Surtout ne "tirez pas sur la danseuse-chorégraphe-performeuse", Olga Mesa, désormais bien connue du public strasbourgeois, après sa résidence à Pôle Sud, ses interventions avec le FRAC Alsace et son installation personnelle dans la cité, qu'elle a adoptée depuis sa venue.
Un temps fort ce mois ci: une exposition de la série Laboratoire-labofilm, un spectacle "Labofilm & 1 -la lamentation de Blanche Neige" à Pole Sud les 20 et 21 Mars, une rencontre autour de la parution d'un ouvrage sur son travail."Olga Mesa ou la double vision" le 13 Mars à 18H 30 aux Savons d'Hélène
Sa compagnie "Hors champs/ Fuera de campo" propose une installation inédite au Hall des Chars à Strasbourg, au titre énigmatique: "Tu crois que je voulais te tuer".
Dans un judicieux espace scénographique, conçu en complicité avec le réalisateur-vidéaste et plasticien Francisco Ruiz De Infante, Olga Mesa joue des perspectives de vision de son travail sur l'apparition-disparition, la fuite, l'esquive et la peur.
Filmées lors de différentes manifestation, depuis deux ans, les écrans doubles diffusent simultanément des images fugaces de danseuses fuyant le regard et le champ de la caméra.
Passages fugitifs, regards effrayés, corps éperdus dans des diagonales simulées...
Les silhouettes des spectateurs immergés dans le dispositif font partie intégrante des images et viennent perturber en direct la perception globale de l'installation: jeux d'ombres et de hasard, aléas des positions des "passants".
Tout devient vie en direct sur fond d'images captées et enregistrées auparavant.
Une caméra en plongée filme en live les évolutions, divagations des acteurs-spectateurs et l'écran vidéo s'anime de ces trajets en fresques gommées par le flou des images.
Pour mieux s'immerger dans l'univers d'Olga Mesa, des chaises accueillent au repos et à la contemplation active de cette installation originale et très bien mise en scène.
L'espace respire et laisse une liberté de promenade salvatrice dans ce dédale organisé, d'images animées.
Non, Olga Mesa ne "tue" ou n'achève son public ni ne le réduit pas à un gibier en proie à l'angoisse ou la panique de se sentir capturé!
Plutôt d'ailleurs "captivé" par ce singulier travail à voir absolument jusqu'au 23 Mars
mercredi 13 mars 2013
vendredi 15 février 2013
"Non mais pour qui se prennent-ils.....?" Pour ce qu'ils sont, diantre!
Mais qui sont-ils donc ces saltimbanques qui osent se prendre pour ce qu'ils sont: des artistes! Tout court et tout bonnement!
Evelyne Chanut, danseuse et metteur en scène, joue avec bonheur sur le pari de réunir quatre fortes têtes, dont la sienne, sur le plateau de l'Illiade à Illkirch-Graffenstaden.
Rénate Pook pour la danse et la chorégraphie, Anita Pirman à l'accordéon, Christian Vidal au piano, Evelyne Chanut pour la voix!
Un spectacle de belle facture qui fait se mêler et s'entremêler quatre talents aux multiples résonnances.
Evelyne Chanut en pleine maturité vocale, interprète à sa façon, sobre, dosée mais toujours très habitée de gestes précis et jamais superflus, une panoplie de chansons. Connues ou pas, référencées comme Brel, Brassens ou Barbara. Sinon piochées au gré de ses recherches dans un répertoire de chansons à texte, pleines de suspens, d'émotions, de fantaisie.
Pendant ce temps là et parfois, le plateau s'anime des apparitions-disparitions de Renate Pook, tantôt discrète danseuse soulignant les paroles énoncées par la chanteuse, tantôt elle-même reine de la scène pour ce très beau "numéro" de Lola: Elle jaillit littéralement des coulisses, pérruquée fluo, endiablée, possédée par le démon du bond et du rebond, pitre à souhait dans une suave sensualité diabolique. Un grand moment!
Quant aux musiciens, ils se la jouent discrets mais pas tant que cela. Christian Vidal interprète, accompagne avec bonheur ce trèfle à quatre feuilles puis surgit lui aussi de l'ombre pour nous confier une lecture édifiante sur le destin du pianiste: faut-il évacuer ces génies de l'ombre qui semblent destinés à s'effacer pour de bon derrière les autres talents, les chanteuses en particulier?
Le spectacle va bon train, sans faille et l'accordéon d'Anita Pirman y ajoute une touche de nostalgie édifiante
CETTE BANDE DES QUATRE est bien efficace, enjouée, maline et séduisante, mordante et piquante à souhait. Tant et si bien qu'on a du mal à les quitter, à s'en séparer sans un dernier rappel.
