dimanche 15 octobre 2023

Chiffres et expressions



 Faire les 400 coups

1001 raisons de 

les cinq doigts de la mains

le trèfle à quatre feuilles

jamais deux sans trois 

un kilomètre à pied ça use

la tour Eiffel a 400mètres

je t'ai déjà dis 100 fois

haut comme trois pommes 

un deux trois partez

les trois coups de brigadier

sur son 31 

vingt sur vingt

la preuve par 3

la troisième roue du char

compris cinq sur cinq

à deux places

deux francs six sous

trois grains de 

une once de

à deux roues

à quatre pattes

ça vaut pas 3 pâquerettes, pas 1 clou

douze coups de minuit

zero de conduite

treize: jour de chance

le premier mercredi du mois 

dix coups de semonce

https://savour.eu/expressions-avec-chiffres/

https://abcdufrancais.com/2022/04/24/expressions-avec-les-chiffres-et-les-nombres/

http://www.maths-rometus.org/mathematiques/maths-et-mots/avec-11-onze.asp#id1358

http://villemin.gerard.free.fr/aHumanit/Langue/Proverbe.htm

https://french-francais-rag.com/expressions-nombres-cinq-six-sept-neuf-dix-onze/

 

samedi 14 octobre 2023

"Amadeus Live": un ciné-concert décoiffant. L'OPS et le choeur en symbiose rythmique kinémato-graphique.

 


Musique de Wolfgang Amadeus Mozart

Auréolé de plus de 40 distinctions internationales, Amadeus propose une plongée dans les oeuvres de Wolfgang Amadeus Mozart. Le film culte de Miloš Forman raconte l’histoire d’Antonio Salieri, compositeur à la cour de Vienne et de la rivalité qui l’a opposé à Mozart arrivé en 1781 à Vienne et précédé d’une enviable réputation. Il joue allègrement avec la vérité historique et s’appuie sur les légendes qui se sont développées après la disparition du compositeur. Amadeus demeure avant tout une fiction, un portrait jubilatoire nous faisant découvrir un Mozart complexe et contradictoire, tantôt surexcité, bien loin de l’image traditionnelle de l’enfant sage.

"Trop de notes", beaucoup de "poufs", ces perruques extravagantes poudrées à souhait...Trop d'éclats de rires, trop de faste, mais un film magistral que revisite ce soir l'OPS renforcé par le choeur du philarmonique. Mais ce ne sera jamais de "trop" que cette musique live accolée aux déferlantes images du chef d'oeuvre de  Milos Forman. 


C'est la musique qui emporte, enivre le film, souligne la hardiesse, l'aspect frondeur et débauché du maestro Mozart et en fait un personnage odieux autant qu'attachant. Trois heures de bonheur absolu à l'écoute des phrasés, des revirements des extraits choisis par séquences pour mettre en osmose ou conflit le sens, l'essence  et le contenu du film. Salieri en conteur du prologue à l'épilogue comme un monstre , un diable en dialogue avec son confesseur. Des flash back incessants en illustration de la mémoire d'un mourant, sur les fastes, us et coutumes d'une société en voie de perdition qui souhaite héberger un génie insoumis et rebelle de la composition: opéras, requiem, etc...Et les chorégraphies signées Twyla Tharp (Hair-Ragtime) d'illuminer de leurs rythmes et costumes baroques, la musique, la scène et le silence pétrifié de tous au vu de l’avènement du genre du "ballet" dans l'opéra. L'orchestre en symbiose avec le déroulement des intrigues, péripéties de la narration fait "fureur". Alors on jubile, on vit, on s'intègre au récit iconique de cette folie romanesque et bigarrée et l'on redécouvre le film sous sa vraie vocation: émouvoir, transporter le spectateur dans un monde inaccessible, furieux, intriguant, incroyable. De quoi décoiffer plus d'un perruqué des oreilles que nous fumes à la première vision du film à l'époque de sa sortie. Tension et séduction de l'écoute qui parfois dépasse la vision des images animées. L'Orchestre et le choeur au diapason, dirigés par la cheffe Catherine Bolzinger et le spécialiste des bordures sonores de film, Ernst van Tiel. Les accords et la  complicité des deux ensembles font impact et surprises, harmonie et beauté.


