le spectateur-auditeur: sans doute la réalisation, très sage des cadres et images, du rythme du film y sont-elles pour quelque chose.
Mais le cinéma n'est-il pas aussi rythme, montage, son off et in, musique ou danse, mouvement et passages?
Esprit-es-tu là ?

Rectificatif:
Des conditions techniques non respectées par la projection ce soir là sont responsables de cette frustration: on s'interroge sur le professionnalisme de la technique qui ferait ainsi croire que tout ce fabuleux travail de prise de son, tombe à l'eau et fait flop !

A l'UGC Cité Ciné ce jeudi 20 Septembre