Quelle bande de malins "culottés", sachant envouter et séduire, dérouter le public sans faillir le tenant en haleine sans jamais lui couper le souffle!
Evelyne Chanut, danseuse et metteur en scène, joue avec bonheur sur le pari de réunir quatre fortes têtes, dont la sienne, sur le plateau de l'Illiade à Illkirch-Graffenstaden.
Rénate Pook pour la danse et la chorégraphie, Anita Pirman à l'accordéon, Christian Vidal au piano, Evelyne Chanut pour la voix!
Un spectacle de belle facture qui fait se mêler et s'entremêler quatre talents aux multiples résonnances.
Evelyne Chanut en pleine maturité vocale, interprète à sa façon, sobre, dosée mais toujours très habitée de gestes précis et jamais superflus, une panoplie de chansons. Connues ou pas, référencées comme Brel, Brassens ou Barbara. Sinon piochées au gré de ses recherches dans un répertoire de chansons à texte, pleines de suspens, d'émotions, de fantaisie.
Pendant ce temps là et parfois, le plateau s'anime des apparitions-disparitions de Renate Pook, tantôt discrète danseuse soulignant les paroles énoncées par la chanteuse, tantôt elle-même reine de la scène pour ce très beau "numéro" de Lola: Elle jaillit littéralement des coulisses, pérruquée fluo, endiablée, possédée par le démon du bond et du rebond, pitre à souhait dans une suave sensualité diabolique. Un grand moment!
Quant aux musiciens, ils se la jouent discrets mais pas tant que cela. Christian Vidal interprète, accompagne avec bonheur ce trèfle à quatre feuilles puis surgit lui aussi de l'ombre pour nous confier une lecture édifiante sur le destin du pianiste: faut-il évacuer ces génies de l'ombre qui semblent destinés à s'effacer pour de bon derrière les autres talents, les chanteuses en particulier?
Le spectacle va bon train, sans faille et l'accordéon d'Anita Pirman y ajoute une touche de nostalgie édifiante
CETTE BANDE DES QUATRE est bien efficace, enjouée, maline et séduisante, mordante et piquante à souhait. Tant et si bien qu'on a du mal à les quitter, à s'en séparer sans un dernier rappel.
Quelle bande de malins "culottés", sachant envouter et séduire, dérouter le public sans faillir le tenant en haleine sans jamais lui couper le souffle!
mercredi 19 décembre 2012
Monaco Dance Forum:grand écart entre "Juana" et "Poulet bicyclette"
La programmation du dernier Monaco Dance Forum est éclectique et plurielle, ouverte à de multiples langages de la danse d'aujourd'hui: Zimmerman et Depero, Pina Bausch pour les "grosses pointures" et pour les plus petits pas ou formats, deux spectacles à découvrir pour la diversité de leur esthétique et de leur message.
"Juana" de Eric Oberdorff et Analia Llugdar s'inscrit dans ces compositions chorégraphiques conceretantes, telle une musique et danse "de chambre"
Intime et déclicate cette pièce fait appel à une composition musicale exécutée en direct, remarquable.
Sur scène une chanteuse, belle soprano au timbre velouté,Donatienne Michel Danzac, une violoncelliste, Myrtille Hetzel et une clarinettiste, Annelise Clément.
Formation intimiste qui prend largement son espace sonore et scénique durant la pièce. La musique est de Annalia Llugdar et rappelle les compositions de Georges Aperghis.Textes, jeux de sons , de timbres et sonorités inédites dictent à la danse des soubresauts, des alignements très tectoniques, forts en ponctuation, en souffle.Quatre danseuses y évoluent en symbiose et confèrent aux mouvements sobre et larges, des accents de poésie lointaine, de nostalgie d'une atmosphère d'antan.
On pourrait s'y inventer une narration à partir des corps qui évoluent au gré de la présence sonore, inventive et séduisante.Les deux artistes, complices pour ce projet inédit de création musique et danse font sourdre et jaillir gestes et sons avec une synergie très convaincante.Inspirée d'un texte de Borges, cette pièce est juste et touchante, comme ce "miroir" évoqué fait d'images qui passent et qui demeurent."Et l'art, notre seule manière de retenir le temps"
"Poulet bicyclette" est d'un tout autre registre: danse africaine tout azimut pour un propos festif et ludique signé Georges Momboye.
De la verve, du punche, de la dynamique et de la dinamite pour ce spectacle tout public programmé en "matinée" pour petits et grands. C'est dire si cela fait mouche. Histoire de poulet à bicyclette, c'est à dire à la vélocité incroyable, épopée drôlatique d'une petite tribu joyeuse, voilà le propos, simple et accessible.
