dimanche 29 septembre 2024

Danse-éclats: Dominique Starck éblouit. Poussières d'étoiles, éclaboussures de couleurs...


Exposition « Danse Éclats », une sélection de peinture de 1990 à 2024 de Dominique Starck.

 


Les peintures de Dominique Stark sont mouvements, pulsions autant que minuties et précisions."Danseur", "Danseuse" en seraient les emblématiques illustrations. Toiles de taches et pointillisme irrégulier, jeté sur la peau tendue du cadre. Etincelles de peintures en touches ou en nappes répandues qui se fondent et se diluent dans l'espace. Se répande,nt à loisir. Couleurs diffractées, segmentées, éparpillées en grand ou petit format. On promène dans l'exposition, en respirant, expirant l'espace intérieur de notre corps comme une petite danse D'un é-toile à l'autre comme Rimbaud.


"J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse". Illuminations salutaires... Les titres des toiles, "bouhda" ou divinités indiennes ravissent l'ensemble et guide celui qui regarde dans des espaces sonores, visuels et esthétiques, spirituels et méditatifs. L'artiste, présent veille sur son univers et semble en faire partie intégrant. Un sourire au coin des lèvres pour auréoler la visite.Poussière de rose et éclaboussures.


Né en 1963 à Wissembourg, Dominique Starck est peintre, chorégraphe, danseur butô et enseignant en yoga.
Après des études à l'École des Arts Dé- coratifs de Strasbourg auprès de Sarkis, Jean-Marie Krauth et Thomas Soriano, et un passage à la Kunstacademie de Düsseldorf auprès de Konrad Klapheck, Dominique Starck se forme à la danse butô, à la danse contemporaine et au yoga.
Il expose régulièrement et donne des spectacles et des performances en France et à l'étranger : Strasbourg, Paris, Belfort, Nantes, Karlsruhe, New York, Quebec, Sara- jevo, Novi Sad, Bilbao...
En 1986, Bourse de l'Office Franco-Alle- mand de la jeunesse
En 1991, lauréat du prix du Centre Européen d'Action Artistiques Contemporaines
En 2008, lauréat d'une bourse artistique du Conseil Général du Bas-Rhin.



Œuvre : Dominique Starck, Acrylique sur toile
Jusqu'au 26/10/2024 Galerie Yves Iffrig - Strasbourg  




"Ouverture": Kaori Ito etTam: un duo extra-vaguant plein de charme.

 


Avec les performances, Kaori Ito cherche la liberté de l’instant présent. Instinctive, elle prend le risque de l’improvisation et tente de se connecter avec le ou la musicien·ne complice et avec les spectacteur·rices.

Parfois, lors de ces moments suspendus et inattendus,​​ elle parle et confie des anecdotes personnelles. Parfois, elle joue de la musique et fait danser le ou la musicien·ne. Parfois, elle lui grimpe dessus ou vole le chapeau d’un·e spectateur·rice.Pour l’ouverture de saison du TJP, Kaori invite Tâm, directeur des Percussions de Strasbourg.Un dialogue vivant et créatif se noue sur scène entre Kaori Ito et Minh-Tâm Nguyen, son complice musical, entraînant le public dans une aventure artistique imprévisible.

Et le duo-tandem fonctionne dès la première apparition des deux performeurs: lui au vibraphone, elle avec sa robe rouge, col roulé, vaste et ondoyante. Deux taches de couleurs sonores et corporelles pour un festin de mouvement. La fluidité des gestes de Kaori Ito, son corps ingénieux qui se glisse dans les failles de l'espace en font un régal chaleureux, visuel en diable. Animal à l'affut du moindre signe chez les spectateurs assis en rond en proximité. Danse d'expression, de sorcière à la Wigman, de buto transcendé.Son visage expressif et plein de mimiques avenantes.Ses évolutions agiles, volubiles, véloces pour ornement efficace d'une danse organique et sensuelle. Le corps fort et tendu pour affirmer cette présence inégalée à ce qu'il se passe. Les enfants, fascinés ou en osmose avec ses reptations, bonds et autres figures non académiques. Danse et percussions ritualisées par un jeu efficace, direct, accessible. Soubresauts tétaniques, épileptiques ou robotiques en diable. Poly-gestuelle magnétique d'une artiste hors pair, généreuse, radicale, partageuse. A l'écoute des sons et bruits que Tam délivre, invente, lui aussi aux aguets.L'ambiance est joyeuse. Les doigts de pieds de Kaori, largement offerts, plantés au sol ou s'emparant d'un fil de chargeur de téléphone portable tout juste sorti à l'improviste d'un sac à main de spectatrice! Corde tendue, étirée, jouant de la souplesse très laxe de la danseuse, araignée de circonstance! Impromptu de génie.Deux compères , voix et électroacoustique sont complices de l'événement.L'artiste impacte le public, l'invite sans heurt ni harcèlement à se mettre en jeu, en mouvement, en contact. Elle"invite", suggère sans forcer ni démagogie à participer, se joindre à la fête. Dans un grand esprit "d'ouverture" au monde, à l'enfance.Au final, une petite séance de respiration collective conduite et dirigée fédère et réunit petits et grands..

