samedi 28 septembre 2019
"Le bal des folles": sidérant ! de Victoria Mas
"Einstein on the beach" : Philip Glass retrouvé et prolongé par le présent ! Enivrez vous !
Le temps est suspendu alors que les sons déferlent sans cesse, vont et viennent, avancent, tournoient, obstinés, tenaces en longues phrases omnubilantes, enivrantes à souhait Les sensations de vertige, de déplacements se font incarnation des rythmes qui vont bon train, au souffle des vents, des flûtes et autres média, vecteur de musique Fascinante représentation au coeur du festival Musica: défendant autant le "patrimoine" que la création la plus pointue au sein des musiques d'aujourd'hui !
*Philip Glass*
Einstein on the Beach (1976) / 3h20
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*Ensemble Ictus*
*Collegium Vocale Gent*
*Suzanne Vega*
Le chef-d’œuvre du minimalisme servi par un casting de rêve : un chœur d’exception, un ensemble qu’on ne présente plus, une pop star dans un rôle qu’on ne lui connaissait pas…
C’est au Festival d’Avignon, le 25 juillet 1976, qu’est créé Einstein on the Beach, ovni scénique signé par Philip Glass et Bob Wilson. Fruit de trois ans de travail, œuvre de deux artistes émergents qui n’avaient d’autre but que de donner une forme à leur envie de collaborer, l’ouvrage va révolutionner l’histoire de l’art lyrique. Par son ampleur et son ambition d’abord, en agrégeant toutes les disciplines des arts de la scène. Par son livret dont les quatre actes ne proposent aucune trame narrative, ou du moins linéaire, mais préfèrent déployer un réseau d’évocations et d’associations autour de la figure d’Einstein. Par la radicale nouveauté de sa mise en scène. Par sa musique, enfin et surtout, résolument tonale, répétitive et pulsée, qui diverge des canons alors en vigueur de l’avant-garde européenne : économe par ses effectifs (six instrumentistes dont deux synthétiseurs, et un chœur de seize voix), elle est d’un souffle et d’une virtuosité inédits – gigantesque chaconne autour des accords de la mineur, sol majeur et do majeur dont les motifs obsessionnellement réitérés confinent à la transe… Structuraliste et hédoniste, architecturale et dionysiaque, minimaliste et colossale, Einstein on the Beach appelle les oxymores autant que les superlatifs : avant d’être simplement une œuvre, il s’agit d’une expérience.
C’est d’ailleurs là le sens de la production qu’ont imaginée les Belges de l’indispensable ensemble Ictus. Élaborée avec la plasticienne Germaine Kruip, le chœur du Collegium Vocale de Gand, rompu à cette musique ancienne si chère à Philip Glass, et la chanteuse américaine Suzanne Vega comme unique narratrice, cette version de concert se concentre sur la musique et le texte : elle entend avant tout mettre à nu « le geste musical », et le fascinant défi que représentent, pour le musicien comme pour le spectateur, ces 200 minutes du microchirurgie rythmique. Une expérience, donc, dont la puissance demeure intacte.
C’est d’ailleurs là le sens de la production qu’ont imaginée les Belges de l’indispensable ensemble Ictus. Élaborée avec la plasticienne Germaine Kruip, le chœur du Collegium Vocale de Gand, rompu à cette musique ancienne si chère à Philip Glass, et la chanteuse américaine Suzanne Vega comme unique narratrice, cette version de concert se concentre sur la musique et le texte : elle entend avant tout mettre à nu « le geste musical », et le fascinant défi que représentent, pour le musicien comme pour le spectateur, ces 200 minutes du microchirurgie rythmique. Une expérience, donc, dont la puissance demeure intacte.
production Ictus & Collegium Vocale Gent
coproduction Concertgebouw Brugge
coproduction Concertgebouw Brugge
Musique Philip Glass Textes Christopher Knowles Samuel M. Johnson Lucinda Childs Narratrice Suzanne Vega Direction musicale Georges-Elie Octors assisté de Tom De Cock Chef de chœur Maria van Nieukerken Scénographie et lumière Germaine Kruip Costumes Anne-Catherine Kunz Dramaturgie Maarten Beirens Assistant à la scénographie Maxime Fauconnier Lumière Chris Vaneste Assistant lumière Wannes De Rydt Son Alex Fostier Assistant son Suse Ribeiro Philip Glass Einstein on the Beach (1976) / 3h20
vendredi 27 septembre 2019
"Hannah" : la musique cinétique de Verdensteatret
Le collectif norvégien Verdensteatret, fondé au milieu des années 1980, s’est rarement produit en France. Il réunit une douzaine d’artistes qui conçoivent des scénographies totales, mêlant musique, performance, installation plastique, lumière et vidéo. HANNAH, leur dernier spectacle, est une grande fresque audiovisuelle composée en temps réel, où tout l’espace scénique est joué comme un seul et même instrument polyphonique. Spectateurs et performers sont immergés dans ce « théâtre du monde » qui remet en question les limites entre action et observation, illusion et réalité, nature et culture.