Le volatile est symbole de liberté, pas de captivité en Afrique. Momboye nous livre ses souvenirs de jeunesse et évoque les élucubrations de cinq danseurs aux prises avec ce poulet magique qui ne cesse de divertir et tendre des pièges à cette communauté tonitruante.
Le rythme est endiablé, la danse très inspirée des rituels africains et ça bouge, ça balance en cadence pour le meilleur d'une rythmique contagieuse. C'est jouissif et la scénographie, sobre est composée d'une grande cage, sorte de piège de lumière bienveillant et efficace .
Le bonheur est sur le plateau et l'on quitte les artistes, rassasié de joie et de bonnes respirations, de bonne humeur
Bon pied, bon œil, que du positif dans cette Afrique chatoyante qui résonne de belles intentions.
Décidément le Monaco Dance Forum fait la part belle à la danse d'aujourd'hui sur toutes ces facettes
Encore un petit tour du côté du cinéma avec le film récent "Pina" de Wim Wenders et le tour est joué.De la "mémoire" à la création, la boucle est bouclée et la sensation que la danse est un art pluriel autant qu'unique se fait concrète et convaincante.
Jean Christophe Maillot est bien un monsieur Loyal, orchestrant compagnie, école et festival avec brio et pugnacité.
DE wIM wENDERS
aco aàydb
"Juana" de Eric Oberdorff et Analia Llugdar s'inscrit dans ces compositions chorégraphiques conceretantes, telle une musique et danse "de chambre"
Intime et déclicate cette pièce fait appel à une composition musicale exécutée en direct, remarquable.
Sur scène une chanteuse, belle soprano au timbre velouté,Donatienne Michel Danzac, une violoncelliste, Myrtille Hetzel et une clarinettiste, Annelise Clément.
Formation intimiste qui prend largement son espace sonore et scénique durant la pièce. La musique est de Annalia Llugdar et rappelle les compositions de Georges Aperghis.Textes, jeux de sons , de timbres et sonorités inédites dictent à la danse des soubresauts, des alignements très tectoniques, forts en ponctuation, en souffle.Quatre danseuses y évoluent en symbiose et confèrent aux mouvements sobre et larges, des accents de poésie lointaine, de nostalgie d'une atmosphère d'antan.
On pourrait s'y inventer une narration à partir des corps qui évoluent au gré de la présence sonore, inventive et séduisante.Les deux artistes, complices pour ce projet inédit de création musique et danse font sourdre et jaillir gestes et sons avec une synergie très convaincante.Inspirée d'un texte de Borges, cette pièce est juste et touchante, comme ce "miroir" évoqué fait d'images qui passent et qui demeurent."Et l'art, notre seule manière de retenir le temps"
"Poulet bicyclette" est d'un tout autre registre: danse africaine tout azimut pour un propos festif et ludique signé Georges Momboye.
De la verve, du punche, de la dynamique et de la dinamite pour ce spectacle tout public programmé en "matinée" pour petits et grands. C'est dire si cela fait mouche. Histoire de poulet à bicyclette, c'est à dire à la vélocité incroyable, épopée drôlatique d'une petite tribu joyeuse, voilà le propos, simple et accessible.
Le volatile est symbole de liberté, pas de captivité en Afrique. Momboye nous livre ses souvenirs de jeunesse et évoque les élucubrations de cinq danseurs aux prises avec ce poulet magique qui ne cesse de divertir et tendre des pièges à cette communauté tonitruante.
Le rythme est endiablé, la danse très inspirée des rituels africains et ça bouge, ça balance en cadence pour le meilleur d'une rythmique contagieuse. C'est jouissif et la scénographie, sobre est composée d'une grande cage, sorte de piège de lumière bienveillant et efficace .
Le bonheur est sur le plateau et l'on quitte les artistes, rassasié de joie et de bonnes respirations, de bonne humeur
Bon pied, bon œil, que du positif dans cette Afrique chatoyante qui résonne de belles intentions.
Décidément le Monaco Dance Forum fait la part belle à la danse d'aujourd'hui sur toutes ces facettes
Encore un petit tour du côté du cinéma avec le film récent "Pina" de Wim Wenders et le tour est joué.De la "mémoire" à la création, la boucle est bouclée et la sensation que la danse est un art pluriel autant qu'unique se fait concrète et convaincante.
Jean Christophe Maillot est bien un monsieur Loyal, orchestrant compagnie, école et festival avec brio et pugnacité.
DE wIM wENDERS
aco aàydb
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