Réunir deux géants de la musique, distants de 250 ans avec deux chefs d'oeuvre, le "Magnificat en ré majeurBWV 243" de Bach de 1728/ 1731 et le "Tehillim" de Steve Reich de 1981, voici l'objet de la soirée avec l'ensemble "Les Siècles" , les "London Voices" et l'ensemble Aedes.
Come Bach (come back)de Steve Reich au festival Musica!
Le Palais Universitaire s’enorgueillit d'accueillir ce challenge, une fois de plus, programmé avec audace par le festival Musica!
Mais qui l'emportera, le fascinant Steve Reich ou l'impressionnant Bach...Seule la magie du concert live peut opérer pour faire découvrir au plus frileux, Reich en couleurs, ou Bach, en Magnificat.
"Tehillium", une oeuvre inspirée de la culture juive, "louanges ou psaumes", musique sacrée aux accents folkloriques, voici pour étonner: et de plus texte et voix pour honorer ce genre nouveau chez Reich!Des tonalités quasi klezmer, des litanies très dansantes et nous voilà au chœur d'une oeuvre, volubile, stabile, joyeuse, exaltante, tournoyante. Des voix de femmes, quatre chanteuses sopranos, des claquements et frappements de mains, des sons en strates et couches, superposition, addition de cordes et de voix: un papillonnement, éparpillement de sons alertes, des envolées célestes euphorisantes...Un enivrement , rituel hypnotique et surprenant se dégagent de l'opus, exotique, crécelles, tambourins au poing Des voix de femmes suraiguës, comme des sirènes, pour mieux nous attirer, la contrebasse en contrepoint, et c'est la chute finale, brutale. On termine comme on démarre sur les chapeaux de roues!Les reprises en entrelacs, tissage, trame et chaîne pour tissus et matière sonore, riche, chatoyante enjôlent, fascinent et captivent, capture l'attention, rapte l'auditeur, charmé, enchanté, magnétisé par le charisme de la musique de Steve Reich: médusé, tétanisé par le folle épopée de cette musique savante, enjouée!
Au tour de Bach, à présent à faire ses preuves! Le Magnificat s'impose d'amblée dans l'Aula du Palais, majestueux, tonique, impressionnant: grave et léger, il fait frissonner et conduit le spectateur dans des sphères sacrées incontournables: les voix des solistes se succèdent, interprétées de façon théâtrales et convaincantes, habitées par les chanteurs du choeur.
Prestation prestigieuse, l'oeuvre touche et séduit: c'est "canon" comme Steve Reich et l'envergure de l'opus enrobe et conduit dans l'antre du paradis ou de l'enfer, selon les tonalités et intentions sonores;Puissante, magistrale.
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