On est face et avec l'écran, la partition et le processus de création mozartien dans une séquence culte où le compositeur agonisant dicte le final du requiem des morts à son pire ennemi. Et l'on salue avec enthousiasme et empathie les deux formations musicales, ovationnées par un public bigarré, adhérent au "live" avec un bonheur non dissimulé. Une réussite que ce challenge à deux monstres bicéphales, hybrides: la musique et le cinéma, deux arts du mouvement, de la composition, du montage, cadrage. Vu pour la première fois au feu "Gaumont Palace" à Paris, ce temple gigantesque de la démesure visuelle, voici une résurrection "divine" et païenne  de bien des souvenirs décoiffants. Une soirée vertigineuse que l'on n'oubliera pas, le rire de Mozart en poupe, figure de proue d'un naufrage légendaire et d'une monstruosité créatrice hors pair. Une légende est née: le ciné-concert concertant, consentant et au service des disciplines artistiques les plus emblématiques d'un combat pour la vie. Et le chef de nous saluer, épuisé donnant signe de ses mains du code du coucher: do-do !

En partenariat avec Avex Classics International

Un film de The Saul Zaentz Company
Film de Miloš Forman - Durée : 3h


Ernst VAN TIEL direction, Chœur philharmonique de Strasbourg, Catherine BOLZINGER cheffe de choeur

Lieu
Palais de la Musique et des Congrès le 13 et 14 OCTOBRE
 


 

mercredi 11 octobre 2023

Hugues Dufourt: oeuvres pour piano : qui va piano va sano ! De marche en marche, une ascension vertigineuse de sons magnifiés.

 ²


A l’occasion du lancement du double CD dédié aux œuvres pour piano du compositeur Hugues Dufourt, la HEAR – Musique et le Conservatoire de Strasbourg s’associent pour célébrer le compositeur français de renommée internationale lors d’un concert exceptionnel en sa présence ce 11 octobre ! Six jeunes interprètes vous présenteront 4 de ses œuvres pour piano. Le Prélude op.45 de Chopin et Gesänge der Frühe de Schumann seront également donnés en son honneur, ainsi que le premier Klavierstücke D.946 de Schubert interprété par Amy Lin. Un concert – événement, ouvert à toutes et tous !

La HEAR – Musique et le Conservatoire de Strasbourg s’associent pour donner vie à ce concert d’œuvres pour piano du compositeur Hugues Dufourt. Musicologue, philosophe et compositeur français de musique contemporaine de renommée internationale, Hugues Dufourt est un pionnier du mouvement spectral. Compositeur d’honneur du festival Musica en 2019, il travaillait en 2021 et 2022 avec de jeunes pianistes de la HEAR – Musique et du Conservatoire lors de séances exceptionnelles organisées par Amy Lin, pianiste concertiste et professeur à l’Académie supérieure de musique de Strasbourg.
Cette collaboration exceptionnelle a donné lieu à l’enregistrement en juillet dernier de 9 œuvres, éditées sur 1 double CD grâce au précieux et indispensable soutien de mécènes, que nous remercions très chaleureusement !

Pianistes :

Manon Delort, Valentin Mansard, Kotoko Matsuda, Pierre Rouinvy, Vadim Saukin, Jasmin Zhang et Amy Lin

Programme :

Dufourt : Vent d’automne interprété par Vadim Saukin

De lentes respirations déroulent une atmosphère de mystère, de langueur en résonance: le son prend le temps de s'installer, de résonner, des silences ponctuent brièvement l'univers sonore ainsi créé. La vivacité s'empare de l'oeuvre en contraste et ouvre sur une conversation volubile, à deux, faite de contrastes, de questions, réponses, de réparties. Tel un dialogue à l'intérieur de soi, pour soi qui prend sa dimension conviviale. On y hausse le ton, s'affirme, se rétracte, réfléchit, donne la réplique. Des envolées percussives, des accalmies parsèment la composition, stricte et efficace. Les sons se catapultent en ricochets et ronds dans l'eau, où la musique prend le temps de se répandre, de s'étirer, en écho ou lentes avancées contrastées.

