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Dans Beytna, Omar Rajeh (Omar Rajeh - Maqamat) célèbre un rituel familial où hospitalité et nourriture jouent un rôle certain. Et c’est à un banquet que nous convie le chorégraphe libanais. Venus des quatre coins du monde, des artistes cuisinent et dansent, mangent et discutent. Quel rapport entretiennent-ils à la tradition et à l’art ? Quelles influences culturelles déterminent leur conception de l’art et leur savoir-faire ? Accompagnés par deux joueurs de oud, un bouzoukiste et un percussionniste, ils fêtent la diversité, et partagent avec vous leur repas.

Un immense plan de travail, "le piano" du chef, des chefs ou plutôt de la "chef" cuisinière aux "fourneaux" sur son établi ! Au travail donc, musiciens et danseurs opèrent en rythme le découpage des légumes, des herbes aromatiques...Un festin se prépare, gargantuesque dans ses proportions.Gigantesque: il faut dire que le public du Maillon est nombreux et friands de découvertes: ce soir là ce sera la gastronomie libanaise à l'ordre du jour! De ce plan de travail, se détache, un par un les danseurs de ce banquet acoutique et dansant. L'un plantureux et inspiré de la gestuelle africaine, enracinée au sol, l'autre félin, gracieux aux gestes tétaniques, syncopés en saccades: c'est Moonsuk Choi, tout de noir moulé dans un justaucorps, ondoyant de ses longs bras très électriques. Koen Augustijnen, lui , avec sa verve flamande s'en donne à coeur joie et oscille, vibre, se love dans ce bel environnement sonore, chaleureux, percussif à souhait.Le déroulé des opérations est simple, chacun regagne son poste autour de l'établi et assume sa tache dans une joyeuse convivialité. Les danseurs ponctuant de leur gestuelle personnelle ce rituel partageux, communion autour de la table ! Une danse de Koen avec un couteau de cuisine comme un chevalier barbare. Des calebasses sur l'établi comme de gros légumes à trancher....

Encore un solo très "flamenco" de Ziad Ahmadie pour succéder à la danse très ancrée de Anani Sanouvi. Des gestes somptueux, tranchés dans des envolées spatiales toujours terrestres!
Des portés magnétiques de Koen et Moonsuk, tête bêche, emportés par une délicatesse et une complicité de poids et mesure, remarquable. Au final de cette vision peu commune d'hommes au travail, une invitation au partage des mets: les spectateurs prennent le plateaut-repas dégustent les mets préparés devant leurs yeux alléchés par des parfums subtils de coriandre....Et pendant ce temps là, François Chaignaud se glisse dans la foule, et au sol trace de son corps élastique un parcours fracturé, le corps en tension, la chevelure défaite comme un "invité" surprise qui sèmerait un petit désordre!
Quelques solos encore, éparts, très proches de nous et une joute finale entre deux interprètes pour mieux stigmatiser l'échange, parfois rude aussi, entre les êtres!
Spectacle partageux, interactif, de proximité qui régale et enchante , exhale des fragrances libanaises délicates: le festin d'une Babette orientale, généreuse.
Comme un marché de couleurs savoureuses où il fait bon respirer odeurs et saveurs dans une convivialité qui n'appartient qu'au culte de la nourriture et de la "famille" unie autour de l'amour .
En bonne cum panis ! compagnie !
Au Maillon jusqu'au 1 Février
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Dressing code ,taille XXL
"Outre les adeptes du dance floor, la piste de danse, reflet d’une société, fascine les chorégraphes. Les corps bougent, s’exposent, dévoilant les êtres et leur motivation qui varie du plaisir de danser à celui d’être vu. Dans Les rois de la piste, Thomas Lebrun s’empare avec jubilation de ces armes de séduction massives. Danses, musiques, modes et attitudes, humour, tout concourt à se donner des airs, à se jouer des apparences. Une pièce satirique aux accents crus et tendres."
C'est sur un petit mètre carré de surface fluorescente que vont se succéder, en galerie de portraits, en inventaire tonitruant, des figures croquignolesques de la vie.La vie funk !
Vie sur les planches, à batons rompus, sous les feux de la rampe d'une petite boite disco, habitée, fréquentée par une faune changeante, qui se costume, se déguise en ce quelle parait être Paraître en paradant tout simplement. Ils sont cinq à se métamorphoser devant nos yeux, passant d'un personnage à l'autre avec les mêmes corps. Homme ou femme, travestis ou dissimulés sous des accoutrements de pacotille, à demi nus, seuls ou avec d'autres. Roman photo à la "Nous-Deux" touchantes évocations d'errance, de paumés ou de brillants épouvantails de scène? Un des danseurs excelle dans le phrasé saccadé, syncopé des musiques qui soutiennent du début à la fin , le show, ce happening burlesque et distancié , portrait, panorama d'une micro-société mise à nue, exposée, sexe-posée sous les sunlight.
Émouvantes prestations désopilantes du chorégraphe-danseur Thomas Lebrun, petit bedon en poupe qui tient les feux de la rampe, jovial, débonnaire.. Pousses toi de là que je m'y mette: une concurrence déloyale s'installe entre ces passeurs de podium, Saine rivalité entre eux dévoilant chacun des caractères vécus comme une panoplie de destins tracés, formatés. Les gestes des uns et des autres bien au delà des stéréotypes du style de danse convenu. D'une envergure exaltante, l'un bat des ailes, l'autre se tord dans un fourreau, robe noire seyante, l'autre en hip-hopeur tout bleu...Les accessoires stigmatisant les origines sociales porteuses de sens.

Les corps sont anti canoniques, replets ou à la minceur angélique. Des gestes, postures ou attitudes irrévérencieuses, sexuellement bien affirmées, connotées et décelables sans difficultés. Pornographie joyeuse d'un joli bordel fréquentable, petite maison close de Monsieur Thomas, l'impostérieur !On se matte, on se touche, on se frotte dans ce carré des lombes , cette surface de réparation pours corps cabossés,où tout semble permis, le temps de l'exposition au soleil de ce dancing floor, ce saturday nicht fever de rien du tout mais fait de tous nos fantasmes assumés!
C'est touchant et troublant, plein de fureur et de tendresse, , de vielles peaux et de cellulite en transe, en danse! C'est du Brétecher avec ses anti héros avec Cellulite ou Agripine qui se mettraient à danser.
Ode à la joie de jouir de son corps grimé, costumé, travesti et mu par une gestuelle, qui reprise à l'unisson devient riche de rythmes et de frissons. Un trio désopilant de belles blondes à la frange tranchée, fait mouche: un quintette en slip noir et torses nus fait office de dernière scène de groupe, au delà de ses solitudes, ses rencontres improbables de corps décousus. On imagine le dressing en coulisse et la tension hors scène qui peut y régner....
Et l'on repart avec l'image d'un papillon plein de diamants épinglés sur son diadème et sur la coque de son sexe, comme une image de Meliès sortie d'un décor fabuleux de rêve!
Ce soir là, à Pôle Sud l'ambiance était à la surchauffe: salle comble pour ce chaud show réjouissant mais aussi plein de gravité et de sensibilité
A Pôle Sud les 29 et 30 Janvier
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| pasodoble kéléménis |
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| la belle au bois dormant |