jeudi 9 octobre 2014

"Papa was not a rolling stone": danse salvatrice!


Un film inspiré du livre autobiographique de la réalisatrice Sylvie Ohayon avec Doria Achour et Aure Atika!



Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l'histoire de cet envol.
Distributeur
Pathé Distribution
Secrets de tournage
8 anecdotes
Année de production
2013
Box Office France
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Date de sortie VOD
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Budget
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 La danse pour passion fait tenir le coup à l’héroïne et les scènes de répétitions coriaces sous la direction de Sylvie Testu en maitre de ballet sont fort bien filmées!
La Courneuve, les années 1980. Stéphanie, élève modèle, est bien décidée à ne pas passer sa vie à la Cité des 4000. Or ni sa proviseure, ni sa mère juive tunisienne, ne comprennent son ambition et ses envies d'ailleurs. Elle étouffe auprès de sa mère peu cultivée et dominée par son mari Christian, qu'elle a épousé quand le père de la jeune filles les a quittées. Stéphanie peut compter sur le soutien de sa grand-mère et de sa grande amie Fatima. Cette fan de Jean-Jacques Goldman patiente avant de prendre son envol grâce à sa passion pour la danse et les livres. En attendant, elle vit ses premiers émois amoureux en prenant soin de garder sa réputation intacte... 

"Pulcinella": Stravinsky: de belles rencontres avec Le TNS, L'OnR et L'OPS

De belles rencontres, un métissage et maillage généreux autour du projet de Julie Brochen: lier comédie, musique en live pour évoquer le très riche univers de l'inconscient collectif qui plane autour du singulier personnage de Polichinelle!Et faire ainsi appel aux forces vives créatrices et artistiques du cru: de la proximité équitable culturelle en quelque sorte!Du "local" au plus haut niveau de conception et collaboration.

Autour de la musique de Stravinsky, ce spectacle réunit le chef Marko Letonja et l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, Julie Brochen et les comédiens de la troupe du TNS, trois chanteurs, ainsi que Michele Monetta, grand maître de la Commedia dell’arte. 
Pulcinella est une invitation à entendre autrement, en s’approchant du trouble des origines, pour donner à « voir » ce qui, dans la musique, nous bouleverse.

Les décors et les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS.




Pulcinella est remonté des enfers, du tréfonds de notre mémoire originelle. Inquiétant, insaisissable, capable de se transformer et se démultiplier… il est la matière brute dont naissent tous les personnages possibles.
Création du TNS en coproduction avec l'OPS et l'ONR
Avec des comédiens de la troupe du TNS,, de chanteurs de l'Opéra Studio de l'OnR, et de l'Orchestre Philarmonique de Strasbourg, direction Marko Letonja
du 11 au 18 Octobre 20H au TNS

mercredi 8 octobre 2014

Pascal Dusapin, en grand à Musica et Bartock en son château!

Avec l'Accroche Note il fait encore un bout de chemin avec deux créations mondiales: noblesse oblige pour cet ensemble, fer de lance de la création musicale contemporaine, berceau de bien des projets et Pygmalion inspirant  bien des compositeurs!
On ne présente plus Pascal Dusapin à Musica, le plus joué des compositeurs français de sa génération. Son rendez-vous d’automne avec le public strasbourgeois est quasi rituel depuis trente ans, et les musiciens de l’Accroche Note en sont les interprètes fervents depuis leur rencontre au tout début des années 80.
By the way pour clarinette et piano et Wolken pour voix et piano viennent compléter cet extraordinaire répertoire construit en commun. Wolken (des nuages) est un cycle de cinq chansons sur des poèmes de Goethe écrits en hommage au météorologue anglais Luke Howard, avec lequel l’écrivain entretint une correspondance tardive. Stratus, Cumulus, Cirrus et Nimbus sont complétés d’une « Luminosité blanche » extraite de Nausikaa. Françoise Kubler interprète cette musique très inspirée avec légato, pianissimo: son timbre se glisse et se fraie un chemin subtil dans cet univers intimiste.
Tout s'évase, s'élargit, se déploie: l'horizon se forme, lointain, les sons s'étirent, s'épanouissent judicieusement: alors se dessine un paysage ouvert, offrant toute possibilité au rêve, à l'évasion.
On frôle ici la méditation, la douceur d'un calme apparent où les éléments naturels se taisent au profit de sons, de résonances intuitives, très délicates, savoureuses, délicieuses!
On retrouve ici, dans sa musique, l’attrait de Dusapin pour les formes vaporeuses et mouvantes qu’il a par ailleurs généreusement photographiées.
Outre la création mondiale d’un nouveau trio de Dai Fujikura "Being as one" (voix, clarinette basse et violoncelle, sur un texte de Harry Ross), et les poèmes de Borges ""Two englisch Poems by Borges"mis en musique par Daniel D’Adamo, on retrouvera l’une des premières partitions que Christophe Bertrand, "Dikha" alors âgé de vingt ans, avait composée lors de son cursus de composition à l’Ircam, en 2001. Un signe en mémoire de celui qui fut, dans les années 2000, l’un des plus brillants jeunes compositeurs associé au Festival.Armand Angster, seul en scène s'empare de la partition avec souffle, énergie et brio: la clarinette et son "miroir virtuel" électronique, se répondent, se chevauchent: duo, duel entre les couches et strates de musique, voici un beau combat entre musique live et pré-enregistrement!Instables les sons se transforment, s'amenuisent, disparaissent et le corps du musicien investi à fond dans ce jeu très virtuose et ténu, se meut avec grâce et tension.



