lundi 25 septembre 2017

"La Parade": Cloclo, Claudine danse sa vie de majorette !


La Parade, est une fable bien réelle. C’est l’histoire de Cloclo n°18, majorette, de Jonathan, adepte de tuning, de Freddy, éleveur de coqs de combats et de Gros Bleu, le pigeon voyageur, qui au rythme de l’harmonie de Oignies et sous le regard bienveillant des géants, vivent leurs passions héritées des traditions ouvrières du Nord. Loin de l’image sociale réductrice et des préjugés, Mehdi Ahoudig et Samuel Bollendorff voient dans cette survivance, une génération portée par l’espoir.

"La Parade" est un conte post-industriel, une fable documentaire. C’est l’histoire de Cloclo la majorette, de Jonathan, l'homme Vectra, adepte de tuning, de Gros Bleu, éleveur de pigeons voyageurs... Des hommes et des femmes qui vivent pour leurs passions héritées des traditions ouvrières du Nord. Loin de l’image sociale réductrice et des préjugés, Mehdi Ahoudig et Samuel Bollendorff voient dans cette survivance une génération portée par l’espoir.
On apprend que Claudine a vécu un drame. Séquence bouleversante. Car l’image montre la majorette en train de danser seule, dehors, sur une route déserte : sourire immense, tête haute, Claudine est fière et rayonnante, face à la caméra. Mais le son, c’est sa voix à elle en train de nous raconter ce drame, avec une grande pudeur. On comprend alors qu’elle danse pour faire quelque chose de beau de tout ce chagrin. Elle cherche une parade contre l'oubli.

La Parade. Film de Samuel Bollendorf et Mehdi Ahoudig.

dimanche 24 septembre 2017

"Die Puppe" :l'animation musicale : un pile ou Phace réussi !


Depuis plusieurs années Musica propose des séances de ciné-concert. Engagé de longue date dans la production de projets pluridisciplinaires, l’ensemble autrichien PHACE propose cette année de redécouvrir Die Puppe (1919), chef-d’œuvre d’Ernst Lubitsch pour lequel le tchèque Martin Smolka composa en 2010 son Puppenkavalier. Le musicien, auteur de plusieurs partitions pour le cinéma, y témoigne de l’émerveillement suscité par ce film, dont la magie burlesque doit beaucoup au talent d’Ossi Oswalda, comédienne star du muet (elle ne tourna que deux films parlants), en charge ici d’un rôle virtuose.



Alors à la projection de ce petit bijou délicieux, burlesque et plein de verve, on ne peut que s’enthousiasmer. La musique sert à merveille l'ingéniosité de l'action, le magnétisme du jeu des acteurs, la narration qui sourd des corps en mouvement, et bien sûr les instants consacrés à la danse: envolées corporelles, expressions pertinentes des émotions, exagérations comiques de la mobilité du jeu des regards, des yeux....Un langage cinématographique très kinestésique, une musique épinglée au rythme de la succession des plans fixes, des trucages, appuyant certains effets avec bonheur, renforçant l' impact de l'image.Animé toujours par la figure de la "poupée" mécanique ou organique, ce personnage raidi plein de charme et de malice.Les moines, rayonnants de cupidité maline, Hilarius, en savant allumé, cheveux hirsutes et magnétiquement animés
Un bel ouvrage musical, inspiré, joué avec verve et conviction par l'ensemble Phace, pile dans le mille !

Raquel Camarinha et Yoan Héreau: piano-voix: un nuancier musical.


Raquel Camarinha et Yoan Héreau ont entamé leur collaboration en 2012. S
pécialisés dans le répertoire français du XIXe et du début du XXe siècles, ils s’intéressent également au répertoire du Lied allemand. Portant dans le même temps une attention toute particulière à la musique des compositeurs de notre temps, ils ont notamment développé d’étroites collaborations avec Kaija Saariaho et Francesco Filidei. 
Après avoir pu découvrir Raquel Camarinha dans Giordano Bruno, opéra de Francesco Filidei à Musica 2015, la voici en récital avec le pianiste Yoan Héreau, par ailleurs chef de chant de plusieurs créations contemporaines (dont Thanks to my Eyes d’Oscar Bianchi au Festival Musica 2012). Le programme qu’ils donneront cette année à Strasbourg mettra leur sensibilité complice au service de leur goût pour la mélodie française (Debussy) et les compositions d’après-guerre (Crumb) –jusqu’aux pages les plus récentes (Saariaho, Adès).
Un concert matinal, dominical de rêve: celui de Debussy de la veille?
Non, mais c'est par les "Ariettes oubliées" du même Debussy que démarre la rencontre entres les deux virtuoses du piano et de la voix! Des poèmes de Verlaine, de la musique vocale, la jeune et talentueuse chanteuse en fait une ode à la beauté, l'amour dans un nuancier de couleurs chantées, celles des voyelles (de Rimbaud)!
Quand à l'oeuvre de Kaija Saariaho, "Leino Songs" les deux interprètes y façonnent une atmosphère ténue, discrète et sensible à partir des textes de Leino : paroles en finlandais, musicalité des mots, tout concoure à résonner et faire trembler voix et touches du piano.
Un intermède au piano solo de Yoan Héreau, jouant "Blanca Variations" et c'est au tour de "Life Story" d'enchanter ce récital inouï: Raquel Camarinha s'y révèle espiègle comédienne, jouant de ses expressions de visages, changeantes au gré des situations cocasses vécues par un couple improbable: chant et diction impeccable au vu des embûches de la partitions, mimiques et clins d’œil coquins, désabusés ou moqueurs: un régal de vécu et d'intelligence du texte!
Et pour clore ce festin "Apparition" de George Crumb, mélodies et vocalises élégiaques pour soprano et piano amplifié.
Une mise en scène impromptue du pianiste plongeant élégamment dans son instrument pour lui soutirer plaintes et percussions cocasses.Une performance de la chanteuse qui sait faire mourir sa voix, la plus ténue possible ou la faire vibrer et vivre, déployée, percutante et émouvante.
Et de nous offrir au final, trois "rappels": Debussy, Poulenc avec "Montparnasse" et "Violons": Raquel Camarinha avouant au public que son séjour à Musica fut un des plus beau cadre de travail et de partage avec le public: normal, on aura à trois reprises put évaluer l'amplitude de son talent: de la "mère" à la "putain", en traversant les univers des plus belles mélodies, complices du piano!