mardi 3 septembre 2019

"Peut-on écrire la danse"? de Philippe Verrièle


Une oeuvre dansée ou un mouvement se voient souvent qualifiés de "très écrits". Pourtant, la question est désormais bien balisée : pour clarifier d'emblée, la danse n'étant pas une langue, elle ne peut être écrite, en revanche, elle se note, ce qui n'est pas du tout pareil. Noter suppose un système graphique qui traduit l'apparence et non la nature de la danse, et il en existe plusieurs et depuis longtemps. 
Mais l'usage permanent des termes "écriture" ou "vocabulaire" pour un art qui n'en a pas besoin témoigne d'une obsession qui n'est pas sans conséquence, en particulier en matière de mémoire et de culture.

"Quel sens a la danse?" de Philippe Verrièle


C'est une petite phrase que l'on entend très fréquemment à la sortie des spectacles : "Je ne comprends rien à la danse, mais..." Il n'y a aucune moquerie dans cette citation volée à "monsieur tout le monde". Au contraire, elle souligne combien l'oeuvre chorégraphique diffère des autres formes du spectacle : il n'est pas nécessaire d'avoir compris l'oeuvre dansée pour l'apprécier. Mais est-ce à dire que toute oeuvre chorégraphique est privée de sens ? Et comment le spectateur reçoit-il cette oeuvre, surtout s'il ne fait pas de danse lui-même, tant une conviction voudrait qu'il faille pratiquer pour comprendre...

"Le jeu et la règle" de Courtet Besson Lavocat Viala


Être en société nécessite de « jouer le jeu » ! Avant l’invention de la parole, le jeu est au centre de la communication de nos lointains ancêtres, les primates.
Le jeu entre dans la conversation quand les règles sont redéfinies dans la spontanéité de l’instant. Il permet d’adopter la perspective d’autrui. « Faire semblant » permet à l’enfant l’acquisition de l’attention et la régulation des émotions nécessaires au développement social et cognitif. Le genre, les identités ou la filiation articulent normes et ambiguïté, biologique et social.
Les rites et les rituels sont à la fois des rapports sociaux et des jeux avec les dieux, des représentations et des métaphores du politique. Dans la Grèce antique, entre hasard et stratégie, les règles du jeu figurent l’ordre de la cité.
Le jeu est au cœur des arts de la scène quand se croisent présence des corps, conventions, transgressions, imaginaires et attentes des spectateurs.
En rassemblant les points de vue de chercheurs en littérature, histoire, sociologie, primatologie, linguistique, psychologie du développement, sciences et neurosciences cognitives, ceux de chorégraphes, metteurs en scène et auteurs, cet ouvrage pluridisciplinaire explore comment le jeu raconte la communication humaine et les sociétés.
Cet ouvrage a été coordonné par Catherine Courtet, Agence nationale de la recherche ; Mireille Besson, directeur de recherche, CNRS-Aix-Marseille Université ; Françoise Lavocat, professeur, Université Sorbonne Nouvelle ; Alain Viala, professeur de littérature française, Université d’Oxford.
Avec les contributions de Adrien Meguerditchian, Guillaume Dumas,
Sonja Kotz, Sasha Waltz, Jochen Sandig, Emanuel Gat, Sylvie Richard,
Édouard Gentaz, Véronique Dasen, Philippe Desan, Didier Galas, Alain
Badiou, Jacques Moeschler, Rebekah Ahrendt, Vinciane Pirenne-Delforge,
Chloé Dabert, Mondher Kilani, Thomas Jolly, Patrick Boucheron, François
Chaignaud, Nino Laisné, Sébastien Chauvin et Catriona Seth.