dimanche 7 octobre 2018

"Oscyl Variation" : biomorphie en ronde bosse !




Présenté avec le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg dans le cadre de #happy20mamcs 
ce dimanche 7 Octobre!




Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, aiment à faire dialoguer leur danse avec des matériaux inédits. Dans OSCYL Variation, il s’agit d’objets mobiles inspirés d’une sculpture de Jean Arp. Entités ailées, couleurs, formes et mouvements distillent leur énergie et leurs sensations dans l’espace du musée. Etrange et ludique performance chorégraphique, Oscyl Variation transporte le spectateur dans un paysage poétique qui bouleverse la perception.




Quand Hans Arp dialogue avec la danse, c'est avec Sophie Tauber sa compagne, danseuse et plasticienne.
Ici, ce sont les sculptures rondes, joufflues et sensuelle, au corps de femme qui inspirent les deux chorégraphes
Des objets mobiles, clones des œuvres de références font l'objet de manipulations ludiques et spatiales.
Animés, manipulés, vécus dans leur forme et niche, sur leur surface, comme des pièces de jeu d'échec géant.
C'est curieux, parfois drôle et très inspiré par des expériences physiques, sensorielles qui sourdent des gestes des danseurs.
Habillés sobrement, de couleurs, ils évoluent en ronde, liaison et rhizomes pour fabriquer un mode d'emploi improbable, risqué, oscillant entre équilibre et déséquilibre!
On s'y plait à retrouver la fabuleuse galeries de sculptures du MAMCS et à rêver qu'elles soient ainsi animées à loisirs !
Une façon très pertinente de révéler les secrets de ces êtres "vivants", ré-animés pour ce faire par l'énergie des danseurs, joyeux manipulateurs, propulseurs d'objets-corps-images si familiers à nos yeux !

En coproduction avec Pôle Sud CDCN 
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"No show post defile": Pierre Boileau et son"L'un des paons danse"s'expose et ne se défile pas! Métissages....


No show post defile, performance avec Sabine Cornus, Arnaud Richard Cécile Dabo et Pierre Boileau
La compagnie L’Un Des Paons Danse est créée sous l’impulsion de l’artiste chorégraphe Pierre Boileau. Elle chemine à la lisière de plusieurs champs d’investigation de la danse et des arts plastiques, et interroge au travers d’une approche de la danse de type laboratoire, les données de l’acte de création de la performance : « corps – mouvement – espace ».

laurent waechter

Lisières, franges, trame et chaîne pour ce tissus , en miroir, en regard à l'oeuvre de Vasconcelos!
Comment dialoguer avec l'ouvrage prolixe de l'artiste, sans copier, illustrer, plagier toute sa matière à tisser de l'art, à forger des accumulations d'objets pour en faire des univers, des ambiances...?
Réponse faite déjà lors du vernissage de l'exposition au MAMCS, réitérée et reconduite en cet après-midi de fête dans la nef du musée.
laurent waechter

Nef habitée par quatre énigmatiques personnages, de noir et blanc moulés, gaines et corsets seyants, perchés sur des talons aiguilles, mieux que des Louboutin, car "made in Boileau", fait maison, produit de proximité en circuit court!
Ils avancent, se présentent, cagoulés, masqués, tout "genre" confondu.Démarche altière pour défilé hors mode, mais dont le "mode" d'emploi est simple: habiter l'oeuvre monumentale de l'artiste portugaise, à l'envi et dans le désir de la prolonger, de l'interpréter!
Chant très princier, stylé d'un des protagonistes de cette performance insolite, qui vient légèrement troubler le cercle affairé des "tricoteuses", les addicts de ce méli-mélo, entrelacs de fils de laine qui tricote amour et chaleur, échange et convivialité.
laurent waechter

On passe d'une salle à l'autre, guidé, introduit par le quatuor singulier: talons aiguilles et falbalas rivés au corps près de l'immense chaussure de casseroles et couvercles: des "pointures" pour cette oeuvre remarquable, clin d’œil au gigantisme, à l'absurde. On passe sur les frigidaires comme des SDF, avec leur charrette d’accoutrements, trésors de costumes vintages sortis d'un Emmaus étonnant. Autour du lit, dressé, matelas de toutes les étreintes, lumineux, un duo s'installe et flirte. C'est glamour et tendre à souhait; pendant que à l'intérieur d'un bac à plumetis épouseteurs, l'un d'entre eux joue au filet à papillon, papillonne et enchante, charme et s'envole. Dans la "salle de bain" c'est l'après midi d'un foehn où le miroir reflète le passage à l'acte d'un pays d'Alice dans les merveilles.
Inquisiteur, sans jamais offenser, ni violer les œuvres, le quatuor à corps, revisite l'univers débridé de Vasconcelos sans heurt et avec beaucoup d'intelligence; relier, inter-ligerer ce qui peut l'être comme un lien, un fil conducteur d'Ariane, fil rouge à broder, à tisser en maître du métier.
Car ces performeurs là sont des as en la matière: le solo de Sabine Cornus sur les airs de fado, dans la chambre rouge est de toute beauté: torse à demi nu, robe à volant, elle rode et se dérobe à l'envi. A côté, une femme étale ses atours de fourrure, peluches et poils en poupe!
Au final c'est dans un film policier vintage (on songe aux "Innocents) près de la voiture dont la carrosserie est jonchée de fusils d'opérette en plastique, que l'on plonge!
Pauses évocatrices de peur ou de satire du genre, pastiche du fantastique avec leurs masques de superman, superwomen, ou d'anti héros de pacotille.
laurent wachter