"Havre De Grace to Le Havre" Moor Mother: à bon port, salut!

 


CONCERT | PROGRAMMÉ PAR LE PUBLIC

Figure de la création alternative étasunienne, la musicienne, poétesse et activiste Moor Mother explore l’histoire et les conséquences de l’esclavage et de la colonisation.

Pour Musica, elle prolonge son récit réparateur à travers une performance inédite associant le chœur Pelicanto. Son point de départ est son lieu de naissance, Havre de Grace (Maryland), ainsi dénommé pour la ressemblance avec le port du Havre qu’y voyait La Fayette. Au XIXe siècle, la petite ville située sur la ligne de démarcation Mason-Dixon séparant les états abolitionnistes du Nord et les états esclavagistes du Sud fut un point de passage pour les esclaves en fuite.


Moor Mother
, Havre De Grace to Le Havre (2024 – création mondiale)

St Paul est bondé: plus de 270 auditeurs pour ce concert inédit...Allongé, le public constitue une belle marée humaine, relax et conviviale. Sur les pavés, la plage du son, des sons. L'ensemble Pélicanto fait son entrée en cheminant, chaloupant alors que les trois protagonistes sont debout devant nous, tout proches. Le choeur s'avance et pénètre le choeur. Petites percussions de table, clochette, grelots de bois pour introduire l'opus, texte à l'appui récité par Moor Mother: longues extensions de chevelure en silhouette mouvante. Ses deux compères, petit chapeau vert et cheveux touffus comme des miroirs vivants et non déformants.Vers la voix chantée, les sons d'une flûte et les percussions, tout va bon train. Trois officiants païens d'une cérémonie. Le choeur à l'arrière les borde, s'amplifie, et tangue dans les accents de gospel. Une vraie volière de cris, de sons de trompette en introduction. Un chant fameux. tout de contrastes et modulations, dirigé par une cheffe de choeur aux larges indications chorégraphiques et gestuelles.Surgit l'orgue au loin, monstre sonore éclatant, tonique, volubile et humoristique.  Un brillant solo de trompette émeut et frappe d'emblée.Inonde l'église de ses retentissements et plaintes. L'orgue, quasi free-jazz et très véloce accompagne le tout et donne une dimension singulière à l'ensemble. Le choeur nous quitte, toujours chavirant et en syncope. Une double voix entre orgue et vent se fait déesse Echo. Un manifeste de revendications politiques en soubassement et fondations de l'oeuvre, impacte la virulence, le jeu, les intonations de Moor Mother, star et vedette du soir, figure de proue. Un discours politique assumé, l'orgue accompagnant cette profondeur musicale, grave et engagée. Telle une allégorie, l'opus arrive à bon port, am-conque pour agrémenter sobrement cette messe païenne partagée. Un peu de chant mongol, de ventriloque de la part de,errit et accoste, après un cabotage musical entre sérénité et lutte fébrile: soulèvement et insurrection au poing. Au loin, le buffet d'orgue basaltique ou balsamique nourrit à volonté cet univers minéral de résonances portuaires fluviales. Noble, princier, altier l'instrument rugir ou égrène les sons de façon singulière et inhabituelle. Trompette bouchée, fifre, pipeau ou flutiau, grelots et coquillage pour agrémenter sobrement le tout. Simon Sieger ventriloque et chanteur mongol, gore pour diversifier les atmosphères.Aquiles Navarro en trompettiste soliste fort émouvant! Un concert-performance ovationné par un public jeune et enthousiste à l'écoute du tournant à 180 ° du festival MUSICA 2024.

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conception, musique et performance | Moor Mother
trompette | Aquiles Navarro
flûte, trombone, orgue et percussions | Simon Sieger

Pelicanto, Chœur LGBTQ+ d’Alsace

—𝗗𝗮𝗻𝘀 𝗹’𝘂𝗻𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀 𝗱𝗲 𝗠𝗼𝗼𝗿 𝗠𝗼𝘁𝗵𝗲𝗿
Moor Mother est une poète de l’expérience africaine américaine et montre son lien avec les éléments de la diaspora noire dans les sociétés occidentales. Ses albums reprennent des éléments des traditions africaines et des Noirs aux États-Unis pour mieux les mettre en valeur.
 
 
A l'église ST Paul le 28 Septembre dans le cadre du festival MUSICA