Avec l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg, voici Pascal Dusapin en compagnie de Barbe-Bleue, celui de Bela Bartock, pour son "Morning in Long Island" de 2010!
Deux œuvres qui s'entrechoquent mais dont la dramaturgie musicale, bruissante et chaotique pourrait être le trait d'union!
"Le château de Barbe Bleu":
Une oeuvre monumentale, digne de rencontrer l'interprétation de l'Orchestre en grande forme sous la direction de Marco Letonja.
Oeuvre qui se déploie au fur et à mesure que le drame qui se trame entre les deux chanteurs protagonistes, se joue. Discussion et confidence intimes, interrogation de Judith à propos de ce secret qui se cache derrière chaque porte
Avec opiniâtreté, la voici qui insiste, réclame les clefs de ce futur enfer, comme autant de possibilités pour ouvrir et faire céder les portes ouvrant sur un paradis possible!
La tension augmente, l'orchestre s'empare de cette atmosphère tendue et mystérieuse pour restituer le rytme implacable et irrévocable du drame!
On a écrit que « Le Château de Barbe-Bleue est le château intérieur de Bartók, avec ses portes et ses douleurs et ses craintes, ses révélations, ses transgressions, et ses lacs de larmes qui encadrent notre existence. » (Gil Pressnitzer)
Nina Stemme, l’une des plus grandes voix actuelles (Isolde à Bayreuth, Brünnhilde à la Scala…) comme son partenaire Franz Hawlata (Baron Ochs au Metropolitan, Hans Sachs à Bayreuth…) donnent à cette version de concert sa force dramatique incomparable.

 "Morning in Long Island"
Une pièce pour orchestre de Dusapin qui trouve au coeur de l'ensemble de l'Orchestre, toute sa dimension gigantesque d'oeuvre titanesque.
Les flots de musique, les masses sonores qui s'amplifient évoquent ces paysages multiples que l'univers de l'Océan évoque au créateur.Flux, reflux, mouvements ondulatoires déferlent sur des plages sonores riches et puissante Le ressac des vagues déferlantes évoqué par les cordes, les immersions de sons enveloppant font naviguer dans des contrées lointaines et on échoue sur des matières denses, voluptueuse dans un océan de frénésie, de danger, de tensions maritines
Le retour au calme est incertain, une apnée retient notre souffle, coupé, haletant, en osmose organique, physique avec une oeuvre loin de laisser notre corps indiférent.
Empathie garantie dans une tectonique musicale digne du chaos des origines
Du" grand" Dusapin déferle, si bien soutenu par un orchestre au service de la puissance de l'instant musical.
Les vents se répondent en fond de salle, dispersés pour mieux inonder, envahir peu à peu l'espace sonore.Souvenir d’une longue marche matinale sur une plage de Long Island, en 1988, le compositeur Pascal Dusapin, évoque « les sons de la mer qui déferlait, les bandes d’oiseaux qui planaient en cercles, les parfums salés du sable et ces plantes immenses échouées comme des lianes qui bruissaient en farandoles sauvages (…), au loin une musique de danse, comme les fragments d’une mémoire ancienne. »
Bruissements, murmures et couleurs relient fortuitement, à un siècle de distance, ces partitions mobilisant toutes deux la puissance évocatrice du grand orchestre.
Une soirée d'ouverture de saison pour l'Orchestre qui augure des meilleures  surprises!