vendredi 19 septembre 2025

"Eternal Dawn" , Alexander Schubert / Decoder Ensemble : la galerie de l'évolution musicale...

 


À la croisée du théâtre musical et de l’installation, le compositeur et créateur de mondes Alexander Schubert propose avec Eternal Dawn une plongée dans un futur proche mais indéterminé, et paradoxalement très actuel. Les protagonistes sont ici sept individus composites, faits d’organes humains, de prothèses et de softwares, nés du progrès technologique autant que de notre profonde aspiration à dépasser nos propres limites. Ces cyborgs ne sont pas les habitants de quelque univers dystopique, ils sont le prolongement de nous-mêmes sous l’angle de l’amélioration.

Pas d’instruments ici, si technologiquement élaborés soient-ils. La musique s’élève de l’interaction entre


ces êtres faits de chair, d’acier et de plastique, et leur environnement : bruits de machines, frottements des matières, modifications des voix dessinent ensemble un paysage sonore à la fois numérique et tangible. Avec Eternal Dawn, l’artiste donne une forme scénique aux débats actuels sur le transhumanisme et apporte la preuve – vivante ? – du caractère toujours provisoire de notre humanité.

iris van herpen

Le plateau est déjà occupé par les "comédiens", on est invité à faire le tour  pour apprécier les éléments de scénographie: histoire de se plonger dans le bain de ce voyage au long court cosmique et sidéral, intergalactique. Les corps puissants des acteurs interrogent la sensualité, la corporéité dans des déplacements multiples et une gestuelle chorégraphiée par Colette Sadler. Danseuse émue par des soubresauts et gestes tétaniques, autant que par une fluidité renaissante à fleur de peau, ce justaucorps seyant qui épouse son architecture corporelle. Le bâti est ici de mise avec tous ces accessoires robotiques, bras et prothèses d'acier, prolongements des corps, des membres comme chez la chorégraphe canadienne Marie Chouinard ou les danses des bâtons d'Oscar Schlemmer... Gestes gymniques, boxe feinte et autres gymnopédies proches du burlesques ou de la caricature...Sur une estrade, à travers un cube transparent et niché dans les hauteurs, les corps s'affairent, battent le rythme, composent des partitions physiques imaginaires et se coltinent cet univers sonore ronflant fait de bruits et de fureur multiples. Matières diverses comme très minérales, de gré ou de force, âpre, solide ou fragile.  Rugueux à l'envi dans ses échos et rémanences sonores qui concourent à une atmosphère de BD de fiction à souhait. Les costumes comme autant de seconde peau, de carapace de coléoptères en chrysalide. Armure de pacotille quant aux matières molles, plastiques et souples qui épousent malgré tout les gestes sans les contraindre ni les entraver. Robot démesuré pour emblème de modélisation, de mécanisation, de dynamique motrice. Lumières au diapason de cette source d'émotions qui émanent de ce show prestigieux: néons rougeoyants en carrés suspendus, traces et signes pour délimiter surface et territoire de réparation. L'ambiance est celle d'un laboratoire, clinique des corps disloqués oeuvrant malgré tout pour construire volumes et architectures très léchés.
Et les fils et colonnes vertébrales, cage thoracique dessinée sur les costumes d'opérer comme sur une paillasse de chercheurs laborantins. Ossature, vertèbres et autres anches, collier,ligatures d'instruments de musique ou d'êtres humains. On songe à Iris van Herpen, styliste des coutures humaines, des matières plastiques cocues comme des armatures osseuses, des squelettes vivants épris de chair et de sang.Un spectacle sans fin qui mène sur des chemins hypnotiques tant musique, vibrations et autres frissons épidermiques débordent de beauté plastique, de mouvance animale de meute emmêlée dans des ébats érotiques suggestifs et ludiques. Des instants à méditer sur la vision idyllique de notre rapport à la robotique et à sa domestication possible.De petits être gambadent sur le plateau, un petit chien s'excite alors que sur les bas-côté comme dans un musée morphologique d'anatomie s'exhibent os et autres gadgets scéniques...Une galerie de l'évolution en marche, un univers à la Schubertinégalé en surprises et inventions diverses.
 
