vendredi 27 décembre 2013

"Danser":ça signifie quoi?

Un peu d'étymologie!
Faisait, en ancien français dancier, il est surtout usité, au départ, dans la langue d’oïl, la langue d’oc ayant des verbes en *bal (→ voir bailar en espagnol et portugais, ballar en catalan, ballare en italien) correspondant à bal, balancer. Deux étymons sont possibles [1] pour expliquer le verbe et ses sens :
  1. le francique *dintjan, en néerlandais deinzen (« se remuer en divers sens ; s'éloigner ») mais il pose problème d’un point de vue phonétique dans la mesure où l’on s’attendrait à un /i/ au lieu du /a/ de danser.
  2. le francique *dansôn (« tirer, traîner »), la danse étant une forme élégante et assez solennelle, trainante, par rapport aux rondes bondissantes. À ce titre, on pourrait réinterpréter les expressions idiomatiques « faire danser les écus » comme les tirer de la bourse, ou « faire danser l’anse du panier » comme tirer un panier alourdi par des achats, et qu’elles n’ont pris un sens « bondissant » que lorsque le sens initial du verbe germanique s’est perdu.
  3. Déverbal de « danser » issu d'une racine romane qui signifie « tirer en longueur » apparenté au latin tendere (« tendre »), tensus (« tendu »); danse étymologiquement désigne une chaine, une file. L'allemand présente Reigen (« danse », Tanz est un emprunt postérieur aux langues latines) et Reihe (« file », « rangé »).

"Danser sous la tempête" de Bertrand Cantat! Musique de saison!


Souleymane Siamanka et Bertrand Cantat en 2011 chantaient:"Danser souslapluie"!
Lisez!!!!!
"Cette nuit, le tonnerre chante comme un ténor et c'est lui qui a écrit ce couplet.
Il dit laissez le soleil sécher vos larmes s'il vous plait, allez danser sous la tempête que la pluie essuie vos plaies, prenez place à l'événement, le spectacle des éléments, dans le lointain le vent déploie des ailes immenses. Danser sous la tempête le torse et les pieds nus, face à un horizon recourbé comme un sourire qui souhaite la bienvenue. Danser sous la tempête comme un arbre millénaire, comme une âme dans la lumière, comme un navire qui a prit la mer. Danser sous la tempête comme le témoin d'un miracle, comme un chaman en pleine transe au pays des mirages. Prenez place à l'événement, le spectacle des éléments, dans le lointain le vent déploie des ailes immenses. Laissez le soleil sécher vos larmes s'il vous plait. Allez danser sous la tempête que la pluie essuie vos plaies. Laissez le soleil sécher vos larmes s'il vous plait. Allez danser sous la tempête que la pluie essuie vos plaies.
Lentement la terre qui s'ouvre, lentement le sang découvre les flammes, mais le feu qui couve jamais ne s'apaisera. Le temps dans l'éclair se répète à l'infini dans l'écho du futur et le dédale des siècles, pour qu'à vos pieds s'efface le cercle des bannis. Et le ciel déclenche le déluge, et le déluge fait naitre les ruisseaux, et les ruisseaux rejoignent les rivières et les fleuves qui cognent aux portes océanes. Et le ciel déclenche le déluge, et le déluge fait naître les ruisseaux, et les ruisseaux rejoignent les rivières et les fleuves qui cognent aux portes océanes.
Danser comme l'aigle vole, fait tournoyer même au sol, on doit accomplir ce qu'on doit, on doit, on doit sous la rafale. Danse comme vacille un guerrier épuisé qui jamais ne s'affale, danse comme la météore a déchiré l'espace. Il n'y a que d'autres astres que les astres consolent et isolent des désastres, danser pour effacer l'outrage que vos souffles rejoignent le souffle des orages, que vos souffles rejoignent le souffle des orages.
Laissez le soleil sécher vos larmes s'il vous plait. Allez danser sous la tempête que la pluie essuie vos plaies. Laissez le soleil sécher vos larmes s'il vous plait. Allez danser sous la tempête que la pluie essuie vos plaies.
Allez danser sous la tempête que la pluie essuie vos plaies, danser pour effacer l'outrage, danser sous la tempête comme un arbre millénaire, que vos souffles rejoignent le souffle des orages, allez danser sous la tempête que la pluie essuie vos plaies, que vos souffles rejoignent le souffle des orages.

