"La maison occupée": un premier opéra du jeune compositeur portugais Vasco Mendonça, mis en scène par Katie Mitchell, d'après une nouvelle de Julio Cortazar: imaginez le bouquet final: un opéra déroutant en huit-clos sidérant.
Ils sont deux chanteurs, comédiens sur le plateau une heure durant à exécuter et vivre les gestes du quotidien partageant la maniaquerie du "ménage": deux frère et souer dont l'univers va se rétrécir au fur et à mesure dans la tension des bruits surgissants de partout.
Une oeuvre à la Hitchkok ou Ionesco où l'absurde prend la pas sur la réalité, le fantastique sur le quotidien.
Le suspens est grand, ponctué par la musique qui renforce l'étrangeté de la situation.
Chant du cygne pour cet étrange couple confiné dans la monotonie de l'existence, de la routine.
Les deux voix sont celles de la détresse, de l'angoisse, merveilleusement interprétées par Edward Grint et Kitty Whately sous la direction de Etienne Siebens La dramaturgie nait littéralement du travail sur l'éclairage dans un décor domestique très classique.La musique sert le théâtre dramatique, au delà du drame, en autant de respirations pour s'en échapper.L'obsession grandissante de l'intrigue, la sensation d'enfermement, de clostration, d'enmurement est prégnante.
On étouffe comme les deux protagonistes, souffrant de claustrophobie. La répétition martèle les situations et l'atmosphère qui s'en dégage est convaincante!Irène et Hector rétrésissent dans le confinement de l'espace-lumière de la scénographie et leur fantôme resurgiront dans nos mémoires comme autant d'empreintes spectrales.
Un opéra entre banalité des tâches quotidiennes et rêveries fantasmées d'un ailleurs inaccessible: du rêve très maitrisé!
dimanche 22 septembre 2013
Musica 2013: une ouverture solenelle.
C'est en présence d'Aurélie Filippetti, ministre de la culture que s'ouvrait la 31 ème édition du festival Musica, celui de toutes les écritures de la musique d'aujourd'hui.
Au programme et interprétées par le SWR Sinfonieorchester Baden Baden und Freiburg, deux créations mondiales, signées de Marc Monet et Yann Robin.Et ce sous la direction de François Xavier Roth.
La première, "mouvement, imprévus, et....pour orchestre et autres machins" atteste de l’ingéniosité et de l'audace que l'on reconnait à Marc Monet.Il décortique et transforme le temple du concerto pour violon dédié au virtuose albanais Tedi Papavrami.Iconoclaste en diable, le voici en trublion, agitateur de notes, "maître de formes en rupture" pour nous envahir littéralement de sonorités inédites Des "imprévus", il se fait le maitre d'ouvrage guidé par un questionnement sur la tradition de la place du soliste au sein de l'orchestre: Pari gagné quand à l'écoute qui en découle, libre, imprévisible, sur le fil des surprises multiples comme autant de pièges à éviter.
"Un pied de nez drolatique" dont il nous a habitué, depuis entre autre la composition pour saxophone solo de la vidéo de Karine Saporta, "Le cirque" dont il signait en 1986, la partition déroutante, accompagnant gestes, grimaces et autres fantaisies de non moins fantasque chorégraphe.
Un concerto à son image, "déconcertant"!
Suivait " Monumenta" de Yann Robin, création de 2012/2013: face à l'architecture grandiose d'un orchestre, le compositeur livre une œuvre puissante, envahissante, qui déferle comme un ouragan dans l'espace-temps. Des images surgissent, fascinantes telles des envolées d'oiseaux terrassés par des salves, percussions détonantes. La tempête s'installe dans un flot discontinu, qui frappe, surprend, submerge. A la gigantesque formation démesurée qu'est l'orchestre, il offre des sons "monumentaux", disproportionnés, surdimensionnés dont la "taille" et les mesures découpent l'amplitude.
Une "usine à sons", des "mâchoires sonores" pour façonner des tâches sonores de couleur, des masses compactes résonnantes, par strates. Une tectonique de la musique, fractale, chaotique pleine d'énergie ébranle l'espace sonore et contribue à dégager une ambiance forte, magistrale, solenelle.
Une musique de combat, très chorégraphique dans l'écriture de la gestuelle musicale: les sons "glissent, s’étirent, se déploient et se métamorphosent".