Au Maillon jusqu'au 21 Septembre avec MUSICA 


 
oskar schlemmer danse des bâtons


jeudi 11 septembre 2025

Festival "Voix et Route Romane" Grand concert | Vox Feminæ - Le Miroir de Musique

 

Vox Feminae
Entre contraintes et libertés, itinéraires féminins dans la musique médiévale

On imagine les femmes du Moyen Âge comme des êtres entièrement soumis à l'autorité des hommes, pères, maris, prêtres. Pourtant, on rencontre à travers l’histoire des femmes étonnantes de toutes conditions qui échappèrent à cette domination.

Si l’histoire des femmes médiévales, écrite par des hommes, a longtemps été ignorée, leur place en milieu urbain au Moyen-Âge tardif a été récemment remise à l’honneur. Les trois principaux statuts féminins sont aussi présentés dans les répertoires musicaux.


Une part considérable de la production musicale médiévale met en valeur la femme pure idéalisée par la figure de la Vierge Marie et incarnée dans la vie austère des couvents. Dans le monde profane, la femme mariée est désirée et courtisée par les poètes de la cour, et de nombreuses chansons de troubadours et trouvères attestent de relations extraconjugales plus ou moins tolérées par la société. Une fois séparées de leurs maris, les femmes peuvent gagner en liberté et en pouvoir, notamment au sein de la noblesse, où elles assument des fonctions politiques et se consacrent au mécénat musical, comme Aliénor d’Aquitaine, Jeanne de Boulogne, Valentina Visconti ou Christine de Pisan

Le Miroir de Musique

Le Miroir de Musique est un ensemble spécialisé dans la musique de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance, allant de l'époque des troubadours jusqu'aux mouvements humanistes du 16e siècle. Regroupant des personnalités issues de la nouvelle génération d'interprètes de la musique ancienne, l'ensemble est basé à Bâle (Suisse) et la plupart de ses membres sont issus de la Schola Cantorum Basiliensis. Le Miroir de Musique - image empruntée au traité de Jacques de Liège - souhaite transmettre les répertoires médiévaux et Renaissance dans un esprit de fidélité aux sources et de respect du sens originel de la musique.

 

Distribution

Dorothea Jakob (soprano), Tessa Roos (mezzo-soprano), Ivana Ivanovic (mezzo-soprano), Ivo Haun (ténor), Claire Piganiol (harpes romane et gothique), Silke Schulze (chalemie, bombarde, flûte et tambour), Elizabeth Rumsey (vièle à archet), Baptiste Romain (vièle à archet, cornemuse et direction)

 le 12 Septembre à l église St etienne

mercredi 10 septembre 2025

"Ouverture" symphonique! De saison! Pole Sud au beau fixe!

 


AU PROGRAMME

Fantasie minor de Marco da Silva Ferreira
– Présentation de la saison en images et projection d’un documentaire sur POLE-SUD
Cercle d’Olé Khamchanla
– Moment convivial dans le jardin

 

Marco da Silva Ferreira
Fantasie minor

Un début de saison avec un pas de deux ouvert et fraternel sur une musique de Schubert. Marco da Silva Ferreira, chorégraphe portugais rompu à toutes les variations chorégraphiques, donne à deux jeunes interprètes de danses urbaines un espace de jeu virevoltant et fragile. Tout en pulsations, glissés, piqués, complicités, les codes de la musique classique se frottent au hip-hop et construisent ensemble des compositions inédites.

Portugal / Duo / 30′
Création 2022

 

Olé Khamchanla / Cie Kham
Cercle

Olé Khamchanla a grandi en France et découvre la danse hip-hop avant d’apprendre les danses traditionnelles de son pays d’origine, le Laos. De ce croisement, il fonde son écriture actuelle, en interrogeant l’essence de sa danse, de ses origines du hip-hop à son actuelle hybridité avec la danse contemporaine et les danses traditionnelles de Thaïlande et du Laos. Cercle est un solo puissant et poétique, une performance intime qui nous invite à trouver notre voie, notre équilibre.

France / Solo / 25′
Création 2019 / Recréation 2022

A Pole Sud les 10 et 11 Septembre