Jean-Michel Ribes revient au Théâtre du Rond-Point pour mettre en scène son complice de toujours, Patrick Robine. Seul imitateur au monde de l’œuf au plat, du pin parasol et du cri de la pomme de terre du Connecticut, c’est un poète intégralement taillé dans la facétie, l’incongru et longuement poli à l’extravagance. Avec sa création Dernières Nouvelles du large, il nous emmène à bord d’un grand navire, Le Topinambour, et part à la recherche d’une moule géante, se cachant au milieu de l’océan, dans une île flottante. Commence alors une irrésistible aventure où se bousculent les bouées beuglantes de haute mer, le requin-marteau et les éponges domestiques. Patrick Robine nous plonge dans un univers où la drôlerie et la mélancolie se font sœurs jumelles et où le rire est maître à bord.
Patrick Robine nous fait un bien fou !
Une générale publique, ça pardonne tout ou presque...Ce petit bonhomme tout blanc, sorti tout droit d'un conte de fée comme un petit nain de Blanche Neige fait son passe-muraille, son numéro de one man show comme il le peut hélas. Manque de temps, de répétition, de métier: trac ou trop d'émotion à servir l'ancien "maitre en ces lieux".. Le saura-t-on un jour? En attendant il ne manquait pas de verve ni de malice, de savoir faire des virelangues, calembours ou autres jeux de mots à propos de son personnage et de ses pérégrinations: à la recherche d'une moule géante accrochée à une île utopique, inconnue, invisible personnage d'un récit imaginaire....Patrick Robine se fourvoie hélas dans un jeu improbable, ce soir là non maitrisé et empêché par des trous de mémoire anticipés par une lecture systématique d'anti-sèches sorties de sa poche de veste. Gags ou réalité? Leurre, farce ou incapacité à ingurgiter sa propre littérature? On se questionne et l'on souffre avec lui pour cette infirmité incongrue qui met mal à l'aise et retire à cette farce le côté diabolique, enchanteur ou anecdotique. Le texte bat son plein alors à vide comme en panne des sens et de la poésie qui semble envahir un univers ubuesque, farfouilleur, drôle et absurde en diable. Mimiques, jeux de rôle, attitudes, poses ou postures fort intéressantes pour sauver la donne et donner envie d'y retourner voir si le crustacé s'est mieux incrusté dans la roche pour être comme une moule avec la frite dans un bain de jouvence bien mérité. Alors si Jean Michel Ribes pouvait repartir à la pêche à la moule géante en compagnie d'un as de la ligne ou du filet, ce serait beaucoup mieux et plein de charme."Ca n'a pas mordu ce soir mais je rapporte une rare émotion..."(Ravel / Apollinaire le martin pêcheur)
Alors longue vie à notre explorateur fou et burlesque pour aller au large dans des vêtements bien ajustés et une mise en bouche assurée de convenance. Cap vers une meilleure météo marine!
De et avec : Patrick Robine
Mise en scène : Jean-Michel Ribes
Lumière : Hervé Coudert
Son : Guillaume Duguet
Assistanat à la mise en scène : Olivier Brillet
Mise en scène : Jean-Michel Ribes
Lumière : Hervé Coudert
Son : Guillaume Duguet
Assistanat à la mise en scène : Olivier Brillet
Au théâtre du rond point jusqu'au 13 Avril
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