vendredi 29 mai 2015

Laurent Chétouane: bach/passion/johannes : come' Bach ! Bach again !


"Sept musiciens et cinq danseurs à l’écoute de "La Passion selon Saint-Jean". C’est la vision de Laurent Chétouane, emporté par la partition de Jean Sébastien Bach. Une échappée créative à perte de vue."
Le plateau nu, douze interprètes se glissent sur la scène et dévoilent peu à peu leurs attributions: sont-ils danseurs, musiciens, chanteurs?
Tout se mêle puis s’effrange, se délite dans la douceur et la lenteur.
Une chanteuse se révèle parmi eux, quatre danseurs et ceux qui regagnent leur "poste" pour des "taches" bien définies et mieux assumées: les musiciens instrumentistes du groupe  Solistenensemble Kaleidoskop.Confusions des répartitions de phrasés musicaux et chorégraphiques pour une simplification et une jouissance directe de l'oeuvre.
Plus de deux heurs durant c'est à la passion du Christ que nous sommes invités à méditer, à partager, à communier.Belle et généreuse idée que de faire lecture commune de la Passion selon St Jean: autant pour la musique qui s'égrène très justement, joyeuse, profonde, rebondissante, que pour une danse débridée, libre, simple et non performative..
Musique à danser? Ni fugue, ni requiem, elle glisse et définit des espaces où se lovent les danseurs, dans une gestuelle qui enfle et se déploie le long de la pièce
La danse Bach- chique
Sobre au début, plus cassante, marquée quand vient la crucifixion, le chemin de croix.
On relie l'oeuvre biblique avec intérêt et curiosité dans une lecture commune et collective
Messe, culte, rencontre plutôt entre le public et la volonté de Chétouane de donner à voir une oeuvre musicale jamais statique, toujours fluide et surprenante, décalée, humble, vivante, vive argent.
Bach again, come Bach pour une cérémonie partagée, païenne plus que religieuse, spirituelle en diable, corporelle, charnelle; anticonformiste, indisciplinaire à souhait mais "sage" aussi !
Étirée dans le temps et l'espace
Chemin de croix, bivouacs et haltes salvatrices vont nous mener au dénouement : la rédemption,résurrection, l'érection du danseur dans la danse qui n'a rien de très "catholique" ni "orthodoxe"

"Artiste transfuge entre France et Allemagne, entre théâtre et danse, Laurent Chétouane, se nourrit de philosophie. Elle irrigue ses pièces. De l’amitié dans son duo « M ! M » à cette pièce toute musicale. Auprès de Bach, on retrouve sa démarche singulière basée sur la rhétorique du corps, de la voix et sur la notion de représentation. A ses relectures des grandes œuvres classiques, qu’il s’agisse de textes ou de musiques, il sait donner la force d’une interprétation novatrice. Après ses remarqués « Sacré Sacre du Printemps » et « Variations sur l’Ouvert », il met en scène « BACH/PASSION/JOHANNES ». Avec en sous-texte, la pensée de Jean-Luc Nancy et l’idée de faire entendre une autre voix sur l’adoration.

Ni fusion ni effusion dans la chorégraphie de Laurent Chétouane. Sans doute un mouvement, inaccompli car incessant. Telle pourrait peut-être se qualifier cette « excès-danse » singulière modulant les formes de présence en scène : brèches, ouvertures, échappées, autorisant l’excès, le débordement."_IF

Au Maillon Wacken les 28 et 29 Mai 2OH 30 en accueil avec Pôle Sud

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