jeudi 13 janvier 2022

Barre au sol: tous à terre ! Fiat Lutz Eric ! Des cours, circuits de tonus immunitaire !


Pratique en profondeur d'une conscience corporelle basée sur les sensations de poids, d'enracinement au sol, d'étirements profonds.Un travail micro- kinesthésique respectant la constitution-morphologie de chacun dans un souffle et un chant d'actions salutaires
Sous forme de propositions originales liées à l'expérience singulière d'Eric Lutz du qi qong-danse cet atelier sur les fondamentaux de la barre à terre est expérimentation et acquisition des notions de relaxation dynamique en lien avec les préoccupations (priorités) du danseur : mouvement et circulation des énergies.   

 Un p'tit cou d'barre? Tous à terre !
Fiat Lutz avec fondu enchainé garanti, traveling lent et nuit américaine sur le film, écran noir de nos nuits blanches pour mieux se tenir debout!
On sort grandi, liquéfié et médusé par tant de métamorphoses opérées dans nos corps: alors en corps- raccords avec A-Corps....pas perdus !   

Vous serrez terrassé par l'efficacité des consignes murmurées par le maitre à danser: répandez vous au sol comme on répand un bon engrain composté, fondez et dissolvez vous sur le parquet flottant et accueillant du studio Kandinsky, comme on se meut dans le sable pour trouver sa place : laisser des empreintes singulières, y sentir la chaleur de sa propre matière corporelle en ébullition...Pieds flex et torsion des chevilles, bassin méditerranéen inscrit au répertoire des espaces micro-géographiques corporels....Une expérience unique basée sur la prise de conscience de chaque surprise-partie du corps en émoi, en bascule, en recherche d'équilibre-déséquilibre constant. Barre au sol si ré qui la mi la, pour vivre en osmose avec l'espace et l'air de rien qui relie nos sensations au monde environnant.Et se mouvoir sans cesse dans le flux et reflux de la fusion liquide et fluide de la circulation intérieure de notre propre énergie. On s'y pointe l'esprit ouvert à découvert sans frontière ni barrière et l'on déguste alors un cocktail immunitaire à faire fuir toute sorte de Covid émergeant !!!!! Au grand dam du pauvre micro-onde !

mardi 11 janvier 2022

"Y aller voir de plus près": Maguy Marin, cartographe, guerrière et témoin de notre temps .

 


"Y aller voir de plus près" de Maguy Marin: radioscopie du politique.

Elle franchit les frontières, dépasse les bornes et nous tend des pièges salutaires.A sa manière, toujours, en mixant les disciplines, les faisant se rencontrer, se bousculer gaiement au coeur de l'histoire, de la mythologie Étonnante  prise de plateau pour cette "conférence" révérencieuse sur un pan de l'histoire ancienne: celle des Grecs qui occupe et préoccupe son propos à travers différents médias.Du lecteur-conter, au musicien, des images enregistrées aux panneaux indicateurs Pour se frayer son chemin dans ce chaos visuel.La guerre du Péloponnèse est au cœur du sujet.Vue par Thucydide et corrigée par Maguy Marin qui transpose allègrement Sparte à Sarajevo ou Madrid Les guerres sont véhicules de réflexion sur l'être ensemble, les prises de pouvoir, la question de l'effacement, de l'oubli, du déni Pour y faire face et prendre "position" au bon "endroit", la voilà qui ausculte les textes et nous les livre en intégralité, le temps d'une écoute attentive de la part du public.Réconcilier, réparer aussi pour bâtir et avancer.De ce souffle épique, nait une forme réduite, efficace, opérationnelle.Le souffle des vaincus, l'allégresse du ton de la pièce combative, rehausse l’intérêt d'un spectacle inédit, militant pour de bon dans les sphères du politique, ce qui se passe dans les mailles des filets des conquérants autant qu'entre les mains des opposants.De l'ouvrage qui se regarde aussi sous de multiples points de vue aiguisés par une mise en espace respectant chacun dans son altérité.

A Pole Sud les 11 et 12 Janvier

"L'urgence d'agir" de David Mambouch : façonné par l'argile et le corps ! Cousu d'entrelacs !

 


Elle est de ces artistes qui creusent des sillons durables et profonds, qui bouleversent les existences. Depuis plus de 35 ans, Maguy Marin s'est imposée comme une chorégraphe majeure et incontournable de la scène mondiale. Fille d'immigrés espagnols, son œuvre est un coup de poing joyeux et rageur dans le visage de la barbarie. Son parcours et ses prises de positions politiques engagent à l'audace, au courage, au combat. En 1981, son spectacle phare, May B, bouleverse tout ce qu'on croyait de la danse. Une déflagration dont l'écho n'a pas fini de résonner.  Le parcours de la chorégraphe Maguy Marin, un vaste mouvement des corps et des cœurs, une aventure de notre époque, immortalisée et transmise à son tour par l'image de cinéma.

Le film est entre documentaire de création et reportage sur cette chorégraphe "ouvrière" de la danse, façonnée par le tissage et la couture sur mesure de cette vague des années 1980 où la danse contemporaine, nouvelle danse, pointe le bout de son nez. On n'oublie pas les fondements de la formation de Maguy Marin, la danse classique que sa compagnie pratique,fréquente toujours, l'école pluridisciplinaire "Mudra-Béjart" à Bruxelles. Toutes ces composantes exigeantes et bienveillantes au regard du corps unique de chacun, loin des critères canoniques de la danseuse longiligne et performante. C'est "May B", la cheville ouvrière du film, pièce emblématique et mythique, 37 ans d'existence à travers les corps des interprètes-de l'origine à ceux des danseurs de l'école brésilienne de Lia Rodrigues.."May B" ce sont ces visages filmés en gros plans qui reviennent comme un leitmotiv, une enluminure du film: visages grimés d'argile lors d'un long rituel de préparation pour enduire, recouvrir les traits, modifier les faciès et donner des expressions hallucinantes à chaque personnage Une bande d'illuminés plus qu'humains, méconnaissables mais si touchants dans leur aspect de vieux, de cabossés , de sidérés ou médusés par la force de leur danse. Visages craquelés comme une petite géographie, géologie des strates et palimpseste de la vie. Danse tribale, danse inventée, façonnée de métissages, empruntés à chaque corps qui tisse une chorégraphie tracée au cordeau, précise, musicale et hypnotisante. L'argile dans les mains, dans les doigts, pétrissant cette pâte à modeler corps et mouvement, Maguy Marin a toujours la main à la pâte, remettant l'ouvrage sur le métier à tisser, à danser la vie. Souvenirs et références, films et images d'archives, extraits d'interviews, tout est dans ce film à fleur de peau et l'intelligence, signé  David Mambouch: danseur, réalisateur  sur la sellette, toujours débordant de respect et d'interprétation, fidèle à la posture politique, poétique et sociale de la femme chorégraphe:blessée par la vie et ses embûches mais rebondissant toujours dans le collectif et le vivre ensemble.En rythme toujours comme cette séquence croustillante sur l'usage et le bien fondé de la "répétition", phase essentielle du travail, de la mémorisation, de l'appropriation de la gestuelle, des sensations et émotions.Une œuvre cinématographique généreuse, emplie de l'univers de Maguy Marin, de ses sourires ou inquiétudes, émerveillements ou agacements Se soulever toujours à la Didi Huberman....

Au Star le 10 JANVIER en collaboration avec Pôle Sud lors de la diffusion du spectacle "Y aller voir de plus près" les 11 et 12 février à Pole Sud