L'exposition à la HEAR Chaufferie à Strasbourg ouvre ses portes ce vendredi 28 Mai à 18H 30 précises: à l'intérieur, l'espace blanc, le white cube est vide
Seul au centre trône sur une estrade surmontée d'une marche, un gigantesque distributeur de chewing gum ou de jouets dans des boules de plastiques
Mais dans son sein, sa matrice, c'est Steven Cohen qui se niche, loge son corps blanchi, dénudé, sanglé de sa guêpière ou corset rose, auréolé de dentelles rosées
Le tutu dans le bocal, comme un fœtus habitant d'une cloche transparente, recroquevillé
Identifié par une étoile jaune, collée sur la paroi du distributeur
C'est gênant, choquant et si parlant!
Bête ou monstre à contempler au musée de l'évolution ou dans le cabinet de curiosités d'un laboratoire d'expérimentation, une galerie de l'évolution ou une vitrine de musée anatomique.
Plus d'une heure durant, voici notre étrange animal contant de son corps une histoire de marchandage: on glisse dans la fente du jouet surdimentionné une pièce de monnaie et il s'anime, envoie par télécommande des images de ses performances, de la synagogue de Strasbourg, de son corps filmé en direct par une caméra paluche De ses entrailles aussi, ses yeux, sa glotte ! Radiographie echographie de la chair domptée, prisonnière, capturée comme un animal en cage que l'on mate.
Les gens se succèdent, hésitent à jouer ce jeu de la prostitution, du voyeurisme;on tire son coup pour voir !On reçoit une petite boule plastique ou des images !
Parfois Steven Cohen fait mine de refuser, les fait patienter: tout se mérite dans ce monde perverti !
Les spectateurs, debouts autour du totem, regardent fascinés ce corps sous cloche, maquillé toujours avec une extrême précision, lèvres noircies en cœur, longs cils graciles qui battent lentement........
La petite danseuse de quatorze ans de Degas dans sa vitrine est bien dépassée, de plusieurs longueurs !
A chaque époque, ses monstre et fantasmes, ses horreurs et ses plaisirs entre vérité, pornographie, mensonge et cruauté.
Performance dans le cadre de la résidence de l'artiste grâce à la HEAR, le FRAC Alsace, Pôle Sud
Une exposition des chaussures des performances de Steven Cohen, comme un reliquaire double ces instants de grâce inoubliables, uniques!
jusqu'au 29 Juin
vendredi 29 mai 2015
Laurent Chétouane: bach/passion/johannes : come' Bach ! Bach again !
Le plateau nu, douze interprètes se glissent sur la scène et dévoilent peu à peu leurs attributions: sont-ils danseurs, musiciens, chanteurs?
Tout se mêle puis s’effrange, se délite dans la douceur et la lenteur.
Une chanteuse se révèle parmi eux, quatre danseurs et ceux qui regagnent leur "poste" pour des "taches" bien définies et mieux assumées: les musiciens instrumentistes du groupe Solistenensemble Kaleidoskop.Confusions des répartitions de phrasés musicaux et chorégraphiques pour une simplification et une jouissance directe de l'oeuvre.
Plus de deux heurs durant c'est à la passion du Christ que nous sommes invités à méditer, à partager, à communier.Belle et généreuse idée que de faire lecture commune de la Passion selon St Jean: autant pour la musique qui s'égrène très justement, joyeuse, profonde, rebondissante, que pour une danse débridée, libre, simple et non performative..
Musique à danser? Ni fugue, ni requiem, elle glisse et définit des espaces où se lovent les danseurs, dans une gestuelle qui enfle et se déploie le long de la pièce
La danse Bach- chique
Sobre au début, plus cassante, marquée quand vient la crucifixion, le chemin de croix.
On relie l'oeuvre biblique avec intérêt et curiosité dans une lecture commune et collective
Messe, culte, rencontre plutôt entre le public et la volonté de Chétouane de donner à voir une oeuvre musicale jamais statique, toujours fluide et surprenante, décalée, humble, vivante, vive argent.
Bach again, come Bach pour une cérémonie partagée, païenne plus que religieuse, spirituelle en diable, corporelle, charnelle; anticonformiste, indisciplinaire à souhait mais "sage" aussi !
