vendredi 18 septembre 2015

Musica 2015 : ouverture en version "s", small , short répertoire pour piano à quatre feuilles, quatre mains !


Ouverture "réduite"pour le départ officiel du voyage au long cour dans l'univers des musiques d'aujourd'hui du prestigieux festival MUSICA à Strasbourg.
Que l'on s'explique! Vanessa Wagner eut cette brillante idée de proposer un programme uniquement d'oeuvres "réduites" pour piano telles, "Le Sacre du Printemps" de Stravinski ou "La valse" de Maurice Ravel.
Extraordinaire interprétation par quatre pianistes, pointures incontournables de ce genre de répertoire, compagnon de la musique contemporaine aussi: on retrouve Wilhem Latchoumia, Cédric Tiberghien, Marie Vermeulin et Vanessa Wagner!
Départ de la soirée à la Salle de la Bourse pleine à craquer avec "Nocturnes", transcription pour deux pianos de Maurice Ravel: les ondes subtiles et joyeuses de cette musique, d’emblée paraissent magnifiées par la sobriété instrumentale et acoustique.
Quant au "Sacre" de Stravinski, tension, détente, suspens et ravissement ne cessent de parcourir l'écoute surprenante de cette version
Faire subir un "régime" amincissant à un chef d'oeuvre, bel exercice de discipline pour aller à l'essentiel de la forme, du rythme, de la structure
On songe à la version chorégraphique chantée de Jérôme Bel: une danseuse nue sur le plateau murmure l'intégrale du Sacre...........
Sublime !
Même procédé pour "Amériques" de Varèse, transcription pour quatre pianistes par le compositeur lui-même.Quatre démiurges de la geste pianistique, de la direction aussi car se repérer n'est guère facile pour se mettre à l'unisson , même à quatre mains
Soirée porte bonheur à quatre feuilles, trèfle singulier pour une soirée "économique" riche de tant de sonorités, dévoilant un instrument emblématique, le piano: qui va piano, va sano!

A deux mains pour du XXL avec l'orchestre symphonique de Baden-Baden / Fribourg !

jeudi 17 septembre 2015

Kaporal danse !

Lil Buck x Kaporal, une collaboration urbaine originale

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Kaporal se tourne officiellement vers la culture urbaine et les arts en général, en choisissant Lil Buck comme égérie pour sa prochaine campagne.
Kaporal se tourne officiellement vers la culture urbaine et les arts en général, en choisissant Lil Buck comme égérie pour sa prochaine campagne. (© Kaporal)
 
Connaissez-vous ce nouveau prodige de la danse, appelé Lil Buck ? Il a été rendu célèbre par une vidéo de Spike Jonze (le réalisateur de "Her", avec Scarlett Johansson et de "Dans la peau de John Malkovich" avec Cameron Diaz), dans laquelle il dansait sur un air de violoncelle, joué par Yo-Yo Ma. Il a ensuite accompagné Madonna sur scène lors de la mi-temps du Super Bowl en 2012, avant d'intégrer la troupe du MDNA Tour. Puis, tout s'est enchaîné rapidement pour ce vegan assumé, que la marque de prêt-à-porter Kaporal a choisi comme égérie pour sa campagne Automne-Hiver 2015/2016.

Un danseur bien dans son jean

Lil Buck n'en finit pas de séduire le public français. D'abord applaudi à Versailles pour sa prestation, digne du roi soleil, il y a quelques semaines, il a manifestement suscité l'intérêt de la chaîne cryptée. En témoignent son passage remarqué au Grand Journal de Canal+ et une interview avec Yann Barthès en début de semaine. Puis, le danseur de génie est monté sur scène à l'occasion d'un événement parisien signé Kaporal pour présenter la collection Automne-Hiver 2015/2016 de la marque. Et pour cause, le virtuose de Memphis n'est autre que la nouvelle égérie de la griffe phocéenne, qui affiche fièrement son amour pour le mélange des genres. La campagne, baptisée "Take me as I am" est une ode à la liberté, à l'art et aux cultures urbaines, entre musique, danse et vêtements Kaporal, évidemment.
Sur scène comme dans le spot publicitaire, le jeune homme s'adonne à ce qu'il sait faire de mieux : la danse. Il nous fait une démonstration de sa spécialité, à savoir le Jookin, terme qui désigne les pas aériens qui donnent l'impression que le danseur flotte. C'est une sorte de moonwalk, mais en mieux, appelée "gangsta walk". C'est d'autant plus riche quand c'est Lil Buck qui exécute les mouvements, car il a également suivi une formation en danse classique. En réalité, il a créé un genre à part entière, l'Urban ballet, au confluent de toutes les influences qui ont modelé son art. Son style, à mi-chemin entre le hip-hop et le ballet lui a d'ailleurs valu d'intégrer la liste des 25 meilleurs danseurs du monde selon Dance Magazine, dès 2012.
Après avoir lancé son jean connecté avec Buzcard, la marque française, qui ne se limite pas au denim, continue sa mue en affirmant sur ouverture vers l'avenir. Quant au spot, il sera dévoilé dans son intégralité à la rentrée.

mercredi 16 septembre 2015

"Clôture de l'amour" : et "ouverture" de saison au TNS :je t'aime, moi non plus !


