jeudi 4 décembre 2025

"MINIMAL Pépin, Reich, Bärtsch, Washington,Song" : vous avez dit "minimal"? Les percussions de Strasbourg "XXL"....

 


Récital pour 2 vibraphones et 2 marimbas explorant le registre minimaliste, par Les Percussions de Strasbourg ⎼ Concert de sortie d’album à Strasbourg.

Un concert sous les signe du "minimalisme" pour une formation unique en son genre: marimbas et vibraphones en majesté.


Le programme (1h15)

Camille Pépin (1990, France) – Avant, pendant, et pourtant* démarrait le récital, oeuvre pleine de finesse, de douceur, de tempérance, aux accents limpides et lumineux comme cet éclairage subtil tombé des douches de lumières, sur cette architecture instrumentale, digne d'une structure urbaine signée Portzamparc..Eclairages signés Claude Mathia, orfèvre en la matière qui souligne chaque morceau de points lumineux de couleurs vert fluo, ou de cercles magiques concentriques, et magnifie la scène musicale percutante.

Au tour de l'oeuvre de Yang Song (1985, Chine) – Ombres* de succéder au morceau inaugural: écriture plus serrée, plus répétitive et enivrante, solide en contrastes inattendus, mêlant douceur et rudesse des percussions : toujours à l'écoute les uns des autres dans une grande jouissance d’exécution collégiale et collective. Comme des carillons flottant dans l'ether, comme des ondes récurrentes de sons qui se répondent, se répandent dans l'espace. Les interprètes tout de noir vêtus, très zen dans des vêtements amples bougent et se meuvent comme des danseurs souples et attentifs. 


C'est Steve Reich (1936, USA) – avec "Mallet Quartet", le morceau à l'origine du projet artistique de "minimal" qui fédère la ligne directrice éditoriale de ce concert unique en son genre. On y retrouve et redécouvre toute la rigueur enchanteresse du grand maitre avec des fantaisies sonores rares et dissimulées sous la virtuosité des musiciens, leur exigence et excellence musicale: marque de fabrique de l'ensemble.

Nik Bärtsch (1971, Suisse) – Seven Eleven enchaine joyeusement, oeuvre sérieuse et rigoureuse, très précise comme l'écriture de celui que l'on connait comme pianiste très inspiré. Perles de pluie, notes égrenées à l'envi dans une atmosphère aérienne, douce autant que parfois vindicative.

Shelley Washington (1991, USA) – avec Sunday fait la clôture du concert en beauté, toujours dans des registres très contrastés de la frappe solide, au touché méticuleux et subtil des mailloches sur marimbas et vibraphones. Le quatuor d'interprètes toujours en mouvements, a l'affut de tous ces changements de rythmes, vibrant d'émotions et de sensations , passeurs de tempéraments et de fougue évidente.

Un concert qui annonçait le "départ" de "Tâm",  Minh-Tâm Nguyen de la direction de l'ensemble, salué par ses pairs, compagnons et complices, tout son fidèle et indéfectible environnement humain. Une intervention de ce musicien-danseur hors pair au service de la musique, de ses amateurs, de son public local autant qu'international! La nouvelle directrice, percussionniste bulgare Vassilena Serafimova, émue par tant d'empathie se présentait, fidèle à l'esprit "maison", maison de la haute couture musicale dédiée à la percussion dans tous ses états!
* commandes Percussions de Strasbourg


 Musicien·nes Minh-Tâm Nguyen, Lou Renaud-Bailly, Thibaut Weber, Hsin-Hsuan Wu

 Jeudi 04 décembre, 20h
Théâtre de Hautepierre, Strasbourg

mercredi 3 décembre 2025

Koen Augustijnen & Rosalba Torres Guerrero Siamese Cie: "Amours aveugles": le lyrisme de la danse

 


