mercredi 8 octobre 2014

"Pétrouchka": les illustres ballets russes illustrés!

Pétrouchka, un pantin de paille, est amoureux de la poupée ballerine. A chaque représentation, il espère qu'elle le préférera à Turban d'or. Mais le marionnettiste en a décidé autrement : Turban d'or tue Pétrouchka. Adaptation du livret du ballet russe par Claude Clément, magnifiquement illustré par Beppe Giacobbe, ce conte mêle l'univers de la commédia d'ell arte aux costumes et décors traditionnels des mythiques ballets russes (alexandre benois)
La ballerine est séduisante à souhait sur ses pointes redoutables et le pantin lui cède aisément!.
chez seuil jeunesse

Pas un pas sans Aperghis, aux armes citoyens avec Filidei: un Musica salve-acteur!

Quand les corps se font poétiques, quand sur un plateau nu, une violoniste devient archer, une comédienne, verbe et sons, c'est la magie Aperghis qui opère.
Noir total sur le plateau, petits bruits percussifs: raie de lumière pour découvrir deux paires de pieds nus qui se propulsent au gré de petits sauts résonnants..Martellement au sol, rythmes ludiques, partitions pour petits petons!
C'est le pied!
Pas un pas sans musicalité du corps, rythme des phrases de Beckett pour "Un temps bis"
Valérie Dreville texte en main, regards furtifs vers l'ailleurs, séduit par sa sobriété, tandis que Geneviève Strosser se fait virtuose de ce corps-texte, au violon
L'archer prolonge son corps, se fait complice et glisse , lent, retenu, pudique.
 C'est avec "Immobile" et "pour finir encore", "mirlitonnades" que l'art d'Aperghis fait surgir du phrasé des textes toute leur saveur rythmique, ondulatoire, mécanique.
En fermant les yeux on pourrait imaginer une ballerine à la barre qui exécute ses gestes, glissés, au tempo des mots: chaque petite pause entre eux est comme un souffle, une respiration, tremplin, appui et soutient pour la suite de la mélodie corporelle!C'est le temps d'aimer, de se refléter dans les miroirs qui difractent la lumière et dessinent en fond de scène des ombres surdimentionnées!Les lumières de Daniel Lévy se font théâtre d'ombres et de mystère.M
Larmes de beauté, alarme de ces textes si charnels, empreints de sons, frissons: ce parler est limpide et source d'apaisement, de recueillement. "Pour finir encore et autres foirades": on en redemande!

"L'homme armé": désarmant!
Autre genre inclassable après ce très beau théâtre musical, "L'homme armé" d'un duo improbable: Josquin Desprez et Francesco Filidei: un anachronisme fantastique, de science friction, style BD musicale: un genre nouveau est né
Grâce aux premiers "Cris de Paris" voici un accouchement singulier!
"Frère Jacques, lève- toi" disait Rameau et "sonnez les matines".On est secoué de toute part par cette artillerie légère cette division "blindée" qui avance pour sauver la musique et le son de sa geôle protectrice et protégée.
Tout vole en éclats et déflagrations
Ne tirez pas sur le public!Pan-pan et haro sur la musique!
On fait dans la révolution, une évolution de plus vers la liberté et la magie des sons guerriers d'aujourd'hui.
Ces James Bond de pacotille, révolver au poing sont musclés et inquiétants.Dans l'Aula du Palais Universitaire, la révolte gronde: au poste sur ce champde tir les guerriers officient,déflagrateurs, salvateurs à souhait, tonitruants et joyeux, malgré la gravité du sujet
Tirs à blanc ou pour de vrai....L'actualité de ces sons là,fait frissonner!
On s' y "tirailleurs" rue de la "roquette" dans ce Paris foisonnant:aux barricades avec cette oeuvre "L'homme armé", désarmante!Bastonnades, rixes, défense, c'est les barricades!
Mélange hybride de la messe de Josquin Desprez et de la "misa super l'homme armé" de Filidei, on voyage allégrement dans le temps.
Les munitions ont changé cependant et ici brillent et claquent révolvers, fusils, mitraillettes en autant de salves  anarchiques
Frontal, le groupe de musiciens au masculin, affronte le public, tire et vise juste!
Des carapaces comme des cuirasses de CRS, deviennent râpes sonores et ces giletspare-balles crissent sous leurs doigts.
Rafales, feu d'artifice, pétards, klaxons mégaphones aphones succèdent aux mélodies médiévales, polyphonies vocales subtiles, complexes.
Et on se tire ailleurs en prenant la poudre d'escampette! Feu, c'est parti!
Confrontation des genres, des situations qui déstabilisent, enchantent et transgressent les codes acquis et pressentis!