Première représentation en ouverture de saison au TNS, nouvelle direction de Stanislas Nordey, et pour faire connaissance quoi de mieux que de le rencontrer, là , sur le plateau, comédien, dans un duo torride de Pascal Rambert, "Clôture de l'amour"
Un homme, une femme, au "travail" dans leur plus simple appareil de comédien : le corps, la langue, les mots.
Les maux d'un couple, du couple, qui jaillissent, torrides et violents, de la bouche de Stanislas Nordey, comme des salves lancées, brûlantes, féroces, méchantes, à l'attention d'une femme, Audrey, plantée devant lui, à distance on négligeable. Le tir a démarré, fiévreux, convulsif, le corps tremblant, fébrile, tendu. A vif, meurtri éructant les mots, les phrases, remplis de souvenirs d'un passé pas encore effacé.

Passé d'un amour partagé, fulgurant, joyeux dont il ne reste ici que des lambeaux: plus de désir ni d'appétit de l'autre! J'accuse, je dénonce, je sort de ma bouche les maux, les douleurs mais aussi la tendresse et l'humour d'un sort fatal à tous: l'érosion, l'usure des sentiments jusqu'au dégout, à la haine.
On songe à la chanson "Voulez-vous danser Madame"de Jean Tranchant, l'histoire d'une rupture coquette, où il vaut mieux "tourbillonnez dans l'espace" que de se quereller!!
Le duel commence, en soliloque arbitraire qui ne laisse place à aucune réponse de la part d'Audrey
Elle va subir une heure durant, dans son corps les invectives de Stan, en jean et tee shirt banal, comme un homme, un vrai, simple et commun.
Paroles de corps soigneusement chorégraphiées par Rambert pour les deux comédiens, danseurs d'un soir, modelés par la force des propos, l'humour et la dérision de la situation
La patte du chorégraphes, en fait deux chats félins pour l'autre, aux abois, tantôt dressés, toutes griffes dehors, tantôt soumis ou muselés par un mutismes paralysants, tétanisés par la violence , la vérité, la cruauté des mots de l'autre

Nu et cru, ce texte qui avance ou recule comme les corps attirés ou aimantés, reflués, refoulés aussi par l'absence du désir ou le souvenir pesant d'un bonheur partagé, effacé, englouti
Ils se frôlent, se regardent pour mieux tenir debout ou tomber.Lui mouille sa chemise,transpire, se donne,partage les sons,se jette dans la bataille, guerrier de la beauté, du dire et du faire "ici"!


Les mots du corps, de la danse : on y "ventile" on respire, on se déplace on y pratique le yoga des yeux............Glossaire contemporain du geste, pour une écriture charnelle, incarnée, à vif dans la chair d'un cortex, une vision mentale aussi de l'amour.
"Clôture" comme une frontière, une barrière infranchissable désormais qui fera se tenir à distance des corps autrefois fusionnels qui poussaient "l'escarpolette" délicieusement ou comme "un panier de fraises" dégustaient l'amour à deux dans un duo et des "portés" enflammés!
Audrey Bonnet, troublante, rageuse ou soumise, tétanisée ou emportée par la virulence des propos, est belle, juste et danse son texte, au doigt et à l’œil! A fortes ou petites doses, à "petits bougés" subtils
Pour couronner le tout, en final, les deux amants s'affublent d'un cerceau de plumes, objet de la parade amoureuse par excellence: ni mâle, ni femelle, le paon et la paonne se rabibocheraient-ils dans une cérémonie animale cocasse ?


Les deux comédiens réalisent ici une performance physique singulière comme un exercice de style, technique virtuose mais aussi comme deux fantômes quittant leur enveloppe pour mieux flotter dans un monde de l'absence, de la perte. Et le public de savourer cette "dépense" à vue, sans compter lui aussi sur l'épuisement né de la communion public-acteur, si intense de cette pièce, pleine de pièges tendus, de rebonds, de tension-détente!
Paroles de chorégraphe!

Au TNS jusqu'au 27 Septembre

lire aussi "Rambert en temps réel" de Laurent Goumarre  aux Solitaires Intempestifs