Les peluches de foire,du Trone à l'intérieur du véhicule semblent revivre ces instants immortalisés d'humour, de distance et de recul!
photo: la fleur du dimanche

A noter la diversité et l'inventivité des costumes à danser: masques, robes, atours à fleurs, paillettes, plumes et poils, tout droit sortis d'un grand magasin, bazar joyeux de la récupération et de la transformation ingénieuse des matières: le tissu comme seconde peau à toucher, effleurer, sentir à même la surface, la superficie des pores qui organisent la respiration....des tissus organiques! Du biologique à fleur de peau du monde, de l'art en bonne perfusion, à goûter sans modération
Quel talent, pour ces artistes performeurs en diable, usant de malice, d'impertinence respectueuse au regard d'une sculptrice des objets ressassés, empilés, récoltés, ré-collectés et accumulés au bonheur de l'Art! Recycler le monde et tout ira mieux, tricoter du lien, effilocher les matières pour les sentir, les magnifier...
LAURENT WACHTER

"L'un des paons danse", talons hauts, aiguilles à coudre, dés jetés sans coup de hasard, pour un univers à la Duchamp ou Filliou, à la Kafka ou Ionesco où le geste est grâce et salut, rédemption et communion La petite cérémonie ambulatoire fait du bien, thérapie salutaire
Sous la nef du musée, il s'en passe des choses étranges!

Au MAMCS ce samedi 6 Octobre


"The Bootleg Beatles" : les pom-pom boys répondent à l'Appel ! Sergents pas Pépères !


Après avoir donné en concert les chansons de Sgt. Pepper, les Bootleg Beatles s’emparent d’un autre enregistrement mythique : l’Album blanc, gravé il y a tout juste cinquante ans.

"Imitée, jamais égalée disait-on de la Suze, rebaptisée "Ruse" !!!
"Évitez les contrefaçons" surenchérissait la réclame des chocolat Menier....

Comme Monsieur Propre, ils lavent "plus blanc" ! Comme neige jouant pattes blanches sur les pages blanchies des partitions mémorables des chansons mythiques!
Alors qui sont-ils, ces imitateurs talentueux, ces "copieurs", ces "contrebandiers", ces plagiaires de bon aloi ?
Des clones, des sosies incroyables qui se glissent dans la peau des 4 garçons dans le vent, bande des quatre, pleins de respect et de considération pour l'oeuvre gigantesque du groupe mythique des années soixante et plus!
Trois heures durant avec une dynamique indéfectible, un allant joyeux, humoristique et poétique, le groupe s'amuse et se joue des univers si variés des chansons et musiques de leurs égéries. Au début, sages et "obéissants" puis de plus en plus "déjantés" en costumes de différences époques, presque en  Sergent Pepper comme sur la pochette du vinyle!
Un concert qui certes ne va pas révolutionner le monde musical, ni faire avancer la recherche, mais prouver qu'au delà d'une simple restitution d'un patrimoine mondial, d'une mémoire musicale et sociologique, un groupe peut encore faire danser, rêver, bouger nos corps et nos souvenirs pour en faire un présent bien vivant, incarné ici, ressuscité pour le grand bien des âmes!

L'empathie opère avec les "tubes", "Penny Lane" et autre "Yellow Submarine", le tout orchestré par la cheffe de l'Orchestre de l'Académie Supérieure de musique de Strasbourg-HEAR!
Bravo à ces artistes du divertissement qui jouent aussi en paroles et animent le concert de leurs dialogues à la Laurel et Hardy. Période "blanche" (ni rose, ni bleue à la Picasso), le concert bat son plein et les micro-sillons résonnent mêlant le bon grain et l'ivraie, sonnant l'Angelus: de quoi se mettre à genoux pour cet hommage si fervent aux héros du pop au rock
Les images projetées tout au long du show, inventives en diable rappellent cartoon et BD, de Crumb ou des Plonk et Replonk: signées Andre Barreau, ce travail remarquable de collage d'archives socio-politiques, plein d'humour, de graphismes et de couleurs, fait passer le message: Beatles pas morts et bien présents, coiffure et look de circonstance à s'y méprendre! Musique de "tubes" et la mayonnaise prend, jamais "retro-grade" dans le retro-viseur, dans le jus !
En fait il n'y eu que huit titres issus de l'album "blanc" (sur les 35 titres joués), Même "révolution", c'était la reprise du 45t (couplé avec Hey Jude" et non le "Révolution" de l'album blanc, plus lent....avec un texte un peu différent ("count me in" au lieu de "count me out"!

On songe aussi à "' 4 Beadochons dans le vent" avec leur "Sergent Pépère", "Pas d'papier water", Les p'tites bites" et autres pamphlets drolatiques, en Français !!!

Pour ce concert de "fin de mandat" Jean Dominique Marco avoue et nous livre ainsi sans cachotterie son amour pour la guitare, instrument dont il est fan et pratiquant!
A quand un petit récital plein de malice, à son image?

Au Point d'Eau ce samedi 6 Octobre!