Dans les munitions on remarque:
K Kimar CZ 75 Mod 75 auto, Bruni 315 automatique, Colt Python 357 magnum, Carabine à bascule à air comprimé Gamo, Glock 17 GM030 KSC, Walther P99, Manu Arme Cal 4,5 177, Beretta 75 auto KWC mod 9,2 FS cal 9, Kalashnikov modèle AK 47, Smith and Wesson 45 Semi-auto Chief’s Special, Glock 18 G18 C Walther, Flli Pietta calibre 36 modèle 1851 Navy, Alarme portable Prévenson, Taser TW11, reproductions d’armes pour enfants, bombes lacrymogènes, sifflets de police, balles à blanc…
L’inventaire est digne d’une saisie des douanes dans un repère du banditisme international, sauf qu’il s’agit ici de l’instrumentarium réuni par Francesco Filidei, aux sonorités et intensités dûment recensées. Déflagration, sirènes, bruits de balles, recul du chien, chargement, extraction du chargeur… tout y est méthodiquement décrit selon une échelle de valeurs établie du pianissimo au fortissimo.

Annexe Aperghis

« Confronter la lecture et le corps, la musique et le texte, trouver un temps qui passe entre les deux, des mots si particuliers de Samuel Beckett – cette langue qui s’affranchit du sens pour aller vers le sonore – et la musique elle-même. Autour des mots, trois partitions qui créent un entrelacs de sens et de sons, de virtuosité et de temps. Chercher les rythmes exacts, observer l’écoute de l’une et de l’autre, de l’actrice vers la musicienne, de la musicienne vers l’actrice, révéler des moments oubliés, montrer des extraits de corps, jambes-bras-coudes-visages, comme ceux de dames de Rembrandt. Ombres vivantes et mouvantes, surgissements de moments graves et gais, en alternance. »
Georges Aperghis réunit les éléments d’un théâtre musical nouveau, comme pour montrer que chacun pris dans sa singularité peut influencer l’autre par simple juxtaposition : la voix de Valérie Dréville et les textes de Samuel Beckett, la virtuosité de Geneviève Strosser et les musiques pour alto solo de Georges Aperghis, Helmut Lachenmann et Franco Donatoni, les lumières et situations scéniques imaginées avec Daniel Levy. C’est dans ce déroulement successif que le public va construire son propre chemin, grâce à un art de l’écoute ouvert où le voisinage et l’assemblage sont principes de composition.

mardi 7 octobre 2014

La danse "in situ": photographies opéra tionnelles!

  • Le photographe Pierre-Élie de Pibrac a suivi pendant une saison les danseurs et leur environnement à un moment clé, avec le départ de Brigitte Lefèvre et l'arrivée de Benjamin Millepied.

    L'exposition présente plusieurs centaines de clichés noirs et blancs des coulisses du corps de ballet.
Ce somptueux Beaux-Livre présente une vision originale du ballet de l’Opéra de Paris, à travers l’objectif de Pierre-Elie de Pibrac. Une première partie de photographies noir et blanc raconte le quotidien du corps de ballet, des salles de répétitions à la scène, durant une saison complète. Accompagnant sa démarche photographique, les grands noms de la danse prennent à leur tour la parole, offrant un témoignage inédit et intemporel de la vie au palais Garnier : Aurélie Dupont, Nicolas Le Riche, Eleonora Abbagnato, Benjamin Millepied… Enfin, ce sont deux séries couleurs purement artistiques que le photographe a travaillé pour retranscrire l’émotion ressentie « in situ ».
La qualité de l’impression, le revêtement de la couverture, la main du papier et le ruban marque-page raviront les passionnés de photographie comme de danse ou tout simplement les amoureux de Paris, soucieux de découvrir les secrets du Palais Garnier. Textes : Benjamin Millepied, Brigitte Lefèvre, Nicolas Le Riche, Aurélie Dupont, Eleonora Abbagnato, Isabella Ciaravola, Amandine Albisson, les danseurs du corps de ballet, Arnaud Dreyfus, Gilles Djéraouane, Olivier Ponsoye.
Né à Paris en 1983, Pierre-Elie de Pibrac commence à travailler sur le médium photographique en 2005, avec une série de paysages urbains sur New York. Ses premiers documents photographiques remporteront de nombreux concours, lui permettant de pousser plus loin son travail et d’exposer notamment aux Transphotographiques de Lille (2007), au musée de l’Elysée à Lausanne (2006) et au Grand Palais (2013). Ses deux derniers projets (American Showcase, 2010 et Real Life Super Heroes, 2012) ont été publiés et exposés en France et à l’étranger. Pierre-Elie entretient un rapport très complet à la photographie : de tradition argentique (influencé notamment par le travail de son grand-père Paul de Cordon), il choisit avec soin ses appareils photographiques et adapte sa distance au sujet. Chacun de ses projets revêt un genre particulier – le reportage-document, l’abstraction picturale, la mise en scène plasticienne – poussé à l’extrême dans le choix de l’appareil, du cadrage, de l’éclairage, de la composition, du support d’impression jusqu’à la scénographie.
Il est actuellement distribué par l’agence Vu’.
  • Distribution : "In situ - Dans les coulisses de l'Opéra de Paris" Pierre-Elie DE PIBRAC (Photographie)