mercredi 15 octobre 2014

"Hommes de flamenco" ou " Angel Gitano" de Ruven Afanador

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Dans des photographies très contrastées, voici une galerie de portraits de danseurs flamenco, sidérante!
Angel Gitano c'est une  mise en scène dans de puissants contrastes noir et blanc très brillants des égéries de cet art érotique et splendide, glorieux et plein de panache. Des gitans nus ou vêtus somptueusement!
Préface de Diane Keaton , Ruven Afanador photos
chez la Martinière

L’univers des danseurs de flamenco, vu avec humour et érotisme par un grand nom de la photographie contemporaine.
Faisant pendant à Mil Besos (2009), remarquable ensemble de photographies de femmes de flamenco, Ángel Gitano démontre avec exubérance l’imagination opulente du photographe de talent qu’est Ruven Afanador.
Exploitant le contraste puissant du soleil blanc et implacable de l’Espagne andalouse, les images éblouissantes de Ruven Afanador présentent un univers peuplé de gitans plus vrais que nature, de musiciens expressifs et de danseurs de flamenco débordant de beauté et de panache. Immobilisés dans des poses ou au milieu d’une danse, tous incarnent la passion juvénile, sauvage, indissociable du monde du flamenco. Vêtus de superbes costumes ou bien nus, ces hommes diffusent une séduction râpeuse, un classicisme inné et un érotisme d’une charge singulière.
Des photographies qui heurtent et provoquent, contestant les définitions conventionnelles de la beauté, pour une exploration poétique et érotique du monde flamenco au masculin. Un magnifique ouvrage en noir et blanc.

mardi 14 octobre 2014

Terpsichore sa muse!

Sous toutes ses formes, la muse, s'amuse!

"Mange tes morts": tu ne diras point! A table!

Des portraits d'homme bien "cuivrés" à la trempe de fer, lourds, colossaux, sympathiques et proches de l’irréel, tant ils semblent sortir de la légende
Le film de J.C. Hue déborde d'énergie, de coups de gueule et de poings, d'amour aussi, de brutalité
C'est rustre et brut de coffrage comme ces corps qui parlent, se heurtent, s'affolent dans des déboires et situations abracadabrantesques!
Ca bouge très bien!
Jason Dorkel, 18 ans, appartient à la communauté des gens du voyage. Il s’apprête à célébrer son baptême chrétien alors que son demi-frère Fred revient après plusieurs années de prison. Ensemble, accompagnés de leur dernier frère, Mickael, un garçon impulsif et violent, les trois Dorkel partent en virée dans le monde des « gadjos » à la recherche d’une cargaison de cuivre.
Du beau premier long métrage aux lisières du documentaire de Jean-Charles Hue, la BM du Seigneur, on reconnaît dans cette exposition les composantes élémentaires, réagencées et redistribuées au gré d’un nouveau récit aux puissants catalyseurs de mythologie et de fiction alors encore au repos. Les visages des familles Dorkel et Dauber. «T’as pas le droit, alors prends le gauche !» à l’interjection très usitée «Mes morts !»).Seul manque encore au tableau de ces prémices la silhouette la plus marquante du précédent film, la centaine de kilos et quelques, sculptée par les bières sifflées à la douzaine, du tendre colosse Fred Dorkel - qui y rencontrait rien moins qu’un ange. Celui-ci ressurgit cette fois telle une apparition, dans un tour prodigieux du montage à l’issue d’un chaotique rodéo mécanique, histoire d’affirmer qu’outre le frère absent recraché par sa geôle, cette fois, l’ange, c’est bien lui. Un ange ni blanc ni noir - ivre, à n’en pas douter, ivre de liberté.
La sèche minutie d’une peinture de leur mode de vie à la marge des normes sous une lumière ambrée de fantasmagorie fâchée avec la cosmétique morose du réalisme social. L’attention à la furibarde vigueur de leurs échanges dans une langue claquante!