Bien "vivant" ce petit homme, grand homme du milieu théâtral depuis belle lurette (15 ans de Rond Point)
Son film "L'aventure du Théâtre du Rond Point, audace joyeuse et rire de résistance" est bien le credo de sa démarche, ainsi condensée. Témoignages, mises en scène des spectacles créés, tout concourt à nous mettre en empathie avec un trublion efficace, accoucheur de talent, Pygmalion et bonne fée de beaucoup de talents ainsi révélés.
Le "Rond Point", c'est "Ici" et nulle part ailleurs quoique à Strasbourg, cette mini intrusion dans notre paysage désormais habité par un autre agitateur Stanislas Nordey, bouscule, décale, déplace les corps et les esprits bien pensants.
"Par delà les marronniers"
Alors cette fantaisie, opus théâtral plein de verve, de malice et d'irrévérence fait mouche et touche les esprits par tout ce qui pulvérise ici la morosité, la réalité, qui voudrait nous formater!Trois figures "inconnues" du dadaïsme sont ici mises côte à côte dans un décor voisin d'une esthétique à la Arp, Taeuber and C°:Carvan, le rebelle boxeur des mots, Rigaut et Vaché, trois personnages haut en couleur qui tiennent le plateau soutenant un texte à l'humour noir (sans h) très style "brèves de comptoir" ou "Palace" que l'on apprécie chez Ribes.Nouvelle version de la pièce datant de 1972;
Un manifeste contre l'absurdité du politique, contre le ronron et pour la diversité du vivant Cravan c'est Michel Fau, très juste dans la peau du boxeur danseur sublime , Maxime d'Aboville pour Vaché, dandy insolent, élégant, à l'aise comme un gant dans son personnage décalé. Hervé Lassince pour Rigaut, fragile, hautain, sensible et cocasse. Un tableau tonitruant évoquant une époque douloureuse qui questionne l'absurdité du monde et fait barricade.Fantaisie, revue "corrigée" depuis sa création mais qui ne semble pas avoir perdue de l'actualité. Les comédiennes se surpassent pour ébranler, égayer le tout chatoyant, la cantatrice est merveilleuse, Aurore Ugolin dont la voix grave et suave enjôle, enrobe;
Au TNS jusqu'au 17 Décembre
A propos de :
"Qu’il vienne celui qui se dit semblable à moi, que je lui crache à la gueule !
"En frac de satin blanc, trois dandys répondent à un sergent. Début du siècle, la guerre de 14 est déclarée. Arthur Cravan, Jacques Vaché et Jacques Rigaut ont vingt ans à peine. Ils vont vivre sans se rencontrer. Mais leur oeuvre courte fait date. Ils traversent en comètes fulgurantes le ciel noir de leur temps. Ils défient l’existence, les drogues, l’océan et les champions de boxe. Ils laissent au monde des pages sublimes avant de se foutre en l’air, trop amoureux de la vie pour la supporter médiocre. Trois rebelles absolus, figures du dadaïsme, maîtres à penser à contre-courant, ils s’érigent contre les idées reçues des raisons closes."
A propos de :
"Qu’il vienne celui qui se dit semblable à moi, que je lui crache à la gueule !
"En frac de satin blanc, trois dandys répondent à un sergent. Début du siècle, la guerre de 14 est déclarée. Arthur Cravan, Jacques Vaché et Jacques Rigaut ont vingt ans à peine. Ils vont vivre sans se rencontrer. Mais leur oeuvre courte fait date. Ils traversent en comètes fulgurantes le ciel noir de leur temps. Ils défient l’existence, les drogues, l’océan et les champions de boxe. Ils laissent au monde des pages sublimes avant de se foutre en l’air, trop amoureux de la vie pour la supporter médiocre. Trois rebelles absolus, figures du dadaïsme, maîtres à penser à contre-courant, ils s’érigent contre les idées reçues des raisons closes."
En 1972, Jean-Michel Ribes a vingt-cinq ans quand il découvre les trois poètes à la vie brève, frères posthumes. Il les réhabilite, invente leur rencontre. En cinq tableaux, La Guerre, L’Amour, L’Art, L’Ennui et La Mort, Par-delà les marronniers réunit trois poètes subversifs, trois éclairs à tuer le ronronnement, à foudroyer tout ce qui fait autorité. Après Musée Haut, Musée Bas ; Brèves de comptoir ; René l’énervé et Théâtre sans animaux, entre autres, Jean-Michel Ribes, directeur iconoclaste des lieux, continue cette ode à l’évasion et à l’art de résister par le rire. Il lui ajoute les dimensions du music-hall et de la revue, pour faire sa fête à la liberté de penser.
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