jeudi 22 février 2018

"Poètes, vos papiers" ! Désordre public et mélancolie gracieuse.

"La Compagnie Théâtre Lumière  invite à découvrir la lecture-spectacle « Poète, vos papiers ! » d’après les textes des chansons de Léo Ferré, Mercredi 21 février 2018, 20h, au Café Brant à Strasbourg.

Pour son nouveau spectacle, la compagnie Théâtre Lumière s’est immergée dans l’œuvre de Léo Ferré. « Poète, vos papiers ! » offre une soirée en toute intimité avec l’essence même de l’artiste: son écriture, sa poésie, sa vision du monde, sa tendresse, ses blessures, sa fragilité, son humanité et sa jubilatoire et profonde croyance en l’Amour.

L’univers de Léo Ferré a toujours accompagné Christophe Feltz dans son parcours de comédien et de metteur en scène. Il fait partie de ces artistes (avec Boris Vian, Jacques Prévert, Serge Gainsbourg ou encore Raymond Devos) qui ont radicalement changé sa vie en lui donnant l’envie de découvrir le théâtre, la littérature, la poésie, la musique, le cinéma, la peinture et la création artistique dans toute sa multiplicité, son foisonnement et sa richesse.

Au cours de cette lecture spectacle, on  entend les textes (et parfois même des extraits de chansons) de ses « incontournables » devenus cultes tels que La vie d’artiste, Paname, Vingt ans, T’es rock, coco !, Jolie môme, Avec le temps… Mais on découvre aussi d’autres textes plus méconnus, de véritables petites perles rares et précieuses de ce grand poète qu’est Léo Ferré."


Et bien, à son pupitre voici Christophe Feltz, qui va nous déclaMer, les textes "nus" de Léo Férré: l'occasion d'écouter , de savourer la richesse littéraire de ses textes, sa gouaille, sa ferveur, sa nostalgie, sa soif de volupté, d'érotisme caché... Un inventaire bien pesé, bien choisi de chansons qui se se succèdent à l'envi. Bien entendu le célèbre "Poètes, vos papiers" qui révèle l'engagement politique, anarchiste et poétique de ce lion, crinière blanche au vent de la provocation.Irrévérencieux en diable !
"Est-ce ainsi que les hommes vivent?" pour nous rappeler Aragon et sa poétique engagée.Jolie déclamation pour "C'est le printemps", "T'es rock coco" pour un autre registre méconnu, "Les romantiques", "Chanson vulgaire". Et c'est "Jolie Môme" qui fait frissonner, même sans la musique...Feltz psalmodie avec délicatesse et respect, donne un rythme autonome aux paroles, aux mots du poète maudit, chantonne, entonne quelques notes pour y mettre son grain de sel!
Un "sprechgesang" bien à lui. C'est "extra" tout cela: on navigue dans les univers proches d'Apollinaire, Baudelaire, Lautréamont, Rimbaud...Les textes se succèdent sans interruption, on glisse de l'un à l'autre dans le trouble et la surprise, jouant à saute frontières sans le savoir. La surprise est grande de se retrouver de l'autre côté de la rive.
"Pour tout bagage, on a vingt ans", on divorce, on tressaille dans ces univers si humains, si brûlants de passion où l'on se consume.On brûle, se rassasie. Et le chimpanzé fait ses ravages.On triche, on se maquille, seul avec sa gueule, "Ni Dieu, ni maître" pour se diriger.
On critique Barclay, Europe 1, bien sûr, on satanise le tout et c'est "Beau Saxo" qui vient calmer la donne!
Surprise pour "Avec le temps" un duo en complicité avec Luc Schillinger, caché parmi les auditeurs. Beau couple, qui se répons d'une strophe à l'autre, dialogue fertile et jouissif pour un thème nostalgique et trop connu!
Franglais, désopilant pour "La langue française", truffée de gags linguistiques: je cause français, bien sûr, tout en anglicisme...
Et pour clore "Je vous aime d'amour" s'il fallait le rappeler!La mer, la marée de sentiments, de douleurs, de jouissance.
Les deux compères s'enfuient par la porte, jouent avec la vitrine du café Brant et disparaissent, fantômes de l'artiste maudit.
Vos papiers, s'il vous plait pour troubler ainsi l'ordre public!