 

La danse du ventre du poisson électrique!

  La nageoire anale du poisson électrique Eigenmannia virescens oscille selon deux mouvements antagonistes, ce qui confère stabilité et manœuvrabilité à l’animal.

 


Certains animaux, tels le colibri ou des espèces de poissons électriques, ont une maitrise exceptionnelle de leurs déplacements. Le colibri peut ainsi se déplacer très vite d'une fleur à une autre et s'arrêter en vol stationnaire pour se nourrir de nectar. Les poissons électriques peuvent, de la même façon, se maintenir en nage stationnaire dans un courant et avancer ou reculer brusquement. En examinant de plus près ces animaux, on découvre qu'ils font des mouvements qui ne semblent pas participer directement au déplacement. À quoi servent ces mouvements en apparence inutiles ? Noah Cowan, de l’Université Johns Hopkins à Baltimore, aux États-Unis, et ses collègues, ont montré que la double oscillation de la nageoire anale (située sous le ventre) du poisson Eigenmannia virescens, lui confère à la fois stabilité et manœuvrabilité.
Ces deux critères sont considérés par les ingénieurs comme antagonistes. Un système est stable s'il résiste à toute perturbation qui pourrait altérer sa trajectoire, tandis qu'à l’inverse, il est manœuvrable s’il peut changer de direction rapidement avec un minimum d’effort. Le monde animal offre cependant des exemples qui concilient ces deux critères. Le prix à payer est une dépense d’énergie supplémentaire pour réaliser des mouvements qui ne participent pas directement au déplacement.
C'est le cas du poisson électrique E. virescens, dont la nageoire anale effectue un mouvement ondulatoire particulier. Constituée d’environ 210 arêtes reliées par une membrane et chacune contrôlée par plusieurs muscles, cette nageoire s’étend tout le long du ventre. Sa partie antérieure oscille dans un sens tandis que la partie postérieure oscille dans l’autre sens. Cela engendre deux forces antagonistes, l’une orientée vers l’avant et l’autre vers l’arrière, comme deux hélices alignées qui tourneraient en sens inverse.
N. Cowan et ses collègues ont étudié le rôle de cette double oscillation par plusieurs approches. Ils ont filmé avec une caméra ultra-rapide – à 100 images par seconde – le mouvement de poissons électriques placés dans un courant de vitesse variable. Les poissons étaient encouragés à maintenir une position stationnaire pour rester cachés dans un petit abri. En faisant varier la vitesse du courant, les chercheurs ont observé que le point nodal de la nageoire – le point qui sépare les deux parties oscillant de façons opposées – se rapproche de la queue quand la vitesse augmente. En augmentant la longueur de la partie de la nageoire qui oscille en egendrant une force dirigée vers l'avant, le poisson compense la force d’entraînement du courant. Cette adaptation aux variations de vitesse se fait facilement, ce qui implique une grande manœuvrabilité.
Par ailleurs, les chercheurs ont modélisé le double mouvement d’oscillation. Ils ont montré que celui-ci crée une force d’amortissement qui augmente la stabilité du poisson en réduisant les effets liés à des perturbations. Ils ont ensuite construit un robot équipé d’une nageoire anale reproduisant le mouvement de E. virescens, et qui leur a permis de confirmer leurs observations. En outre, cela suggère des pistes pour construire des véhicules à la fois stables et manœuvrables.
Le supplément d’énergie à fournir en vaut-il la chandelle ? En théorie, E. virescens pourrait très bien parvenir au même résultat avec une oscillation simple de sa nageoire. Mais cela nécessiterait de mobiliser plus de ressources cognitives pour corriger les perturbations ou amorcer un changement de direction. La double oscillation, qui semble être un mouvement plus complexe, amortit en fait d'elle-même les perturbations, et facilite les changements de direction. Ainsi, les ressources cognitives seraient moins mobilisées par la locomotion, permettant au poisson de se consacrer à d'autres tâches.