vendredi 9 mars 2018

Célestine, petit rat de l'Opéra de Gwenaele Barussaud


Une semaine a passé depuis que Célestine est entrée à l'école des petits rats. Alors qu'elle tente de s'habituer à sa nouvelle vie à Paris, Célestine est toujours attristée de voir son chausson porte-bonheur suspendu à la façade de l'Opéra depuis que Solange l'y a jeté le jour de son audition ! Célestine va devoir faire preuve d'ingéniosité pour le récupérer. Heureusement, son amie Adèle a promis de l'aider en échange d'une excursion à l'Exposition Universelle, dont tous les journaux parlent en ce début de siècle. L'occasion pour les deux petites danseuses de s'émerveiller encore...


Nous sommes en 1900 et c'est le grand jour pour Célestine, 11 ans : elle monte enfin à Paris pour passer le concours d'entrée à L'Opéra, son rêve depuis toujours ! Pour elle qui n'a jamais quitté la ville de Lille, c'est une grande aventure. Célestine est tout de suite fascinée par la ville et ses lumières. Et encore plus par l'Opéra, le palais des fées ! Mais une fois dans les vestiaires, la jeune danseuse n'est plus certaine que ses chaussons porte-bonheur vont lui suffire pour réussir l'audition. Elle sait qu'une candidate sur dix seulement aura la chance d'être retenue, pourvu que ce soit elle...

Marc Felten: danse macabre !


La galerie Gillig présente la première exposition personnelle de l'artiste sur ses cimaises, après l'avoir exposé à St-Art en 2017 et 2016, ainsi que sur son stand en solo-show à la foire internationale Scope Basel  en 2016.



L’œuvre de MARC FELTEN s’inscrit dans la tradition de l’étude et de la représentation du corps humain, un univers original à la confluence du graff, du tag et de l’illustration. Peinture expressive, excessive, énergique, le corps y est clairement exposé, dans toute sa violence, souvent hybride homme-animal ou homme-animal-machine.

"Le récit d'un homme inconnu": la maïeutique à l'oeuvre !


Une création au TNS - Texte de Anton Tchekhov - Mise en scène de Anatoli Vassiliev. Avec 
Valérie Dréville, Sava Lolov, Stanislas Nordey. 
Dans la Russie de la fin du XIXe siècle, un révolutionnaire se fait passer pour un valet afin d’être engagé chez Orlov, dont le père est un homme d’État - c’est lui qu’il souhaite atteindre. Sous sa fausse identité, il observe patiemment et en silence la vie cynique de son « maître » : ses jeux, sa maîtresse. Cette femme, en quête d’absolu, va venir tout bouleverser. Grand metteur en scène russe, Anatoli Vassiliev interroge avec cette nouvelle de Tchekhov ce que nous sommes profondément : à quoi consacrons-nous nos vies ? Comment aimons-nous ? Quel espoir, quel avenir voulons-nous transmettre ?



C'est "physique" et éprouvant, magistralement interprété, plus de trois heures durant, par des "athlètes"du verbe, du corps et de la prosodie.Comme une danse qui tangue vers la Lagune...Une gondole qui berce ceux qui y rêvent pleinement.
Elle danse en prologue,dans une entrée, fluide, juvénile et enfantine, joyeuse. Le plateau, investi de degrés, et en pleine face frontale, les acteurs, tout près du public à l'orchestre. Placement libre pour cette performance signée de Vassiliev, qui comme on le sait exige des comédiens un travail méticuleux d'improvisation, de répétition sans le texte, de dépense et de perte des repères. Le tout pour mieux stigmatiser un métier d'endurance, de don, d'abnégation: ici on s'efface^pour mieux recommencer: et c'est à peine si on reconnait Valérie Dréville et Stanislas Nordey, dépouillés de leurs attributs reconnaissables. Elle en bourgeoise fébrile, cassante, déterminée et vindicative, lui en valet, en homme à tout faire: faire le thé, pousser des guéridons pendant que le couple s'adonne au dialogue, au jeu et aux aveux, mensonges ou vérités en tout genre. Vassal puis révolutionnaire, insurgé et planifiant sa revanche, voilà pour le héros métamorphosé, détective dissimulé entre les murs de la demeure de la famille.Un laquais inquisiteur, inquiétant, suspect et fauteur de trouble: l'ère du soupçon est ouverte pour ce philosophe du soupçon à la Marx, Nietzsche ou Freud ....
Si le terrorisme est le phare du propos, caché, dissimulé à travers jeu, attitudes et postures renvoyant plutôt à la liberté, le confort bienséant de la bourgeoisie russe de l'époque, c'est le verbe qui va trahir les situations Verbe éructé en petites touches saccadées, comme autant de machinerie qui avance pas à pas sans se douter des enjeux de pouvoir de cette diction presque slammée. Clamée !
Ils dansent aussi ces personnages, magnifiquement investis de fluidité, de légèreté et singulièrement désinvoltes, primesautiers!Comme Lénine, ici en référence, celui qui fréquenta le Cabaret Voltaire des dadaistes ou le Monte Vérita de Rudolf von Laban!
Une épreuve que cette représentation, dense, pertinente mise en scène de cette nouvelle. Orlov, incarné par Sava Lolov s'y révèle patriarche et amant, père d'une petite fille dont l'accouchement grand-guignolesque et sanglant est un épisode troublant, épique et perturbant!
Une saga familiale désopilante où accoucher semble facile, porter l'enfant, signe d'un érotisme brûlant, et voyager dans Venise, un périple nautique quasi touristique....Quand un valet "de chambre" résume à lui seul, un ensemble intime et composé comme une musique sensible: un concert théâtral, formation restreinte et coup de poing à la face du théâtre!

Au TNS jusqu'au 21 MARS