Au café Brant ce mercredi 21 Février 2018

mercredi 21 février 2018

"(La Horde) To Da Bone": ameutée par youtube, une meute en alerte, en jumpstyle!


Danse dans les e-toiles...
Quand internet, poste sur les mobiles, une danse de smartphone et passe au plateau !

"(LA)HORDE réunit un trio de jeunes artistes rebelles travaillant au croisement de la danse et des arts visuels. Leur projet singulier, To Da Bone, s’intéresse aux danses dites « post-internet » à travers la pratique du Jumpstyle, danse issue de la subculture des musiques techno.
Depuis trente ans, le monde de la techno est associé à un foisonnement de pratiques culturelles et festives. Le collectif (LA)HORDE y puise l’originalité de sa démarche. Et si le trio ne renie pas ses convictions, l’adresse frontale n’est pas leur style. Dans To Da Bone, ils explorent le monde fascinant des vidéos de hardstyle postées sur Internet, en particulier le Jumpstyle: « En convoquant des interprètes issus de plusieurs pays, en soulignant l’émancipation qu’apporte Internet, en choisissant cette danse avec son histoire, tout le spectacle est forcément politique.» Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel refusent toute forme de hiérarchie, au sein de leur groupe comme sur scène. Mais depuis leurs débuts en 2011, convaincus que le corps est aujourd’hui impliqué différemment entre espaces réels et virtuels, ils interrogent la représentation, les corps et l’image." I.F.
T'Aka danser....
Ils entrent sur scène un par un, se positionnent, immobiles, en baskets et blousons customisés, comme des graffs ou bombages...Le groupe nous regarde, fait face, quelque peu menaçant. Puis le mouvement démarre, celui que l'on attend de découvrir, ce nouveau "hip-hop", cette nouvelle façon d'exister par la danse, apprise, découverte en ligne sur le net, puis reproduite à l'envi, seul dans sa chambre: danse de solitude, de passeurs d'identité, de technique pour déjà inscrire à l'échelle du patrimoine ou de l'archive, une "nouvelle née", la danse "jumpstyle"!
Les poings serrés, ce portrait de famille de départ, soude la "meute" et "la horde" peut déferler en mouvements inédits: spirales, tricotages volubiles des jambes, maille à l'endroit, maille à l'envers.Machine de guerre en marche, ils vocifèrent, poussent des cris de ralliements: à l'armée, comme à l'armée! Puis on rompt et se disperse, s'éparpille en autant de petites constellations qui tourbillonnent. Solos virtuoses, danse très sportive, technique où la dépense, la perte et le don sont de mise. Indispensable lien entre eux pour tenir en empathie, se soutenir les uns les autres: population singulière, teintée de codes et d'une écriture formelle. Battles, solos et démonstration d'un savoir danser inouï.
Comme un match de foot, une assemblée en marche. Ils sont menaçants, parlent dans leur langue maternelle en bord de plateau dans cet univers hostile. Comme un rituel, en ronde, ils esquissent des traces de danse "trad", enlacés, solidaires, portés par le rythme endiablé. Archéologie du mouvement, du futur de gestes inventés, fouillés dans les strates des muscles profonds.Acharnée, sur la défensive, cette danse de guerriers interroge, intrigue, comme un rituel chamanique où la dépense hypnotise et maintient en transe.  Terpsichore en baskets, puis en direct, filmée et reproduite sur écran géant par une caméra témoin: reportage sur l'histoire du jumpstyle: on aura tout compris une e-toile est née dans les lumières jaunes bordées de fumigène, des silhouettes s'adonnent au bonheur et plaisir de constituer un collectif dansant, fort et étrange machinerie, prête à broyer du geste, à digérer la rage et exprimer toute une gamme de dynamiques obsessionnelles. Jusqu'à l'os !
De la "danse savante"au cœur du plateau, hors toile d'internaute qui prend corps et graphie.

A Pôle Sud les 20 et 21 Février


lundi 19 février 2018

Barbies !