Amours Aveugles

Dans Amours Aveugles, Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero revisitent deux chefs-d’œuvre de Monteverdi : Orfeo (1607), où le poète perd Eurydice pour toujours aux enfers, et Il Combattimento di Tancredi e Clorinda (1624), où deux amants s’entretuent sans se reconnaître. Ces récits d’amours impossibles et tragiques, traversés de passions contradictoires, deviennent matière à une danse intense et bouleversée. Trois couples se partagent la scène : deux danseur·se·s, deux accordéonistes et un duo lyrique. La musique baroque y est interprétée exclusivement à l’accordéon, un choix inattendu et audacieux. Instrument populaire par excellence, l’accordéon imprime aux œuvres savantes une sensualité nouvelle, entre bal, tango et lyrisme. Cette réinvention musicale ouvre un espace vibrant où le tragique s’enracine dans le désir, où les corps, guidés par leur pulsion vitale, se contournent et se heurtent. Une manière de rendre Monteverdi profondément contemporain, charnel et accessible.


A colin- maillard, Amours Aveugles déambule, divague à loisir sur la carte du tendre en sillon, méandres et labyrinthes musicaux."Ottone, Ottone" de Anne Teresa de Keersmaeker revisitait "le couronnement de Poppée" de Monteverdi avec délicatesse, brio et élégance. Ici Koen Augustijnen brusque la donne en mêlant danse, chant et accordéons pour le plus bel ensemble de musique de chambre minimal et unique en son gente. Avec le mythe de Tancrède et Clorinde, il fait se confronter le lyrisme de la voix, de l'accordéon et des corps dansant avec lucidité et virtuosité. Le couple de danseurs s'y affronte de front avec une vélocité, une allure sidérante, ourlée d'instants de grâce fluide et très sensuelle.

Duo, duel de l'un à l'autre, félin pour l'autre dans des divagations spatiales mesurées et pointées comme le chant lyrique qui soutient et accompagne leurs ébats. Mouvements chaloupés, autant que retenus dans les épaules pour les évolutions de Nicolas Manzoni, fulgurant Tancrède, incarné, vivant, habité par une fougue sans égal.Elle, virtuose de la fluidité, de la sensualité, déborde de lyrisme et de musicalité gestuelle. C'est Meritxell Checa, divine Clorinde qui s'impose dans cette lutte des corps, ces repoussés ou cette attirance irrévocable de l'un à l'autre. Dans un costume qui dévoile ses épaules nues à la sculpture idéale, elle va et vient, fébrile, haletante, aux aguets de la moindre étincelle de danse de son partenaire.

Alors que les deux accordéonistes, Philippe Thuriot et Gwen Cresens se partagent l'univers musical de leur souffle inouï et novateur. Les voix des partenaires chanteurs se fondent littéralement dans le mouvement, rythmant et colorant la danse dans des atours baroques très assurés. Liesbeth Devos, soprano au timbre profond et gouteux dialogue avec la danseuse jusqu'à être son miroir et esquisse des gestes dansés fort appropriés à la quête du personnage.Est-ce son double, son mentor, sa muse ou sa déesse Echo, on s'imagine une époque intemporelle à travers leurs interprétations respectives. Matthew Long tient la scène de sa voix chaleureuse à la tessiture vagabonde et sa présence très charnelle. Un texte traduit les paroles de l'opéra pour nous guider dans la compréhension du livret. Pas de paraphrase ni de mimétisme dans la chorégraphie qui part vers d'autres allusions. Les costumes, tunique noire pour Tancrède le chevalier amoureux fou, longue robe de plumes et de poils au bustier béant pour Clorinde.
 