Enfin Georg Friedrich Hass avec "limited approximations" de 2010 offrait une configuration scénique et sonore fort originale: six pianos à queues, disposés en demi-cercle sur le plateau prenaient "la vedette", pour matérialiser la réflexion du compositeur sur "l'intervalle de douzième de ton" passé au crible de la composition musicale.
Un jeu édifiant pour les sensations et l'écoute musicale ainsi proposée au sens.
Le trouble, les frictions dissonantes,le flou s'installe au grand bonheur de la création
Un concert d'ouverture très riche, un manifeste en faveur de la création concertante et symphonique, une "aventure" sonore: tel se définirait cette soirée prestigieuse, démesurée, "antidote à l'ordinaire des temps de crise"!
Au programme et interprétées par le SWR Sinfonieorchester Baden Baden und Freiburg, deux créations mondiales, signées de Marc Monet et Yann Robin.Et ce sous la direction de François Xavier Roth.
La première, "mouvement, imprévus, et....pour orchestre et autres machins" atteste de l’ingéniosité et de l'audace que l'on reconnait à Marc Monet.Il décortique et transforme le temple du concerto pour violon dédié au virtuose albanais Tedi Papavrami.Iconoclaste en diable, le voici en trublion, agitateur de notes, "maître de formes en rupture" pour nous envahir littéralement de sonorités inédites Des "imprévus", il se fait le maitre d'ouvrage guidé par un questionnement sur la tradition de la place du soliste au sein de l'orchestre: Pari gagné quand à l'écoute qui en découle, libre, imprévisible, sur le fil des surprises multiples comme autant de pièges à éviter.
"Un pied de nez drolatique" dont il nous a habitué, depuis entre autre la composition pour saxophone solo de la vidéo de Karine Saporta, "Le cirque" dont il signait en 1986, la partition déroutante, accompagnant gestes, grimaces et autres fantaisies de non moins fantasque chorégraphe.
Un concerto à son image, "déconcertant"!
Suivait " Monumenta" de Yann Robin, création de 2012/2013: face à l'architecture grandiose d'un orchestre, le compositeur livre une œuvre puissante, envahissante, qui déferle comme un ouragan dans l'espace-temps. Des images surgissent, fascinantes telles des envolées d'oiseaux terrassés par des salves, percussions détonantes. La tempête s'installe dans un flot discontinu, qui frappe, surprend, submerge. A la gigantesque formation démesurée qu'est l'orchestre, il offre des sons "monumentaux", disproportionnés, surdimensionnés dont la "taille" et les mesures découpent l'amplitude.
Une "usine à sons", des "mâchoires sonores" pour façonner des tâches sonores de couleur, des masses compactes résonnantes, par strates. Une tectonique de la musique, fractale, chaotique pleine d'énergie ébranle l'espace sonore et contribue à dégager une ambiance forte, magistrale, solenelle.
Une musique de combat, très chorégraphique dans l'écriture de la gestuelle musicale: les sons "glissent, s’étirent, se déploient et se métamorphosent".
Enfin Georg Friedrich Hass avec "limited approximations" de 2010 offrait une configuration scénique et sonore fort originale: six pianos à queues, disposés en demi-cercle sur le plateau prenaient "la vedette", pour matérialiser la réflexion du compositeur sur "l'intervalle de douzième de ton" passé au crible de la composition musicale.
Un jeu édifiant pour les sensations et l'écoute musicale ainsi proposée au sens.
Le trouble, les frictions dissonantes,le flou s'installe au grand bonheur de la création
Un concert d'ouverture très riche, un manifeste en faveur de la création concertante et symphonique, une "aventure" sonore: tel se définirait cette soirée prestigieuse, démesurée, "antidote à l'ordinaire des temps de crise"!
mardi 17 septembre 2013
Pierre Henry et Maurice Béjart: la danse électroacoustique s'affiche! Le maître du marteau....
La complicité et l'amitié de Béjart et Pierre Henry, c'est déjà "Messe pour le temps présent", "concerto pour une porte et un soupir", "le marteau sans maître".....
Mais aussi ces deux "toiles", œuvres bricolée s par Pierre Henry, autoportraits en B majeur, ou en Flamenco accrochées aux cimaises du musée d'art moderne de la ville de Paris, actuellement!
Et bientôt dans vos oreilles au festival Musica à Strasbourg!
Le jeudi 28 Septembre à la salle des fêtes de Schiltigheim à 19H "Pierre Henry, électroacoustique"
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