jeudi 28 novembre 2013

Traits d'union, sur-ligne et plumes accerbes: "une ligne satirique" au Musée Tomi Ungerer: ça danse!

tomi ungerer jazz festival
R.O. BLECHMAN, PAUL FLORA
WILLIAM STEIG, TOMI UNGERER :"une ligne satirique!", des plumes envolées!


Cette exposition est le second chapitre que le musée Tomi Ungerer consacre aux illustrateurs du XXe siècle. Elle présente près de 160 dessins originaux de R. O. Blechman, Paul Flora et William Steig, dont l’œuvre est ici présentée pour la première fois, et de Tomi Ungerer. Ce qui relie ces quatre géants des arts graphiques est la « ligne » de leur œuvre satirique, au sens propre et figuré du terme.
"Un plaisir de bal": l'Autriche y mène la danse sous la plume acérée du maitre autrichien: des traits précis, nets, vifs.
Coup de cœur pour Paul Flora, autrichien qui mène la valse!Il a tant à voir en regard avec l'oeuvre de Ungerer, que la filiation est évidente: satire sociale, humour, univers peuplé d'animaux, d'oiseaux rares, de suspens.
La narration dans ses images sourd dans l'évidence et le graphisme, vif argent est plus que convaincant.
En trois traits de crayon, voilà des univers absurdes, grotesques, satiriques à souhait!
Paul Flora (1922-2009) est un dessinateur dont l’œuvre a été peu diffusée en France mais qui est très connue en Autriche, son pays natal, ainsi qu’en Allemagne et en Suisse, où il a été souvent publié. Ses dessins, sobrement tracés à l’encre et en quelques coups de plume, vont à l’essentiel. Ils ont illustré, entre autres, les chroniques politiques et sociales de l’hebdomadaire allemand Die Zeit. Les œuvres de Paul Flora ont été prêtées parla Galerie Seywald à Salzbourg dans le cadre de la Présidence de l’Autriche du comité des Ministres du Conseil de l’Europe, avec le soutien de la Représentation Permanente de l’Autriche auprès du Conseil de l’Europe.
www.paulflora.com



mercredi 27 novembre 2013

"Sous leurs pieds, le paradis": Thomas Lebrun pour Radhouane El Meddeb et Oum Khalthoum: chansons de gestes



Sous leurs pieds, le paradis


Le chant, la danse, le soliste: tout un univers signé de l'iconoclaste et irrévérencieux chorégraphe "grassouillet", Thomas Lebrun.
Chanson de gestes, "Al Atlal", les ruines, se construit sous nos yeux!
Ce long poème d'Oum Khalthoum se tisse et s'incorpore dans tous les pores de la peau de Radhouane El Meddeb, un artiste à la mesure de ce pari audacieux.
Habiter les rythmes, la sensualité, la politique et la poétique des mots, des rimes.
Un solo sur mesure pour un interprète qui s'y prête et s'y apprête!
Tout commence par l'apparition d'un homme en short et tee shirt noir: il se revêt d'un pendrillon de scène, noir, pour s'en faire un tchador, puis s'en délivre et commence à esquisser de petits gestes précis des mains, des épaules. Il est rond "grassouillet", comme son chorégraphe et se joue de ses formes rondes avec bonheur dans une vélocité remarquable.
Les mouvements sont autant de rappels à des attitudes de femmes, de mère, et son identité se confond. Il est volubile, agile, net et tout un univers passe au travers de son corps, comme toute une histoire, une culture. Un homme qui danse, c'est tout.
Au fur et à mesure, il tourne, se love et nous hypnotise, nous ravit à l'envie.
Le regarder devient évidence, le suivre et se laisser guider par sa mouvance, une évidence!
La musique si nostalgique et hypnotique, si populaire, du fond des tripes et de la culture musulmane d'Afrique du nord d’Égypte est bien là, au creux du danseur; cette voix d'orient, éprise de liberté s'empare de son corps de danseur, d'homme, pour rayonner, résonner à l'infini.C'est grisant, enivrant!
Des gestes, des postures, de la gravité issue des mélopées et mélodies fougueuses, furieuses ou tendres de la chanteuse, voici en résumé sommaire la matière du spectacle, du solo, à deux, toujours: voix, corps.
"Le paradis est sous les pieds des mères" et cette part de dimension féminine en l'homme,demeure un leitmotif de la pièce.Et c'est bien la mère qu'on voit danser, vivre, se courber, ramasser, implorer, saisir, grandir dans l'espace;
On songe à "Les garçons et Guillaume, à table" le film de Guillaume Gallienne, en contrepoint, en réflexion, contrechamps, contre-chant.Quel corps pour quelle culture ou déterminisme social et fantasmagorique?
La mère façonne, inspire, forme, éduque, influence, transforme ou projette?

A voir et entendre les 25 et 26 Novembre à Pôle Sud à20H30.
www.pole-sud.fr

Sidi Larbi Cherkaoui par l'infatigable Rosita Boisseau: connivence.


Ce très bel ouvrage signé par l'infatiguable journaliste et rédactrice, Rosita Boisseau aux éditions Textuel est d'une incroyable richesse
Compagnonage entre le chorégraphe et l'écrivain cette monographie est unique et traverse l'oeubre de Sidi Larbi Cherkaoui, en images, en prose, en poésie, en connivence!
Le chorégraphe anversois a vu son succès décupler ces dernières années et son oeuvre est l'une des plus prisées de la scène contemporaine. 'Son' Boléro présenté en mai à l'Opéra de Paris a été ovationné. Cet ouvrage, nourri de très belles images et d'entretiens, valorisera les collaborations entre Sidi Larbi Cherkaoui et d'autres artistes : Akram Khan, Marina Abramovic, Anthony Gormley, Maria Pagès...
Les origines et le parcours de Sidi Larbi Cherkaoui, né dans une famille belgo-marocaine, nourrissent les motifs fondamentaux de son œuvre : reconnaissance de l'altérité, de la différence, acceptation de l'autre et de soi... Une vision optimiste jusque dans son inconfort qui explique l'adhésion du public.