jeudi 21 juillet 2011

Les nuits du TARMAC au CDC Les Hivernales: à déguster sans modération

Cette année le TARMAC s'installe aux Hivernales pour y présenter deux pièces où la danse est plus que présente
Fille de pub: avec le solo de Simon Abbe, chorégraphié par Xavier Lot, le plus "africain" des chorégraphes "français"! "Simon (non, je ne m'appelle pas Samuel Eto'o".
Au Cameroun où le foot est roi, c'est aussi la pub qui s'affiche sur les maillot, qui est reine. Le danseur avec ses chaussures fluo Nike, son maillot Pirrelli est bien aussi l'homme sandwich qui véhicule à son corps défendant les messages non subliminaux sur les produits sponsors. Et si la culture, elle aussi en venait à être l'ambassadrice de ces entreprise "mécène" qui s'autopromeuvent sans fard ni décence?
En tout cas le danseur est sublime, fort, discret, arborant ses accessoires malgré lui, faisant de son corps un fanion publicitaire. Un étendard qui se love, se plie et se déplie à l'envi dans une gestuelle économe, fluide et efficace. Beaucoup de suggestions en filigrane pour cette création très "engagée" qui a fait beaucoup parlé Xavier Lot de la condition sociale et politique des hommes en Afrique. Voici un chorégraphe, ambassadeur fidèle du politique qui dévoile ici les talents d'un homme qui danse, Simon, qui plane et effleure le sol dans une scénographie lumière très subtile.

"Cook'n Roots" : tout un plat!!!
Que l'on ne nous raconte pas des salades: il existe un design culinaire, il existe à présent une belle performance culinaire sonore et chorégraphique de la compagnie Digital Samovar!
De quoi se mettre en appétit avec un amuse bouche fort délicieux.
Il est 23H: encore un petit creux et un peu d'appétit pour le "off"? Alors à table!
Un cuisinier, Grégoire Gorbatchevsky va vous concocter des mets avec plein de "racines" de légumes, histoire de vous remettre en mémoire que vous en avez aussi des "racines culturelles, géographiques et autres"!!!
Mais son tempo sera renforcé par les sons de Julien Poidevin et la danse de Olé Khamchanla.
Chacun répond à l'autre à partir des percussions du couteau qui tranche les légumes, de l'huile qui crisse dans le wook. Les pas du danseur martèlent le sol, se rendent complices du son amplifié et le cuisinier s'affole devant sa batterie de cuisine. Au "piano" pas de brigade; un seul alchimiste de la cuisine en direct où tout se fait sous les yeux du gastronome grand voyageur que l'on devient petit à petit. C'est un "bip" Michelin qu'il faut atribuer à ce trio infernal qui vous mène au bout de la nuit au son des épices, au parfum de la danse.
Et sous la langue, au final, et en partage à l'aide de baguettes,  le gout de la mangue, de la banane ou du gingembre. La cuisine du bonheur, l'art de la "geste gastronomique" telle que vos yeux et vos oreilles n'y croyaient pas!
GENEVIEVE CHARRAS



tcMais tb

AVIGNON en BD danse le "off" et "Chico et Rita": ils dansent l'amour!

Le festival d'Avignon a enfin trouvé sa BD "Avignon" de Willem chez Cornélius: on y danse bien sûr: flamenco, hip-hop, on y recontre les taiwanais, les compagnies contemporaines! Et même Jan Fabre, Hamid Benmahi.et Sasha Waltz.Parus dans Libération depuis près de 10 ans tous ces dessins volés aux éditions du festival font revivre des instants cachés, souvent hors des circuits officiels
C'est truculent et très intelliugent!



 Quant à "Chico et Rita" de Javier Mariscal et Fernando Trueba chez Denoel graphic, c'est aux sens que l'on s'adresse dans un climat très musical, à la Havane, au fond des bars, tard le soir, ça swing et ça tange graphiquement parlant, tout en couleurs chatoyantes! Le bal pages 20/23 est très évocateur des mouvements de danse de salon! Merveilleuse scène de danse-séduction derrière le bar page 52/53....
Voir aussi les scènes de danse "fluo" à la Lodola, très néon pages 114/119
Encore une scène de bal afro pages 184/187 et voici tout Cuba dans les années 1948 sur un temps de jazz afro-cubain; Rita, la chanteuse, la danseuse est sexy et pleine d'un soleil radieux.
Quant à la version "film" de cette BD, c'est une vraie réussite!
Mieux que la 3D, les personnages sont "moulés", en chaire, en verve, dans des couleurs onctueuses, et un tracé graphique comme un phrasé chorégraphique: sensuel, intuitif, créatif et efficace.
Les décors, architecture urbaine, bars, hotel miteux ou palaces, tout décrit La Havane ou les USA, très justement, finement
On pense aux carnets de voyage de Loustal....
Et bien sur, la danse omniprésente, chaloupée, musicale en diable, vécue comme par de "vrais" acteurs!
Splendide!!!!

"HOP " : "On ne danse pas à son poste!"

Dans le film d'animation "Hop" de Tim Hill, on ne plaisante pas!
Après la présentation en 360° de toute une machinerie fabuleuse dédiée à la facture du chocolat, sous forme de grand ballet panoramique de machines infernales à bras, articulations et autres mécanismes, la philosophie (ou morale)du film se dévoile: le papa dirigeant de l'entreprise harcèle son contre-maitre, le poussin jaune citron qui "gaffe": "on ne danse pas à son poste!!!!" s'écrie-t-il!!!
Alors c'est en cachette qu'il esquisse ses pas de danse et que notre héros, Rabbie, le lapin de Pâques se rêve en batteur d'orchestre rock!!! Sympa, sans plus.....

On attend avec impatience le film de Claude Miller " Voyez comme ils dansent" avec James Thierrée!!!!