La scène est encombrée de sculptures, d'objets épars, de porte-tiges étrangers, au sol, alors que l'espace est délimité par un écran en fond de scène et deux pans blancs pour cloture, enceinte.Un son vibre, venu d'une sculpture, bordé de sons lointains...Un homme assis, respire, joue d'un tube, pousse une chaise bruyamment
alors que sur l'écran, une trace-son s'inscrit et avance, dessine comme une paramécie, un électron au microscope. Le son se creuse un tunnel, grossit, s’amplifie comme à l'intérieur d'une galerie de fourmilière.Des excroissances sonores matérialisées ainsi en images, de la musique plastique et visuelle pour résultat! C'est inédit et très esthétique.La musique est vivante en mutation organique: le son se fraie un chemin, visible sur la toile, creuse son sillon, comme un son de fraiseur-tourneur.Tout s’emballe, se répand sur l'écran, en ondes..Une rupture scénographique s'opère pour observer en plein feux un aimant qui attire à lui une tige sonore! Ou la chasse, la repousse. Deux galets s'entrechoquent, image et son à l'appui. Comme sur un chantier à ciel ouvert, de curieux mégaphones, objet-sculpture cinétique sonore, renforcent cette impression d'industrie du son: on tire les ficelles à vue, un manipulateur pour booster ces robots émetteurs programmés. Intelligence artificielle musicale?
Des vibrations fébriles, en cacophonie envahissante accompagnent un décor urbain de façades de HLM à la Couturier, bande défilante des étages en ascension sur fond de sons d'aspirateur.De grognements d'animaux... Bric à brac en couleurs, joyeux où cinq manipulateurs présentent de petites colonnes de sons, jaunes, comme le son de batons de pluie: ils orientent ces boxes, nous rendent attentifs à la source sonore, focalisent visuellement en technicien l'origine des bruits. Créateurs, installateurs à vue en plein feux des processus de création du son.
Un cor-tuba s'exprime et bientôt la scène se erecouvre de vitrages colorés transparents, formant un bel ensemble architectural, à la Mondrian ou Buren.
Des projections de lumière blanche stroboscopique sur les vitres teintes pour vibrations intenses.
C'est plastiquement très beau et sensible..Des salves de sons en projection de carrés de couleurs pour cible et "sons cinétiques"!s0 LA cOUTURIER
programmeLa scène est encombrée de sculptures, d'objets épars, de porte-tiges étrangers, au sol, alors que l'espace est délimité par un écran en fond de scène et deux pans blancs pour cloture, enceinte.Un son vibre, venu d'une sculpture, bordé de sons lointains...Un homme assis, respire, joue d'un tube, pousse une chaise bruyamment
alors que sur l'écran, une trace-son s'inscrit et avance, dessine comme une paramécie, un électron au microscope. Le son se creuse un tunnel, grossit, s’amplifie comme à l'intérieur d'une galerie de fourmilière.Des excroissances sonores matérialisées ainsi en images, de la musique plastique et visuelle pour résultat! C'est inédit et très esthétique.La musique est vivante en mutation organique: le son se fraie un chemin, visible sur la toile, creuse son sillon, comme un son de fraiseur-tourneur.Tout s’emballe, se répand sur l'écran, en ondes..Une rupture scénographique s'opère pour observer en plein feux un aimant qui attire à lui une tige sonore! Ou la chasse, la repousse. Deux galets s'entrechoquent, image et son à l'appui. Comme sur un chantier à ciel ouvert, de curieux mégaphones, objet-sculpture cinétique sonore, renforcent cette impression d'industrie du son: on tire les ficelles à vue, un manipulateur pour booster ces robots émetteurs programmés. Intelligence artificielle musicale?
Des vibrations fébriles, en cacophonie envahissante accompagnent un décor urbain de façades de HLM à la Couturier, bande défilante des étages en ascension sur fond de sons d'aspirateur.De grognements d'animaux... Bric à brac en couleurs, joyeux où cinq manipulateurs présentent de petites colonnes de sons, jaunes, comme le son de batons de pluie: ils orientent ces boxes, nous rendent attentifs à la source sonore, focalisent visuellement en technicien l'origine des bruits. Créateurs, installateurs à vue en plein feux des processus de création du son.
Un cor-tuba s'exprime et bientôt la scène se erecouvre de vitrages colorés transparents, formant un bel ensemble architectural, à la Mondrian ou Buren.
Des projections de lumière blanche stroboscopique sur les vitres teintes pour vibrations intenses.
C'est plastiquement très beau et sensible..Des salves de sons en projection de carrés de couleurs pour cible et "sons cinétiques"!s0 LA cOUTURIER
spectacle de et avec Niklas Adam Eirik Blekesaune Magnus Bugge Ali Djabbary HC Gilje Elisabeth Carmen Gmeiner Janne Kruse Asle Nilsen Piotr Pajchel Laurent Ravot Martin Taxt Torgrim Torve
En collaboration avec le festival de musique contemporaine Ultima Oslo, Henie Onstad Kunstsenter, Black Box Teater
Verdensteatret est soutenu par le Norwegian Art Council
Avec le soutien de PAHN (Performing Arts Hub Norway) et du ministère des affaires étrangères de Norvège
Verdensteatret est soutenu par le Norwegian Art Council
Avec le soutien de PAHN (Performing Arts Hub Norway) et du ministère des affaires étrangères de Norvège
Théâtre National de Strasbourg (Salle Gignoux)
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