Étirée dans le temps et l'espace
Chemin de croix, bivouacs et haltes salvatrices vont nous mener au dénouement : la rédemption,résurrection, l'érection du danseur dans la danse qui n'a rien de très "catholique" ni "orthodoxe"
"Artiste transfuge entre France et Allemagne, entre théâtre et danse, Laurent Chétouane, se nourrit de philosophie. Elle irrigue ses pièces. De l’amitié dans son duo « M ! M » à cette pièce toute musicale. Auprès de Bach, on retrouve sa démarche singulière basée sur la rhétorique du corps, de la voix et sur la notion de représentation. A ses relectures des grandes œuvres classiques, qu’il s’agisse de textes ou de musiques, il sait donner la force d’une interprétation novatrice. Après ses remarqués « Sacré Sacre du Printemps » et « Variations sur l’Ouvert », il met en scène « BACH/PASSION/JOHANNES ». Avec en sous-texte, la pensée de Jean-Luc Nancy et l’idée de faire entendre une autre voix sur l’adoration.
Tout se mêle puis s’effrange, se délite dans la douceur et la lenteur.
Une chanteuse se révèle parmi eux, quatre danseurs et ceux qui regagnent leur "poste" pour des "taches" bien définies et mieux assumées: les musiciens instrumentistes du groupe Solistenensemble Kaleidoskop.Confusions des répartitions de phrasés musicaux et chorégraphiques pour une simplification et une jouissance directe de l'oeuvre.
Plus de deux heurs durant c'est à la passion du Christ que nous sommes invités à méditer, à partager, à communier.Belle et généreuse idée que de faire lecture commune de la Passion selon St Jean: autant pour la musique qui s'égrène très justement, joyeuse, profonde, rebondissante, que pour une danse débridée, libre, simple et non performative..
Musique à danser? Ni fugue, ni requiem, elle glisse et définit des espaces où se lovent les danseurs, dans une gestuelle qui enfle et se déploie le long de la pièce
La danse Bach- chique
Sobre au début, plus cassante, marquée quand vient la crucifixion, le chemin de croix.
On relie l'oeuvre biblique avec intérêt et curiosité dans une lecture commune et collective
Messe, culte, rencontre plutôt entre le public et la volonté de Chétouane de donner à voir une oeuvre musicale jamais statique, toujours fluide et surprenante, décalée, humble, vivante, vive argent.
Bach again, come Bach pour une cérémonie partagée, païenne plus que religieuse, spirituelle en diable, corporelle, charnelle; anticonformiste, indisciplinaire à souhait mais "sage" aussi !
Étirée dans le temps et l'espace
Chemin de croix, bivouacs et haltes salvatrices vont nous mener au dénouement : la rédemption,résurrection, l'érection du danseur dans la danse qui n'a rien de très "catholique" ni "orthodoxe"
"Artiste transfuge entre France et Allemagne, entre théâtre et danse, Laurent Chétouane, se nourrit de philosophie. Elle irrigue ses pièces. De l’amitié dans son duo « M ! M » à cette pièce toute musicale. Auprès de Bach, on retrouve sa démarche singulière basée sur la rhétorique du corps, de la voix et sur la notion de représentation. A ses relectures des grandes œuvres classiques, qu’il s’agisse de textes ou de musiques, il sait donner la force d’une interprétation novatrice. Après ses remarqués « Sacré Sacre du Printemps » et « Variations sur l’Ouvert », il met en scène « BACH/PASSION/JOHANNES ». Avec en sous-texte, la pensée de Jean-Luc Nancy et l’idée de faire entendre une autre voix sur l’adoration.
Ni fusion ni effusion dans la chorégraphie de Laurent Chétouane. Sans doute un mouvement, inaccompli car incessant. Telle pourrait peut-être se qualifier cette « excès-danse » singulière modulant les formes de présence en scène : brèches, ouvertures, échappées, autorisant l’excès, le débordement."_IF
Au Maillon Wacken les 28 et 29 Mai 2OH 30 en accueil avec Pôle Sud
jeudi 28 mai 2015
Inscription à :
Commentaires (Atom)