Deuxième tableau de la soirée avec Orphée, oeuvre passée au crible de toutes les influences jusqu'au flamenco tonitruant et fougueux de la danseuse, accompagnée par les gestes arrondis, précis et très toniques du danseur. C'est un régal de joie et de passion riante, contagieuse sur le plateau et la robe noire plissée fendue de rouge à la Mariano Fortuny est source d'une plasticité féroce. Toute la verve de la danse est sur le plateau nu comme une évidence lyrique sans égal et les corps deviennent passeurs de musique, vecteurs de fluidité inégalé. Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero se révèlent ici grands lecteurs de Monteverdi, plein d'audace et de culot face à une oeuvre mythique. "Étonnez moi ", toujours au seuil de l'inconnu de l'écriture chorégraphique ici source de bonheur et de musicalité incarnée.

A Pole Sud les 3 et 4 Décembre 

La robe Delphos est une robe inventée en 1907 par Mariano Fortuny y Madrazo et sa femme Henriette Negrin. Ce vêtement de soie a suscité un grand intérêt, tant par la liberté de mouvement qu'il permet, que pour sa technique de fabrication, rompant avec les créations habituelles des couturiers, plus rigides.

 et l'exposition "parterre" en sus!


A la façon de Jordi Colomer, plasticien performeur qui arpentait les rues muni d'un panneau de revendication, à la verticale,Koen s'impose  lui aussi vagabond de l'espace dans cette exposition miracle de l'apesanteur et du corps par terre.


L’origine de projet photographique porté par le danseur et chorégraphe flamand Koen Augustijnen, se retrouve dans un bar de Bruxelles. Un moment d’impatience et une forte habitude acquise depuis ses débuts aux ballets C de la B. de ne pas craindre se jeter au sol entraînent, un jour, Koen à se coucher parterre de manière inattendue. De cette première expérience, le danseur engage peu à peu une sorte de rituel qu’il transporte dans différents lieux au cours de ses voyages. Il s’allonge ainsi sans but, face contre sol, dans des endroits improbables ou désignés et cette salutation têtue à la terre prend les allures d’une rébellion pacifique, une résistance calme qui avoue son impuissance. A la violence du monde, Koen répond par ce temps d’inertie qui convoque l’étrangeté de la différence, l’audace du non faire dans le mouvement perpétuel du monde. La position rappelle les corps immobilisés au sol dans les violences policières tout comme il peut évoquer la posture finale du danseur dans
« L’après-midi d’un faune ». Ce corps couché dans le bruissement du monde inquiète autant qu’il provoque par son étrangeté.
Cette posture intime rendue publique bouleverse l’ordre ambiant et nous interpelle sur la force d’un corps simplement exposé. Il peut se fondre dans des escaliers, sembler rejeté par la mer sur une plage, honorer humblement le Mont Michel comme les pèlerins savent le faire en se pliant tout entier devant le Christ, chacun y trouvera une interprétation plausible en fonction du cadre.
Ce corps non dansant souligne, dans son immobilité, la beauté d’un paysage ou d’un lieu et en requalifie tout le relief. Il nous invite à un temps d’arrêt, un ralentissement salvateur dans notre course.
 

 


vendredi 28 novembre 2025

Mon tresor est public

 



Le trésor de preuschdorf c est la patronne

Schatz,mein schatz,Monnaie du Pape ou de singe,assignats,billets doux de banque 

Faussaire et autre débiteur distri banque voila du beau monde à la chasse au trésor

ma cassette hurlait l avare et la varice faisait rage...faux monayeur de pacotille,bandit.

Money...j coûte cher et touche pas au grisbi

Le pez,le flous,les pistoles,la Monnaie à rendre,le blé à moudre,les biftons qui pleuvent,les faffios, les dollars,francs et euros,pistrailles et grosse caisse enregistreuses.lingots d or magot pactole pistoles 

A vos porte monnaie pour la rendre en liquide..sonant et trébuchant cordons de la bourse

La bourse ou la vie en porte feuilles à feuilleter faire la planche à billets


A la case à preuschdorf dans le cadre des ateliers ouverts les 16/17 mai et de l exposition "le trésor de preuschdorf,"

Performance

Mon trésor est public

Par genevieve charras le samedi 16 mai 17h