jeudi 11 septembre 2025

Festival "Voix et Route Romane" Grand concert | Vox Feminæ - Le Miroir de Musique

 

Vox Feminae
Entre contraintes et libertés, itinéraires féminins dans la musique médiévale

On imagine les femmes du Moyen Âge comme des êtres entièrement soumis à l'autorité des hommes, pères, maris, prêtres. Pourtant, on rencontre à travers l’histoire des femmes étonnantes de toutes conditions qui échappèrent à cette domination.

Si l’histoire des femmes médiévales, écrite par des hommes, a longtemps été ignorée, leur place en milieu urbain au Moyen-Âge tardif a été récemment remise à l’honneur. Les trois principaux statuts féminins sont aussi présentés dans les répertoires musicaux.


Une part considérable de la production musicale médiévale met en valeur la femme pure idéalisée par la figure de la Vierge Marie et incarnée dans la vie austère des couvents. Dans le monde profane, la femme mariée est désirée et courtisée par les poètes de la cour, et de nombreuses chansons de troubadours et trouvères attestent de relations extraconjugales plus ou moins tolérées par la société. Une fois séparées de leurs maris, les femmes peuvent gagner en liberté et en pouvoir, notamment au sein de la noblesse, où elles assument des fonctions politiques et se consacrent au mécénat musical, comme Aliénor d’Aquitaine, Jeanne de Boulogne, Valentina Visconti ou Christine de Pisan

Le Miroir de Musique

Le Miroir de Musique est un ensemble spécialisé dans la musique de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance, allant de l'époque des troubadours jusqu'aux mouvements humanistes du 16e siècle. Regroupant des personnalités issues de la nouvelle génération d'interprètes de la musique ancienne, l'ensemble est basé à Bâle (Suisse) et la plupart de ses membres sont issus de la Schola Cantorum Basiliensis. Le Miroir de Musique - image empruntée au traité de Jacques de Liège - souhaite transmettre les répertoires médiévaux et Renaissance dans un esprit de fidélité aux sources et de respect du sens originel de la musique.

 

Distribution

Dorothea Jakob (soprano), Tessa Roos (mezzo-soprano), Ivana Ivanovic (mezzo-soprano), Ivo Haun (ténor), Claire Piganiol (harpes romane et gothique), Silke Schulze (chalemie, bombarde, flûte et tambour), Elizabeth Rumsey (vièle à archet), Baptiste Romain (vièle à archet, cornemuse et direction)

 le 12 Septembre à l église St etienne

mercredi 10 septembre 2025

"Ouverture" symphonique! De saison! Pole Sud au beau fixe!

 


AU PROGRAMME

Fantasie minor de Marco da Silva Ferreira
– Présentation de la saison en images et projection d’un documentaire sur POLE-SUD
Cercle d’Olé Khamchanla
– Moment convivial dans le jardin

 

Marco da Silva Ferreira
Fantasie minor

Un début de saison avec un pas de deux ouvert et fraternel sur une musique de Schubert. Marco da Silva Ferreira, chorégraphe portugais rompu à toutes les variations chorégraphiques, donne à deux jeunes interprètes de danses urbaines un espace de jeu virevoltant et fragile. Tout en pulsations, glissés, piqués, complicités, les codes de la musique classique se frottent au hip-hop et construisent ensemble des compositions inédites.

Portugal / Duo / 30′
Création 2022

 

Olé Khamchanla / Cie Kham
Cercle

Olé Khamchanla a grandi en France et découvre la danse hip-hop avant d’apprendre les danses traditionnelles de son pays d’origine, le Laos. De ce croisement, il fonde son écriture actuelle, en interrogeant l’essence de sa danse, de ses origines du hip-hop à son actuelle hybridité avec la danse contemporaine et les danses traditionnelles de Thaïlande et du Laos. Cercle est un solo puissant et poétique, une performance intime qui nous invite à trouver notre voie, notre équilibre.

France / Solo / 25′
Création 2019 / Recréation 2022

A Pole Sud les 10 et 11 Septembre 

mercredi 3 septembre 2025

Laurent Goldring "un homme qui dort" au FRAC franche comté: un homme qui ne dort pas, mais danse....

 


Depuis les années 1990, Laurent Goldring interroge la représentation à partir de celle du corps. Il s’emploie à révéler la façon dont l’image (photographie, film ou vidéo) détermine la perception que nous en avons. Dans ses boucles vidéo et dans ses photographies, il donne à voir des corps méconnus ou refoulés, des corps tels que nous ne les voyons jamais, sinon dans les peintures d’un Bacon ou d’un Picasso. Mais des corps sans doute plus « vrais », plus « ressemblants » que bien des représentations codées du monde de l’art. Ainsi « la question posée par Goldring est double : elle s’adresse à la fois au corps, comme construction anatomique et culturelle illusoire, et également à l’image »1 et à son pouvoir de prescription sur les corps. 


Sa démarche a donné lieu à de nombreux projets menés en collaboration avec des chorégraphes tels Xavier Le Roy, Saskia Hölbling, Benoît Lachambre, Alain Buffard, Isabelle Schad ou Louise Lecavalier qui « se concentrent comme lui sur un corps nu, amorphe, ne s’érigeant plus que par minuscules tensions segmentaires. »2

Elle se prolonge également dans ses sculptures et performances filmées. L’artiste y poursuit son interrogation sur le rapport entre l’espace et le corps. Et plus précisément sur la façon dont l’espace est modifié ou façonné par une présence et, inversement, sur la façon dont le corps est « construit » par l’espace où il se trouve : une façon de percevoir l’espace comme organe ou comme prothèse, au plus proche de la vision de Proust dans les premières pages de La recherche.

Pour Laurent Goldring, chaque corps est singulier et induit de ce fait un espace qui lui est propre.

En ce sens, son approche s’inscrit à rebours de celle de Rudolf Laban qui, par le prisme de sa kinésphère, envisageait un modèle prétendument universel, applicable indifféremment à tous les corps au mépris de leurs particularités, un modèle servant toujours de référence aux chorégraphes aujourd’hui.3

L’exposition de Laurent Goldring présentée par le Frac Franche-Comté rassemble, aux côtés de vidéos et d’oeuvres inédites, deux installations majeures : Cesser d’être un (2020) a été acquise par le Frac en 2021 et montrée une première fois au sein de l’exposition Dancing Machines (Besançon, 2020) et Le Terrier. Deux impressionnantes sculptures où le corps génère son espace particulier, un espace humanisé et qui se révèle le prolongement du corps lui-même. Ce sont au choix des sculptures ou des scènes.4

1. Laurence Louppe, « Danse-photographie : pour une théorie des usages », Art Press n° 281, juillet-août 2002.
2. Ibid.
3. Théorisée par Rudolf Laban (1879-1956), la kinésphère désigne l’espace accessible aux quatre membres d’une personne, tendus dans toutes les directions. Imaginaire, cette sphère définit l’espace personnel que l’individu déplace avec lui et dont il occupe le centre. La kinésphère est son outil principal pour la notation du mouvement.
4. Le Terrier a servi de scène au spectacle Der Bau avec I. Schad et Cesser d’être un est aussi un univers de performance.