C 'est Chopin qui s’immisce dans le programme, en contrepoint ou symbiose judicieuse avec son  "Prélude op.45" joué par  Valentin Mansard. La langueur délicate, le fluide du déroulé de la musique en gammes ascensionnelles ou déclinantes, appellent à la méditation.


Suit l'opus de Hugues Dufourt, "Rastlose Liebe" joué par Jasmin An-Chen Zhang. Comme une course poursuite vive et accélérée avec ses assauts qui trébuchent, à bout de souffle. Comme des vagues en ressac incessant et opiniâtre. La dextérité, la vélocité de l'interprétation au plus près de l'esprit de l'oeuvre est impressionnante. Les mesures se répètent, se succèdent, volontaires_insistantes et se réitèrent de façon incessante. A Schumann de succéder avec ses "  Gesänge der Frühe (Chants de l’aube) op.113, n°1&4" joué par Pierre Rouinvy. Une balade nonchalante, appuyée, lente et pleine de grâce. Retour à Dufourt pour " La Fontaine de cuivre d’après Chardin" interprété par Manon Delort. L'amplitude, l'envergure des notes font vibrer l'espace à l'envi, vibrent et flottent en apesanteur. Le son s'allonge, s'étire, prend son temps comme inspiré, comme un panel étoffé de matériaux sonores explorés. En autant de déplacements d'un corps physique sonore, arpentant à pas lents les mesures rythmiques.

Schubert succède avec " Klavierstuck en mi-bémol, D.946 no.1" interprété par Amy Lin.. Dans un rythme affolant, une vitesse lumineuse source de grâce. Cette course affolée contraste avec des intonations de ressac de la mer dans le sable.
Au final de ce concert de nouveau Dufourt pour " La ligne gravissant la chute": au piano Kotoko Matsuda. Rythme lent, puissant, solennel avec les appuis toniques d'une marche lente.Les notes voyagent, ondes  qui se relaient, avancent vers une destination inconnue. Escapades rapides hors du droit chemin, hachées, pugnaces qui s'échappent et courent gagnant du terrain. En reprises acharnées, incessantes comme des images cinématographiques multipliées en répétitions obstinées. Des graves pour tenir une hauteur dense et puissante. Des sons en balance qui se répondent et rebondissent comme sur ces anciennes balançoires à deux places, face à face où seul le poids fait varier l'intensité et la hauteur. Notes déferlantes dans l'urgence de résonner en vibrations créant ainsi un paysage pictural post-impressionniste remarquable. On connait la passion du compositeur pour la peinture, la lumière, le cadre et sa musique en est empreintes, traces et signes des temps. Habitée, vécue par ces jeunes interprètes, l'oeuvre de Hugues Dufourt impressionne, imprime ses tonalités dans l'espace, transporté par l'instrument, les corps des interprètes, l'esprit de la musique.

 Réunis autour, avec  Dufourt, Schumann, Schubert,et Chopin font écho à cette marche-démarche auscultant autant la lenteur que la vitesse en alternance pour créer des univers d'urgence autant que de sérénité contemplative.

 

Le double CD “Complete works for piano solo I Hugues DUFOURT” vient couronner deux années de travail ponctuées de masterclasses sous la direction du compositeur, réunissant 6 étudiant·es de la HEAR-Musique et 1 élève du Conservatoire de Strasbourg – représentant 6 nationalités, auprès de leur professeur·e Amy Lin.
Sa sortie est prévue très prochainement, dans18 pays et sur toutes les plateformes.

 
Cité de la musique et de la Danse
Strasbourg
 
Mercredi 11 octobre 2023